La présence latino-américaine au Festival de Cannes 2022

La 75e édition du Festival de Cannes aura lieu entre le 17 et le 28 mai 2022 et promet de mettre en valeur les productions latino-américaines. La présence du continent ne se limite pas seulement au grand jury avec la participation d’Édgar Ramírez. Mais plusieurs films seront présentés, également, au sein de différentes sections, dont celle d’Un Certain Regard et celle des courts-métrages. Il y aura aussi des films restaurés par Cannes Classics et des participations dans la Quinzaine des Réalisateurs et dans la Semaine de la Critique.

Photo : Festival de Cannes

C’est le comédien français Vincent Lindon qui dirigera le Jury Compétition du 75e Festival de Cannes (17 au 29 mai). La dernière présidence française avait été celle d’Isabelle Huppert en 2009. Entouré de huit jurés, celui qui avait remporté le prix d’interprétation masculine en 2015, remettra la Palme d’or à l’un des 21 films de la Compétition officielle. Après la cinéaste britannique Andrea Arnold, c’est la réalisatrice, actrice et productrice italienne Valeria Golino qui sera la Présidente du jury Un Certain Regard. Entourée de 4 jurés, parmi lesquels l’acteur vénézuélien Édgar Ramírez (Che, Carlos), elle aura pour mission d’établir le Palmarès de cette section qui célèbre un jeune cinéma d’auteur et de découverte. C’est l’énergique comédienne espagnole Rossy de Palma, vue souvent chez Pedro Almodóvar, qui sera la présidente du Jury de la Caméra d’Or qui récompense un premier film toutes sections confondues. Le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah choisira avec son jury le meilleur courts-métrage et le meilleur film d’École de Cinéma.

Présence latino-américaine à Cannes

Ariel Escalante , réalisateur costaricien, présentera son film Domingo y la niebla (Domingo et la brume)dans la section officielle Un Certain Regard où il est la seule présence latino-américaine. L’histoire est la suivante : la ville dans laquelle vit Domingo est menacée par des voyous engagés par un promoteur pour expulser ses habitants et ouvrir la voie à la construction d’une autoroute. Mais sa terre cache un secret…

Le court-métrage de Kim Torres (Costa Rica/Mexique, 14 minutes) Luz nocturna (Lumière de nuit) sera l’un des neuf courts-métrages en compétition. Enfin, le nouveau documentaire du Chilien Patricio Guzmán, Mi país imaginario (Mon pays imaginaire), sur la mémoire retrouvée du Chili, sera présenté en séance spéciale. À cela s’ajoutent deux films à Cannes Classics, la restauration du Dieu noir et diable blanc de Glauber Rocha (Brésil, 1964) et un dernier hommage à Pino Solanas sur la création avec Tres en la deriva del acto creativo (Argentine)

La Semaine de la Critique présentera La Jauría d’Andrés Ramírez Pulido. Le festival Cinélatino de Toulouse a accompagné le travail de ce jeune réalisateur colombien depuis 2018. C’est l’histoire d’Eliú, un enfant de la campagne, qui est incarcéré dans un centre de réclusion expérimental pour mineurs au cœur de la jungle colombienne. Parmi les détenus se trouve El Mono, son ami, avec qui il a commis le meurtre pour lequel ils sont condamnés. La Quinzaine des Réalisateurs a sélectionné deux films. 1976, réalisé par Manuela Martelli, remarquable comédienne chilienne, découverte dans Mon ami Machuca d’Andrés Wood (2004). Nous suivons Carmen qui s’occupe de la rénovation de sa maison de campagne avec sa famille. Lorsqu’un prêtre lui demande de s’occuper d’un jeune qu’il héberge en secret, elle se retrouve en terre inconnue, loin de la vie tranquille à laquelle elle est habituée. Le 2e film en sélection à La Quinzaine est Un varón (Un mâle) du Colombien Fabián Hernández. Il raconte l’histoire de Carlos qui vit dans un internat au centre de Bogotá et aspire à passer Noël avec sa famille. À 16 ans, Carlos explore son identité sexuelle, découvre ses peurs, ses désirs et toutes les choses que les « vrais hommes » ne montrent pas.

Alain LIATARD