“La Cordillère des rêves » du documentariste chilien  Patricio Guzmán obtient « Le Goya » pour le meilleur film ibéro américain

La 36e cérémonie des Prix Goya, décernés par l’Académie des Arts et des Sciences Cinématographiques d’Espagne, a remis le prix du Meilleur Film Ibéroaméricain au documentaire La Cordillera de los sueños du réalisateur chevronné Patricio Guzmán.

Photo : Festival Bio-Bio

Cette production cinématographique l’emporte sur Canción sin nombre du Pérou, Las siamesas d’Argentine et Los lobosdu Mexique. Ce qui fait du Chili le deuxième pays avec le plus de victoires dans la catégorie, avec 5 prix, juste derrière l’Argentine qui en compte dix-huit. Parmi les quatre films chiliens qui avaient obtenu précédemment cette récompense nous retrouvons La Frontera de Ricardo Larraín en 1991, La buena vida d’Andrés Wood en 2008, La vida de los peces de Matías Bize en 2010 et Una mujer fantástica en 2017. 

En raison de la situation sanitaire actuelle, Patricio Guzmán n’a pas pu assister à la cérémonie des remises des prix qui avait lieu dans le Palais des Arts de Valencia, en Espagne. Cependant, le réalisateur a prononcé à distance quelques paroles de remerciement pleines d’émotion : « La cordillera de los sueños est un film prospectif ; il annonce d’une certaine manière ce qui allait arriver au Chili, et nous éclaire sur notre étrange histoire », a-t-il dit depuis Paris, ville où il réside depuis plusieurs années. 

Il s’agit d’une idée que Guzmán a réitéré lors de la promotion du film pour les Goyas, en soulignant comment celui-ci avait anticipé les phénomènes sociaux qu’avait vécu le pays lors des dernières années et qui ont rendu possible des choses telles que la formation d’une Assemblée constituante. 

La productrice du long-métrage national, Alexandra Galvis, a été chargé de recevoir la récompense au nom de Guzmán. Lors de son discours, elle a demandé au « pays de ne pas oublier et de faire appel à sa mémoire pour construire ». Puis, elle a rappelé la trajectoire du réalisateur en soulignant le fait qu’il a dédié « 50 ans de sa vie à parler de la mémoire, à raconter l’histoire du Chili, et qu’il s’est consacré justement à cela, à son Chili bien aimé ». 

Au ministère des Cultures, des Arts et du Patrimoine on a reçu avec joie la nouvelle. Le Ministre Juan Carlos Silva a dit :« Nous sommes heureux et nous célébrons avec fierté le fait que ce remarquable documentaire national ait reçu cette récompense. Ce n’est pas seulement une reconnaissance faite au talent de Patricio Guzmán, à son regard aigu et à sa manière si unique d’analyser l’histoire du pays ; cette récompense rend compte également de la qualité et de la rigueur du travail audiovisuel qui se fait au Chili ».

Le documentaire chilien fait date aux Goya

La cordillera de los sueños fait partie d’une trilogie de documentaires de Patricio Guzmán qui porte sur la thématique centrale du territoire et de la mémoire nationale. Il avait déjà travaillé ceci dans Nostalgia de la luz et dans El botón de nácar, deux titres qui précèdent le récent long-métrage récompensé.

Le film a été sélectionné vers la fin du mois de novembre dernier par l’Académie de Cinéma du Chili afin de représenter le pays lors des Goya, en misant à nouveau sur le documentaire, tout comme elle l’avait fait l’année dernière avec la sélection de El Agente Topo de Maite Alberdi pour participer dans la compétition. Même si l’année dernière, le long-métrage d’Alberdi n’avait pas réussi à obtenir le prix, décerné au long-métrage colombien El olvido que seremos, cette année La cordillera de los sueños fait date dans l’histoire en étant le premier documentaire à recevoir le titre de Meilleure Film Ibéroaméricaine aux Goya.

D’après le journal chilien
La Tercera
Traduit par Tomas Torres