« Les chansons populaires » de Nicolás Pereda, sortie ce 31 juillet

Gabino – c’est également le prénom de l’acteur qui joue le rôle – vit en vendant des CD dans les rues de Mexico. Âgé de presque 30 ans, il habite un petit appartement avec sa mère. Il s’entraine partout à mémoriser les titres des 100 chansons qu’il vend, comme Je t’ai dans la peau, Si jamais tu me quittais, A jamais amoureux…

Mais un jour son père, disparu depuis 15 ans, revient au domicile conjugal. Il proposera à son fils de vendre des strings, puis apprendra lui aussi à vendre des CD. Le rôle est interprété par le propre père de l’acteur, Gabino Rodriguez. Puis au milieu du film, le rôle du père est interprété par un autre acteur. Ils parleront de la vie, de leur histoire, du travail, tout cela dans un plan fixe avec pour fond sonore les Variations Golberg de Bach. Dans la deuxième moitié du film, l’équipe de tournage intervient…. Laissons la parole au réalisateur Nicolás Pereda – 30 ans et six films à son actif – pour exposer ses intentions :

“Après avoir tourné plusieurs films avec les mêmes acteurs dans des rôles similaires, j’ai décidé de faire un film sur le processus de la représentation. Cela m’a permis de déployer un nouvel éventail d’interactions entre les personnages de fiction et les acteurs qui les interprètent, d’intégrer les répétitions des acteurs avant le tournage et les répétitions des scènes elles-mêmes. J’ai poursuivi cette recherche en remplaçant un des acteurs par mon oncle au milieu du tournage. Mon oncle fait son entrée dans le film comme un objet documentaire qui doit établir des liens avec les personnages fictifs, qui jouent comme si lui en faisait partie.”

Il ajoute : “ Les Variations Goldberg de Bach furent une source d’inspiration pour imaginer la structure répétitive du film. J’y songeais déjà avant le tournage. Je voulais que le film soit structuré comme l’œuvre de Bach : d’abord, l’aria qui correspond à la liste des titres; puis une série de variations qui correspondent aux scènes où les personnages s’entraînent à répéter les titres par cœur; enfin, entendre les chansons elles-mêmes et voir des scènes qui se répètent. Je prévoyais de finir le film avec la même liste de titres qu’au début comme l’aria se répète à la fin des Variations Goldberg. Une fois le tournage commencé, j’ai pris plus de libertés pour que le film trouve sa propre forme.”

On voit que ce n’est pas un film très facile. Mais il comporte beaucoup d’humour et montre beaucoup sur l’absence du père et donc sur la famille, sur sa façon d’affronter les crises économiques ou le chômage. C’est pour cela qu’il y a autant de variations et de répétitions.

Gabino Rodriguez, qui était venu au Festival latino de Toulouse l’an passé, est un acteur très doux et fétiche de Pereda qui l’a inclus dans plusieurs de ses films (en particulier le plus connu Perpetuum mobile). Il a joué dans une cinquantaine de films et est un directeur de théâtre très apprécié. Le film, dont le titre original est Los mejores temas, sort au cinéma le 31 juillet.

Salles:

– Paris : Espace Saint Michel, MK2 Beaubourg et Sept Parnassiens
– Belfort , Pathé
– Dijon, Eldorado
– Hérouville St Clair, Café des images
– Lyon, Comoedia
– Orléans, Les Carmes
– Poitiers, TAP Cinéma
– Strasbourg, Star
– Versailles, Roxane Club

LUMIÈRE 2013

Le prix Lumière destiné à célébrer à Lyon un cinéaste ou une personnalité du septième art sera décerné le 18 octobre prochain à Quentin Tarentino, grand cinéaste et grand cinéphile dans le cadre du Festival Lumière. Le Festival (du 14 au 20 octobre) sera composé de rétrospectives (Bergman, Hal Ashby, Henri Verneuil), d’hommages en particulier à Christine Pascal, Lino Brocka, Charles Vanel, au film noir américain. En plus de présentations de restaurations, une rétrospective sera consacrée aux  réalisateurs mexicains des années 50 présentés par des cinéastes d’aujourd’hui qui indiqueront combien ces films les ont marqués. Nous en reparlerons.

Alain LIATARD