Les faits du 2 au 7 Décembre 2013

2 DÉC – HONDURAS – Le tribunal électoral (TSE) du Honduras a accepté de réexaminer les procès–verbaux de l’élection présidentielle du 24 novembre suite à la demande de la candidate de gauche, Xiomara Castro. Celle ci a dénoncé une « fraude électorale ». C’est en compagnie de son époux, l’ex président M. Zelaya, que la candidate a réclamé un réexamen des actes du scrutin qui ont donné la victoire à Juan Orlando Hernandez. « Faisons–le de façon publique afin qu’il ne reste aucun doute », a déclaré le président du TSE, David Matamoros.

2 DÉC – BRÉSIL – Le gouverneur de Rio de Janeiro, Sergio Cabral, membre du PMDB (Parti du mouvement démocratique brésilien), a annoncé son prochain départ du gouvernement de l’Etat. Sa décision  coïncide avec la publication d’une enquête qui confirme que  sa popularité a chuté à 12 %. Il a annoncé qu’il resterait à la disposition de son parti pour présenter sa candidature à une charge de sénateur.

2 DÉC – AMÉRIQUE LATINE – La violence en Amérique latine est un fardeau pour le développement de la région mais représente aussi un obstacle à la croissance économique. Une étude menée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et intitulée La sécurité publique à visage humain, a quantifié le coût de la violence en termes de produit intérieur brut pour cinq pays d’Amérique latine. Les chiffres sont renversants : en 2010, la violence aurait contribué à faire chuter de 10,5 % le PIB du Honduras, de 8,7 % pour le Paraguay et de 3,3 % pour le  Chili.

3 DÉC – MEXIQUE –  Un infarctus du myocarde a contraint Andrés Manuel López Obrador [photo] de prendre un repos forcé pendant au moins cinq jours. Cette affection le touche au mauvais moment. En effet, il  préparait avec son Mouvement de régénération nationale (MORENA), un encerclement du Congrès pour  s’opposer à la réforme de l’énergie que le gouvernement d’Enrique Peña Nieto souhaite adopter avant 12 décembre. Le mouvement de la défense du pétrole esquisse une possible réconciliation de la gauche avec le Parti de la révolution démocratique (PRD) qui demande une consultation sur la réforme de l’énergie avec plus d’un million de signatures de citoyens.

3 DÉC – MEXIQUE – Le Mexique reste au même stade de corruption, selon le rapport que vient de publier Transparency International. Le pays se situe en 106e position pays étudiés. Ses résultats n’ont pas évolué depuis 2012. Avec 34 points, le Mexique partage sa position avec l’Argentine. Parmi les pays de l’OCDE, il se place après la Grèce et l’Italie. L’Uruguay et le Chili se positionnent respectivement au 19e et 22 e rangs. Ils sont  les mieux situés en Amérique latine.

3 DÉC– COLOMBIE – Le président colombien, Juan Manuel Santos a défendu avec ferveur la justice transitionnelle comme étant le moyen efficace pour résoudre le conflit avec les FARC. Dans sa déclaration d’ouverture au siège de l’Organisation des États américains (OEA), le président a exhorté les représentants du Système Inter-américain des Droits Humains (SIDH) à faire preuve de souplesse lorsqu’il est question des violations des droits de l’homme commises au cours des 50 années de guerre. Il souhaite que ces violations soient jugées en  Colombie afin d’assurer un équilibre entre la justice et la paix.

3 DÉC – BRÉSIL – La mauvaise nouvelle était attendue. Mais elle s’avère encore plus négative que ne l’avaient prédit les économistes brésiliens. L’Institut de géographie et de statistique (IBGE) a divulgué un indice de croissance en net recul au troisième trimestre : le produit intérieur brut (PIB) a baissé de 0,5 %. C’est le double de ce qui était effectivement prévu. Il s’agit surtout du pire chiffre enregistré depuis le premier trimestre 2009.

4 DÉC – MEXIQUE – Le Sénat mexicain a levé l’interdiction de réélection de ses élus, qui a dominé la vie politique depuis 1933. Les législateurs ont modifié 29 articles de la Constitution lors d’une  session qui a duré 14 heures. La réforme politique et électorale a été approuvée à 106 voix contre 15. Elle sera effective dès 2018.  A cette date, les députés et sénateurs  pourront être élus pour une durée maximale de 12 ans, tandis que les maires ne pourront être réélus qu’une seule fois.

