Pedro Almodóvar au festival Lumière à Lyon en octobre 2014

C’est le cinéaste espagnol le plus célèbre depuis Luis Buñuel et Carlos Saura, Pedro Almodóvar, qui recevra la prix Lumière 2014, vendredi 17 octobre prochain à Lyon, pour la 6e édition du festival Lumière après Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu, Ken Loach et Quentin Tarentino.
 Pedro Almodóvar est né en Castille-La Manche en 1949, dans un petit village qui apparaît dans l’un de ses films.

Il monte à Madrid en 1968 et dévore des films, tout en travaillant à la Telefónica durant 12 ans. Autodidacte, car les écoles de cinéma ont été fermées par Franco, il achète une caméra super-huit et réalise de 1972 à 1978 des films avec ses amis. En quelques années, il devint une star de la movida, écrivant dans des fanzines, créant des spectacles et des romans-photos, chantant dans un groupe punk rock. Il tourne en 16 mm son premier long métrage Pepi, Lucy, Bom et autres filles du quartier en 1980. Ses thématiques sexuelles dérangent et on le traite de vulgarité jusqu’à ce qu’il triomphe avec Femmes au bord de la crise de nerfs en 1989, succès international et vainqueur de cinq Goyas (les Cesar espagnols). Parmi la vingtaine de films réalisés citons aussi : Talons aiguilles (1991), Tout sur ma mère (1999), Parle avec elle (2002), La mauvaise éducation (2004), La piel que habito (2011) et Les amants passagers (2013). Carmen Maura, Pénélope Cruz, Marisa Paredes, Chus Lampreave, Victoria Abril, Lola Dueñas, Julieta Serrano et Rossy de Palma sont ses actrices fétiches.

« Depuis mon enfance, j’ai une relation passionnée avec le cinéma. J’ai eu la vocation très tôt. J’ai toujours voulu faire des films. En tant qu’enfant, je pensais que les acteurs étaient le cinéma. Plus tard, j’ai découvert qu’il y avait beaucoup d’autres éléments autour d’eux. Des gens, par exemple qui inventaient une histoire et la racontaient. À partir de ce moment-là, j’ai décidé que ma vocation serait celle du narrateur, le maître du jeu, celui qui décide quelle histoire il veut raconter et comment la raconter. Bien que maintenant je sois réalisateur, je pense toujours que les acteurs sont la matière dont est fait le film. Ce sont eux qui matérialisent l’histoire, ils la portent et en font quelque chose de vivant et de réel. Je suis devenu réalisateur pour diriger les acteurs. » Pedro Almodóvar, cité sur Wikipedia.

Pour cette 6e édition qui est toujours de donner à voir le cinéma du passé avec la complicité de ceux qui le font maintenant) il y aura aussi la projection, le 18, de la saga Alien. Des hommages seront rendus à l’actrice italienne Isabella Rossellini et au réalisateur canadien Ted Kotcheff, au musicien Michel Legrand et les cinéastes Claude Sautet, Ida Lupino et Frank Capra feront l’objet de rétrospectives. L’actrice Catherine Frot proposera aussi un concert avec des chansons de Boby Lapointe. On parlera de «Coluche dans le cinéma français», de l’héritage d’Henri Langlois à la Cinémathèque française. Et le quotidien lyonnais Le Progrès ouvrira ses archives photographiques sur les tournages à Lyon.

Alain LIATARD