Actualités de la semaine n° 41 : 6 au 12 octobre 2014

6 octobre – PÉROU – Les résultats des élections régionales et municipales au Pérou ont provoqué des actes contre l’ordre public dans 95 localités du pays, selon le chef de l’Organisme national de processus électoraux, Mariano Cucho et, dans deux cas la réaction de la police a causé le décès de deux civils à Iquitos (forêt nord) et à Renverse (côte nord) par des tirs d’armes à feu. Les citoyens alléguant des fraudes, se sont approprié des urnes avec des bulletins de votes ou demandaient l’annulation des élections. Le Médiateur, Eduardo Vallée, a déclaré que dans la localité de Yamango, dans la montagne de Piura (nord du pays), le jeune Kevin López Saldaña est mort, « dans des faits qui vont devoir être éclaircis, et dans la localité de Mazán, en Loreto (forêt nord) il y a un décès et trois blessés graves par balle, dans des circonstances bien définies ». À Mazán, l’école où les élections ont eu lieu, a été détruite. L’analyste politique Steve Levitskya expliqué dans le journal La República que les électeurs péruviens ne votent ni sur des programmes gouvernementaux et ni sur des promesses contre la corruption, puisque les élus ne le font pas.

6 octobre – COLOMBIE – Le président Juan Manuel Santos accuse l’ancien président Álvaro Uribe Vélez (2002-2010), de tenir un double discours en critiquant le processus de paix. Le président colombien a confirmé que son prédécesseur a cherché à négocier avec les FARC au Brésil. Ceci est illustré par trois documents révélés par le journaliste Daniel Coronell dans son éditorial le plus récent dans la revue Semana, qui montrent que le gouvernement Uribe a eu des contacts avec Pablo Catatumbo, l’un des chefs de la guérilla qui est en train de négocier la paix à Cuba.

7 octobre – AMÉRIQUE LATINEAprès avoir examiné des données sur les développements récents, le Fonds monétaire international (FMI) réduit la croissance de la région à 1,3%, la moitié de ce qu’il a dit il y a six mois. Dans les tableaux du rapport publié par le FMI, on observe d’importantes différences entre les économies de la région. La Bolivie est le pays qui aura la plus forte croissance, avec 5,2% prévus pour cette année et 5% l’année prochaine. Elle est suivie par la Colombie, avec 4,8% et 4,5%. Le Paraguay et l’Équateur se maintiendront autour de 4% pour cet exercice, selon le FMI. À l’opposé le Venezuela et l’Argentine sont en négatif cette année et la suivante, respectivement -3% en 2014, -1% en 2015 et -1,7% pour cette année, -1,5% en 2015. Les problèmes sont connus, comme l’effet de l’inflation importante, la consommation interne et l’incertitude que produit la situation politique.

8 octobre – PANAMA-COLOMBIE – Le gouvernement colombien a annoncé l’ajout du Panama dans sa liste des paradis fiscaux après l’expiration d’une année accordée au pays voisin pour signer un accord d’échange de renseignements fiscaux. Le gouvernement du Panama a rejeté la décision unilatérale de la Colombie et a averti que fournir des renseignements fiscaux à Bogotá « désavantagerait » le centre corporatif et financier international qui opère dans son territoire. Le gouvernement colombien espère parvenir rapidement à un accord d’échange de renseignements fiscaux.

9 octobre – MEXIQUE – Des parents des 43 enseignants en formation d’Ayotzinapa disparus à Iguala, des représentants d’organisations civiles et un survivant des attaques armées ont exigé du gouvernement d’Enrique Peña Nieto d’assumer leur responsabilité pour les faits produits les 26 et 27 septembre. Dans une conférence de presse, ils ont qualifié de « farce » et de « pantomime » la recherche des disparus par le gouverneur de l’État de Guerrero d’Angel Aguirre, et ont dénoncé des « obstacles » pour que l’Équipe Argentine d’Anthropologie Légale (EAAF) prenne part à l’identification des restes, ainsi que l’absence de clarté de l’intervention du Procureur Général (PGR) dans les recherches. Les autorités de l’État de Guerrero cherchent à imputer le maire de la municipalité José Luis Abarca, comme l’a expliqué le procureur de la République Iñaky Blanco. Deux jours après le massacre, après avoir demandé la permission de congé de sa charge et être assuré par un juge fédéral qu’il ne pouvait pas être arrêté jusqu’à nouvel ordre, le maire et son épouse ont disparu.Tout comme le chef de la police municipale. Le Mexique, depuis lors, est face à 43 disparus et quelques tombes pleines de cadavres.