4 DÉC– BRÉSIL –  Ambrosio Vilhalva, un Guarani–Kaiowá de  52 ans et le principal leader indigène d’une zone de conflit dans le sud du Mato Grosso do Sul, (Centre–Ouest brésilien), a été poignardé à mort dans la communauté dans laquelle il a vécu. Connu pour avoir dirigé des barrages routiers pendant les manifestations, Ambrósio Vilhalva était le représentant de son village. Il était le Guyraroká au sein de l’assemblée qui réunit les dirigeants indiens de la région. Fils du chef local, il avait vécu au moins 20 ans dans un village de 30 hectares situé dans une zone qui a déjà reconnue comme autochtone, sans que cela ait été approuvé par la présidente Dilma Rousseff. Un rapport du Conseil indigène Missionário (CIMI) a révélé que 554 Indiens ont été tués entre 2003 et 2012 au Brésil. 310 d’entre eux (56 %) sont décédés dans le Mato Grosso do Sul.

4 DÉC– COSTA RICA – L’apparition dans des médias de cent hommes se disant prêts à défendre par les armes le Costa Rica dans une guerre possible contre le Nicaragua a été désavouée par le gouvernement du Le « Front Patriotique pour la Défense nationale » ainsi proclamé, a annoncé avoir débuté sa formation avec 100 Costaricains sur la côte Caraïbe du Costa Rica. « La souveraineté nationale n’est pas négociable, elle se défend », a déclaré José Fabio Pizarro – chef du groupe et ancien directeur de la Force Publique (police).

4 DÉC – NICARAGUA – La petite communauté d’Ayapal, dans les montagnes du nord du Nicaragua ainsi qu’ un ancien bastion des Contras, ont été le théâtre d’une confrontation sanglante entre un groupe armé et des agents de la police nationale. Cet affrontement aurait fait dix morts, dont quatre policiers,  selon un communiqué de la police nicaraguayenne. La Police a catalogué le groupe armé d’Ayapal comme étant une « association de malfaiteurs ». Les représentants de l’Église catholique et les politiciens de l’opposition parlent de groupes armés à des fins politiques, mécontents du gouvernement de Daniel Ortega.

7 DÉC – VENEZUELA – Les ouvriers de la sidérurgie ne croient plus aux patrons militaires. Les ouvriers de Sidor entament leur sixième semaine de grève de l’année. « Ce n’est pas nous qui ruinons l’entreprise, ce sont ses administrateurs », affirme Cruz Hernández, délégué départemental du Syndicat unique des travailleurs de l’industrie sidérurgie et similaires (Sutiss). Autrefois fleuron de l’industrie lourde vénézuélienne, l’entreprise sidérurgique périclite doucement, à en croire les grévistes. Les 13 320 travailleurs de l’entreprise exigent le paiement d’un arriéré de salaires et de dividendes, prévus dans la convention collective. Les négociations achoppent sur le mode de calcul. Faute d’investissements, de matériel, d’entretien des installations, de maintenance technologique, d’expertise, la production n’a cessé de chuter depuis la renationalisation en 2007. Et les conditions de travail deviennent dangereuses.

7 DÉC– COLOMBIE – Alors que les négociations de paix entre le gouvernement de Juan Manuel Santos et la guérilla des FARC se poursuivent à La Havane, la guerre continue en Colombie. Un poste de police a été attaqué à Inza, une commune de plus de 30 000 habitants à l’est du département de Cauca, dans le sud–ouest de la Colombie. Selon les rapports des autorités, huit personnes ont été tuées, dont cinq soldats et un policier. L’attaque aurait fait au moins 40 blessés, dont des policiers et des paysans. Chaque nouvelle attaque de la guérilla suscite une vague d’indignation nationale.  Un cessez–le feu a été décrété par les FARC et débutera à partir du 15 décembre. Cela a été annoncé depuis la Havane par le chef de la guérilla Pablo Catatumbo.

8 DÉC – VENEZUELA – Les premiers résultats partiels fournis par le Conseil national électoral (CNE) au Venezuela étaient attendus. Le chavisme reste la première force électorale du Venezuela.  » L’amour et la loyauté au commandant Hugo Chavez ont triomphé », a déclaré le président Nicolas Maduro, sur la place Bolivar. « La révolution peut maintenant continuer, plus forte encore ». Révélés à 22 heures, les premiers résultats portaient sur 257 des 335 municipalités du pays. Le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) et ses alliés en remportent 196.En termes de voix, la majorité présidentielle totalise 5,1 millions de suffrages (49,2 %).L’opposition en regroupe 4,4 millions (42,7  %). Le PSUV remporte 15 des 24 capitales d’Etat. L’opposition conserve toutefois la mairie du Grand Caracas et Maracaibo, la seconde ville du pays.

Guy MANSUY