Arles en hiver, un jardin d’hiver aux accents latino-américains

Des projections cinématographiques, des rencontres et des concerts, Les Suds est un festival de la musique du monde qui se déroule à Arles en été depuis 1996. Depuis six ans, il existe aussi une version d’hiver. Cette année du 8 au 12 février sont au programme des projections cinématographiques, des rencontres et des concerts. Entre le Festival les Suds et l’exposition Même dans la pénombre je chante encore, au parc des Ateliers de la Fondation Luma, une escapade festive visuelle et sonore en Amérique du Sud.

Photo : Arles Press

Au cœur de l’hiver, du 8 au 12 février 2023 le sixième festival Les Suds se déploie à Arles et en pays d’Arles en différents lieux, comme à Arles au Cargo de Nuit, au Méjean, et au Museon Arlaten mais aussi à Chateaurenard, Saint Martin de Crau et Fontvieille. Sont programmés dans cette édition des projections cinématographiques, des rencontres et des concerts parmi lesquels ceux de la chanteuse violoncelliste Dom La Nena, de la chanteuse La Yegros, du groupe Batida ou encore du percussionniste virtuose Zé Luis Nascimento. Le temps d’un plateau radio public, une émission radiophonique éphémère « La radio des Suds », donnera la parole aux musiciens et aux artistes du festival, et sera diffusée le samedi 11 février à 18 heures.

Voilà la présentation officielle proposée par les organisateurs du festival en une invitation à l’évasion : «Danser, chanter, explorer ! Tel est le credo de cette 6e édition des Suds, en Hiver qui, de Arles à Châteaurenard en passant par Saint Martin de Crau et Fontvieille, réunira sur scène 250 écoliers, invitera les artistes-emblèmes de la résistance ukrainienne, fera résonner les sons nés dans les faubourgs de Luanda et de Buenos Aires, proposera une lecture du rôle du tissu à travers les âges, de la Provence à l’Iran… Les Suds, en Hiver, c’est une tentative de saisir les mouvements d’un monde en mutation, c’est une aventure collective, le fruit d’un partenariat multiple avec des acteurs engagés sur et pour le territoire, autour de valeurs communes : le Conservatoire de Musique du Pays d’Arles, les Passagers du Zinc, le Museon Arlaten, le Cargo de Nuit, les cinémas du Méjan et de Fontvieille. C’est avec eux que nous avons imaginé et donné du sens à ce programme, et c’est grâce au soutien de nos partenaires publics et privés que nous pouvons le réaliser. Du 8 au 12 février prochain, nous vous invitons donc à renouer, le temps d’un festival, avec la chaleur des musiques qui s’offrent en partage ! »

Echos de la Biennale de São Paulo

Depuis le 16 décembre 2022 et jusqu’au 5 Mars 2023 la Fondation Luma à Arles présente l’exposition intitulée en français Même dans la pénombre je chante encore, traduction du vers ‘‘Faz escuro mas eu canto » du poète brésilien Thiago de Mello qui sert de titre à la 3ème Biennale de São Paulo. Organisée tous les deux ans par la Fundação Bienal, la Bienal de São Paulo est la plus grande exposition d’art de l’hémisphère sud.

C’est la première fois qu’une exposition itinérante de la Bienal de São Paulo est présentée en Europe. Celle-ci a déjà été montrée dans diverses villes brésiliennes, ainsi qu’à Santiago du Chili. Quatorze artistes originaires de sept pays sont représentés : le plasticien martiniquais Victor Anicet, le Brésilien Zózimo Bulbul, la Chilienne Mapuche Seba Calfuqueo, le Brésilien Macuxi Jaider Esbell, la danseuse israélienne Noa Eshkol, la Mexicaine Naomi Rincón Gallardo, la Brésilienne Tikmũ’ũn Sueli Maxakali, la Colombienne Gala Porras-Kim, les Brésiliennes Carmela Gross, Alice Shintani et Regina Silveira,  l’Étatsunienne Amie Siegel, le Malien Manthia Diawara ainsi que la Brésilienne Daiara Tukano originaire du peuple des Yepá Mahsã.

Les œuvres matérielles et immatérielles de cette exposition se font l’écho et le témoignage de plusieurs périodes et contextes historiques : elles reflètent la violence d’état, comme la dictature militaire au Brésil, ou s’ancrent dans le contexte de l’esclavage au XIXème siècle, comme les Portraits de Frederick Douglass, esclave noir américain né en 1817. On y découvrira également les Chants Tikmũ’ũn, qui offrent un regard sur la culture de ce peuple autochtone de la partie du Brésil qui rassemble aujourd’hui les États de Minas Gerais, Bahia et Espírito Santo. Les peuples indigènes, leur identité, leur culture et la transmission de celles-ci apparaissent comme l’un des thèmes centraux de cette exposition à la Fondation Luma, qui a été élaborée par Jacopo Crivelli Visconti, commissaire en chef de la 34ᵉ Biennale de São Paulo et Vassilis Oikonomopoulos, directeur des expositions et des programmes à LUMA Arles

Dans le Parc des Ateliers de la Fondation Luma, dont la tour a été conçue par l’architecte Franck Gehry, il est possible de découvrir cette exposition accompagné de médiateurs pour mieux appréhender les différentes démarches artistiques des créateurs. Et enfin on peut profiter de cette escapade arlésienne pour se rendre au Musée Réattu où, jusqu’au 30 Avril 2023, est présenté le travail de la photographe vidéaste plasticienne franco-libano-vénézuelienne Annabel Aoun Blanco dans l’exposition Coups après Coups, qui constitue le deuxième volet d’un tryptique de trois « boucles » artistiques.

Laëtitia BOUSSARD

Pour plus d’informations consulter: Même dans la pénombre, je chante encore, Œuvres de la 34ᵉ Bienal de…

https://www.suds-arles.com/fr/2022/les-suds-en-hiver