Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) deviennent parti politique : Force alternative révolutionnaire commune

Après plus de quatre ans de pourparlers, de débats et de traités, les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) vont enfin s’intégrer à la société civile, s’intégrer à la vie politique colombienne et donc clore cinquante-deux ans de conflit armé avec le gouvernement. Il résulte d’un long débat, la semaine dernière, avec un vote de mille deux ans délégués.

Depuis 2016, un vaste programme de désarmement de la guérilla a été mis en place, assurant ainsi l’apaisement des conflits armés dans le pays.  Celui-ci s’est conclu le 15 août dernier. En revanche, le peuple colombien a lui freiné contre toute attente le processus de paix en votant « Non » à celui-ci, dans le cadre du référendum du dimanche 2 octobre (50,2 % des voix contre et 49,8 % pour). Malgré cela, les Farc entrent donc en politique, en créant un parti du même acronyme :  Fuerza Alternativa Revolucionaria del Común (Force alternative révolutionnaire commune). Il résulte d’un long débat et d’un vote de près de 1 200 délégués de l’ex-force armée.

Son emblème sera lui une rose rouge avec une étoile à cinq branches en son centre et les lettres FARC en vert. Les Farc se verront octroyer un minimum de cinq sièges à la Chambre des députés et cinq sièges au Sénat, sachant qu’ils devraient en gagner davantage aux prochaines élections qui se tiendront en 2018. Les revendications de certains dirigeants des Farc portent le parti comme un mouvement révolutionnaire, inspiré des idéologies marxistes et bolivariennes, de lutte sociale et d’alternative à la politique du président Juan Manuel Santos. Selon l’ex-commandant Pablo Catatumbo, ce sera  »un nouveau parti pour une nouvelle Colombie », dont les objectifs sont de  »garantir la justice sociale, la paix, la souveraineté, pour une réforme agraire, pour la défense des intérêts populaires ». Dans cette dynamique politique, les Farc organisèrent sur plusieurs jours leur premier congrès national à Bogota fin août.

Leopold MOLLARD