« Exil-en-scène », un documentaire sur le théâtre Aleph présenté à Paris

Réalisé par Marina Paugam et Jean-Michel Rodrigo, ce film a été distingué par des prix aux festival Amérique latine de Biarritz et du Cinéma latino-américain de Bordeaux-Pessac. Le jeudi 15 décembre à 19 h 30 une projection est programmée l’ambassade du Chili à Paris. La projection sera suivie d’une rencontre avec les réalisateurs et le fondateur du théâtre Aleph, Oscar Castro. Obligatoirement sur inscriptions.

Le théâtre Aleph.   Né à Santiago du Chili dans la ferveur universitaire de l’année 68, le théâtre Aleph (1) a fait ses premières armes dans les camps de concentration du Général Pinochet. Son fondateur, Oscar Castro, étant trop encombrant, la junte militaire s’en débarrasse en l’envoyant à Paris ! Accueilli dès sa descente d’avion par Ariane Mnouchkine, Jack Lang et une poignée d’exilés, il construit très vite une nouvelle scène, rencontre le photographe Robert Doisneau qui deviendra le Président de l’Aleph France, travaille avec Pierre Richard, le cinéaste Claude Lelouch, et avec les enfants des quartier d’Ivry-sur-Seine, cette banlieue de Paris où il a un jour posé ses valises. Depuis vingt-cinq ans, Oscar Castro partage son sabir personnel – entre mime loufoque et Esperanto réinventé – avec les enfants d’Ivry-sur Seine, avec des étudiants de Science po, avec des migrants qui n’osent pas encore s’exprimer dans cette France actuelle, si frileuse, si inquiète. C’est cette histoire de théâtre du bonheur où l’on oscille en permanence entre rires et larmes que raconte Exil-sur-Scène.

Le film.  Pour Jean-Michel Rodrigo, « le film entre en résonance avec les immenses défis d’humanité que doit relever l’Europe d’aujourd’hui. En fait, Aleph est avant tout un lieu de vie où il est question de partage et de dialogue… Nous avons filmé toute cette loufoquerie géniale entre les spectacles-cabaret, les répétitions parfois tendues, les séquences de maquillage et de confidences… Deux ans de bonheur absolu, de tchatche continue. De tête à tête intimistes ou de dialogue à vingt… dans un langage qui noue parfois les gorges et provoque les larmes ».  Cette étape de la production coûte fort cher. Aleph, Oscar Castro et Jean Michel Rodrigo comptent sur le public, sur les salles de cinémas indépendants, associatives, universitaires, citoyennes pour les soutenir, partout où des gens ont pris l’habitude de se rassembler pour crier haut et fort qu’ils aiment rêver collectivement.

Jac FORTON

À l’ambassade du Chili, 2, avenue de la Motte Picquet, 75007 Paris (métro La Tour-Maubourg). Inscription obligatoire ICI  (en précisant dans l’objet du mail « Confirmation Exil-Sur-Scène »)​.