9 octobre – BRÉSIL La Commission nationale pour la vérité (CNV) a été créée au Brésil 30 ans après la fin de la dictature et a été mise en place pour enquêter sur les violations commises par l’appareil répressif de l’État. Elle a réussi à effacer plusieurs cas de disparitions. La CNV, qui expire en décembre de cette année, a remporté de nombreux succès parmi lesquels la rectification des certificats de décès du journaliste Vladimir Herzog et de l’étudiant Alexandre Vannucchi, qui ont été torturés et assassinés par des agents du régime militaire, et dont la version officielle affirmait qu’ils s’étaient suicidés ; la confession de tortures par des militaires parmi lesquels on souligne la déposition du colonel Paulo Malhães, qui a admis qu’il a tué et a dissimulé des cadavres de prisonniers politiques ; et la révélation dont le député fédéral Rubens Paiva a été assassiné dans une caserne de l’Armée et dont des militaires ont mis le feu et l’ont jeté de sa voiture pour simuler que des militants l’avaient attaqué et qu’il était disparu.

9 octobre – URUGUAY Le président uruguayen José Mujica a annoncé hier par surprise que le transfert de six prisonniers de la base américaine de Guantanamo à Cuba, en Uruguay sera bloqué jusqu’à après les élections, – le premier tour est le 26 octobre – de sorte que le prochain gouvernement décide sur la question. La situation délicate électorale de la gauche Frente Amplio (FA), auquel appartient José Mujica, et la campagne de l’opposition intense contre le transfert ont fait fléchir le président, qui a répété il y a quelques semaines que la décision ne dépendait que de lui.

10 octobre – VENEZUELA – Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU trouve des motifs politiques dans la mise en prison du dirigeant de l’opposition vénézuélienne Leopoldo López, qui est depuis presque huit mois emprisonné et l’ONU demande sa libération. La position de l’ONU rejoint celles exprimées à l’époque par les organisations Amnesty International et Human Rights Watch.

10 octobre – PÉROU – Plus de 240 entreprises espagnoles sont venues au Pérou depuis 2009. Une étude indique que la troisième vague a coïncidé avec la crise en Europe et les chiffres macroéconomiques stables du pays andin.

12 octobre – MEXIQUE Un leader paysan d’un mouvement de personnes déplacées par la construction d’un barrage Roman Atilano [photo] est mort assassiné par deux hommes lors de l’émission de radio hebdomadaire en direct Voici ma terre, diffusée sur ABC à partir de Mazatlán, Sinaloa, un millier de kilomètres au nord-ouest de Mexico. Les assassins se sont introduits dans la cabine d’enregistrement de l’émission et ont donné au moins trois coups de feu. La violence n’est pas inhabituelle dans l’État de Sinaloa. C’est précisément là, à Mazatlán, que, directement responsable de la mort d’au moins 2 000 personnes, Joaquin El Chapo Guzman, le chef du cartel de Sinaloa (le plus puissant dans le pays), a été arrêté en février 2014.

12 octobre – BOLIVIELe président bolivien, Evo Morales, le candidat du Mouvement au Socialisme (PLUS), a été réélu largement pour un troisième mandat. Selon des résultats non officiels, il a remporté 61 % des suffrages contre 24 % pour son principal rival, le centriste Samuel Doria-Medina. L’ex-président Tuto Quiroga atteindrait 9 % des votes. Les autres deux candidats, l’ancien maire de La Paz Juan del Granado et l’écologiste Fernando Vargas, obtiendraient 3% des votes chacun.  » Cette victoire est un triomphe pour les anti-impérialistes et les anticolonialistes « , a déclaré Evo Morales. Ce scrutin, a-t-il ajouté, était  » un débat entre deux modèles : les nationalisations et les privatisations ; les nationalistes l’ont emporté avec plus de 60  % « .

12 octobre – MEXIQUELa XIVe Foire Internationale du Livre de Mexico commémore cette année les centenaires : celui de la naissance d’Octavio Paz, de Julio Cortázar, Adolfo Bioy Casares, Efraín Potager, José Retournés, Marguerite Duras et Dylan Thomas, ainsi du Chilien Nicanor Parra, qui a fêté en septembre ses 100 ans. Pendant une partie de l’inauguration de la foire, sera délivré le VIIe Prix Latino-américain du Roman Elena Poniatowska à Álvaro Enrigue, pour son roman Mort subite du nourrisson (Anagramme), et le Premier Prix de Jeune Poésie Alejandro Aura à Mayco Osiris Ruiz, pour son recueil de poèmes Le revers de cette lumière. La foire honorera, du 16 au 18 octobre, le Festival International de Poésie de la ville de Mexico, qui aura comme hôtes une vingtaine de poètes de plusieurs pays et comptera avec la présence d’auteurs nationaux et internationaux. On espère que l’auteur et la journaliste Elena Poniatowska clôturera cet événement culturel.

Guy MANSUY