Magnifique film « Rêves d’or » de l’Espagnol Diego Quemada Diez

La jaula de oro, est le premier film de l’espagnol Diego Quemada-Diez, qui commença sa carrière comme assistant du directeur de la photographie de Land and Freedom de Ken Loach (1995). Il travailla ensuite au Mexique avec Alejandro González Iñárritu, puis aux États-Unis avec Tony Scott ou Olivier Stone. En salle ce 4 décembre.

Le film raconte le voyage depuis les bidonvilles du Guatemala de trois jeunes qui partent pour une vie meilleure aux États-Unis. En traversant le Chiapas, ils rencontrent un jeune indien, Chauk, qui ne parle pas espagnol et est sans-papiers. Ces adolescents vont rencontrer dans les trains remplis de chômeurs la solidarité et le racket, la violence et la dure réalité du voyage. Le film dégage beaucoup de tendresse, grâce à ses jeunes personnages qui croient qu’en se déguisant en garçon pour Sara, ou en mettant un peu d’argent de coté pour Juan, ils vont pouvoir accomplir leurs rêves. Le film est évidement tourné de façon très réaliste et proche du documentaire, mais avec un scénario irréprochable sur le sujet de l’immigration pourtant souvent abordé.

« J’ai collecté les histoires de migrants pendant plusieurs années. J’ai rencontré des gens merveilleux qui m’ont beaucoup appris, notamment la générosité et la valeur de la fraternité. Je voulais que cette histoire soit vraisemblable tout en ayant une structure dramatique. Je l’ai écrite et réécrite de nombreuses fois. C’est peut-être pour ça que j’ai mis tant de temps à la terminer. Je voulais que le film soit au croisement du documentaire et de la fiction. J’ai fini par comprendre qu’il fallait que je concentre tous les témoignages en un seul personnage. J’ai fait des recherches dans les pays que les migrants quittent ainsi qu’aux États-Unis où la main-d’œuvre peu chère fait tourner l’industrie… J’ai été frappé par la souffrance créée par le mur et l’incroyable hypocrisie des États-Unis qui séparent les familles et emprisonnent des milliers de personnes dont le seul crime est d’avoir traversé cette frontière absurde ». 

Le film a été tourné dans l’ordre chronologique et le long de la route des migrants. Les acteurs non professionnels, choisis parmi plus de 3 000 jeunes Guatémaltèques ne connaissaient pas le scénario. Ils devaient interagir avec ce qui se passait autour d’eux et être eux-mêmes. Au Festival de Cannes, la projection était particulièrement émouvante et c’est logiquement que le jury présidé par le cinéaste danois Thomas Winterberg a attribué le prix « Un certain talent » à l’ensemble des interprètes du film.

Alain LIATARD

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