Le Nicaragua accorde l’asile politique à l’ancien président du Salvador, Mauricio Funes

Le Nicaragua a annoncé ce 6 septembre avoir accordé l’asile politique à l’ex-président du Salvador Mauricio Funes (2009-2014), ainsi qu’à sa famille. Il est accusé dans son pays natal de détournements de fonds et enrichissement illicite.

L’ancien président est poursuivi par le procureur général de la République pour des délits présumés de détournements de fonds, négociations illicites, enrichissement illicite et trafic d’influence au détriment de l’administration publique, commis durant son mandat présidentiel 2009-2014. Il fait également l’objet, avec sa compagne, d’une plainte au civil pour enrichissement illicite, n’ayant pu justifier l’origine d’une somme de près de 730 000 dollars. Une audience est prévue le 12 septembre. Il faut noter que Mauricio Funes est déjà au Nicaragua depuis plus de trois mois.
Dans une interview que Funes a accordée à deux médias liés au gouvernement de Daniel Ortega, il a déclaré que « la droite » et « l’oligarchie » de son pays, voulaient le tuer civilement, et même physiquement, ce pourquoi sur le conseil de la direction du FMLN (Front Farabundo Martí de libération nationale), son parti actuellement au pouvoir, il a demandé l’asile politique au Nicaragua. « Je suis confronté à une procédure judiciaire,  mais, il s’agit en fait d’un processus politique » a-t-il ajouté. Le journal officiel du Nicaragua a détaillé que Mauricio Funes, premier président de gauche à avoir dirigé le Salvador, avait assuré dans sa demande d’asile que « sa vie et son intégrité physique étaient en danger, ainsi que celles de sa famille, en raison de sa lutte pour la démocratie, la paix, la justice et les droits de l’homme, et en raison de son appartenance politique ».

Les partis latino-américains condamnent l’asile accordé à Funes dans la déclaration finale de San Salvador, au terme de la réunion de l’UPLA (Unión de Partidos Latinoamericanos), à laquelle participaient les représentants de 19 partis d’Amérique latine. Par ailleurs, Alfredo César, représentant du Parti conservateur du Nicaragua, a déclaré « nous ne voulons pas que le Nicaragua commence à être perçu comme le refuge des fonctionnaires accusés de corruption ou poursuivis par la Justice » en ajoutant que le député du Congrès du Guatemala, Luis Rabbe, requis par la justice de son pays, est également en train de faire des démarches pour obtenir l’asile au Nicaragua. Le président du parti salvadorien ARENA, Jorge Veiled, estime que, indépendamment de la déclaration des partis latino-américains, Funes  est déjà condamné par la communauté internationale.

Catherine TRAULLÉ