Omar Sosa et Gustavo Ovalles, là où dialoguent les musiques… au musée des Confluences de Lyon le samedi 27 mai prochain

Compositeur, arrangeur, producteur, pianiste, percussionniste et leader de groupe, Omar Sosa fusionne un large éventail de word music et électronique avec ses racines afro-cubaines. Après le conservatoire de Caracas, Gustavo Ovalles poursuit des recherches approfondies sur les traditions afro-vénézuéliennes et se rend à Cuba pour s’initier à la religion de la santeria et aux tambours bata. Ce duo est une performance rare portée par des grands maîtres contemporains. Le duo sera à Lyon, au musée des Confluences le samedi 27 mai prochain. Réservations  conseillées ici.

« L’endroit idéal pour jouer cette musique ». C’est ainsi que le pianiste cubain Omar Sosa a qualifié le théâtre Claude Lévi-Strauss au Musée du Quai Branly. A l’affiche du Festival Sons d’Hiver, il y a présenté son projet en duo avec le percussionniste vénézuélien Gustavo Ovalles le samedi 13 février dernier. Ce théâtre semble en effet tout choisi pour ce concert : on y accède après avoir longé un espace qui expose une pléthore d’instruments de musique du monde.

La soirée qui s’annonçait prometteuse a commencé par des incantations yoruba précédées des rites habituels qu’Omar Sosa accomplit avant chaque concert. Beaucoup de spiritualité en perspective car avec le pianiste cubain, les esprits de la santeria ne sont jamais loin… Les musiciens n’étaient que deux sur scène mais à les écouter, on aurait pu les croire légions. À lui seul, Gustavo Ovalles dirigeait une panoplie impressionnante d’instruments maniés avec une maestria qui laisse pantois : tambours de toutes sortes, cymbales, tubes en bois et en métal, un cousin du berimbau et même de l’eau ! Presque une leçon d’ethnomusicologie… Ajoutez à cela les claviers et le looper d’Omar Sosa – en plus de son piano, bien sûr – vous obtenez des combinaisons détonantes.

Les surprises et les découvertes ont en effet jalonné toute cette soirée. Aux intonations purement afro-caribéennes se mêlaient les sonorités électriques et celles très organiques des instruments employés par Gustavo Ovalles. Les deux acolytes ont quasi fait danser le public sur du montuno et on a même frôlé la transe par moments ! Mais la profusion sonore sait aussi laisser la place aux silences et au dépouillement avec des ballades tout en émotions, du genre qui font frissonner…

Et ce ne serait pas justice d’omettre la personnalité hors norme d’Omar Sosa, à la fois très humble mais aussi flamboyant en action ; dégageant une énergie fantastique (d’autres diront des good vibes). Ce projet rappelle un peu l’excellent duo de Grégory Privat et Sonny Troupé sur la scène jazz afro-caribéenne française. Amenée avec autant d’ouverture, d’innovation et de sensibilité, la formule piano-percussions est décidément une affaire rondement menée. Pour notre part, elle s’est conclue sur des incantations yoruba. On est resté envoûté.

Fara RAKOTOARISOA *

  • Webmaster et rédactrice web en activité, se passionne pour la musique et pus particulièrement le jazz et les(dites) musiques du monde. Cet article a été publié  dans notre revue trimestrielle datée mars-mai 2017, n° 291. Vendue exclusivement par abonnement.
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