La résidence d’écriture de l’écrivain argentin Eduardo Berti à Saint-Étienne

Eduardo Berti est le onzième écrivain accueilli en résidence d’écriture à Saint-Étienne à l’issue d’un appel à candidature. Les médiathèques de Saint-Étienne l’ont reçu lors du festival Belles Latinas en 2020. La connaissance de son travail et les relations qui ont pu être tissées alors grâce à Christian Roinat, membre de notre publication, ont emporté l’adhésion de tous à sa candidatures.

Photo : Mairie de Saint-Etienne

Eduardo, Berti est né à Buenos Aires (Argentine) en 1964 et habite en France depuis 1998 (avec un séjour en Espagne entre 2006 et 2011). Très jeune, Eduardo Berti collabore dans les journaux les plus importants de son pays (Página/12ClarínLa Nación), il est le fondateur d’une des premières radios indépendantes de l’Argentine et il publie deux livres journalistiques autour de la musique populaire en Amérique latine. Dans les années 90, en parallèle à la réalisation de documentaires pour la télévision sur l’histoire du tango, il travaille aussi comme critique littéraire et lecteur. Son activité comme traducteur est très importante. Il a traduit depuis l’anglais vers l’espagnol des œuvres de Nathaniel HawthorneJane Austen et autres ; et il traduit aussi depuis le français vers l’anglais. Ses livres sont publiés en Argentine et en Espagne, et traduits en Angleterre (Pushkin Press), au Japon (Schinchosa) au Portugal (Temas e Debates) et en France.

Eduardo Berti est membre de l’Oulipo depuis juin 2014 (étant le premier écrivain né en Amérique latine à être coopté par le groupe) et a reçu le prix Konex en Argentine, qui récompense les écrivains les plus importants de la dernière décennie. Écrivain de langue espagnole, mais aussi de langue française, Berti est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles. Il est traduit dans une dizaine de langues, notamment en langue française où on peut trouver presque toute son œuvre : les micro-nouvelles de La vie impossible (prix Libralire 2003), Actes Sud, 2002, les nouvelles de L’Inoubliable, chez Actes Sud, 2011 et les romans Madame Wakefield (finaliste du prix Fémina, Grasset, 2000), Tous les Funes (finaliste du Prix Herralde 2004), Actes Sud, 2004, ou Le Pays imaginé(prix Emecé 2011 et prix Las Américas 2012) Actes Sud, 2013, ses deux dernières œuvres parues à La Contre Allée, Un Père étranger (2021) et Un Fils étranger (2021)  par exemple, sans parler des textes difficiles à classer comme Rétrospective de Bernabé Lofeudo, Actes Sud, 2006. Il a écrit, en même temps, plusieurs livres en langue française, parmi lesquels Une présence idéale Flammarion, 2017, Demain s’annonce plus calme, Éditions do, 2021 et L’Ivresse sans fin des portes tournantes, Le Castor Astral, 2019.

L’œuvre de Berti a été saluée par la critique depuis son premier livre, Los pájaros (1994), choisi parmi les livres de l’année par le journal argentin Página 12La mujer de Wakefield a été considéré par le Times Literary Supplement(UK) comme l’un des meilleurs livres de l’année 2000. La traduction anglaise de son premier roman (Agua) reçut l’éloge du New York TimesLe Pays imaginé fut choisi comme livre de l’année en Espagne par RTVE 2 et comme l’un des meilleurs livres de l’année par le journal La Vanguardia, de Barcelone. Il a également co-écrit le scénario du film Nordeste (Juan Solanas, 2005), avec Carole Bouquet, sélection officielle au Festival de Cannes. Il a publié plusieurs livres consacrés à la musique populaire d’Amérique du Sud et a collaboré depuis 1992 avec les journaux La NaciónCrítica et Clarín de Buenos Aires et El País de Madrid, entre autres, et avec les magazines Letras Libres (Espagne), Lettre International (Allemagne, Espagne, Roumanie, Finlande), Rolling Stone (Argentine), Magazine Littéraire (France) et Gatopardo (Colombie), entre autres. En 2008 il créa la maison d’édition La Compañía, dont il fut le directeur littéraire jusqu’à 2013.

Une résidence d’écriture se compose de deux volets, un premier consacré à l’écriture d’un travail personnel permettant à l’auteur de pouvoir se dédier à la création. Eduardo Berti travaille sur un projet d’écriture ayant trait à la lecture préconisant une série d’exercices ou de propositions de « lecture créative » ou de « lecture potentielle ». Un catalogue d’autres manières de lire les livres… Saint-Étienne sera un cadre propice pour son travail, et la résidence un très bon contexte pour explorer, par le biais de quelques rencontres et ateliers d’écriture, certains de ses « exercices de lecture potentielle ».

Une résidence d’écriture, c’est aussi aller à la rencontre des lecteurs en proposant des temps de rencontres avec les publics scolaires et universitaires, mais aussi avec le grand public en proposant notamment des ateliers d’écriture, des moments d’échanges pour faire connaître l’œuvre de l’écrivain. En tant que membre de l’Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) depuis 2014, et depuis bien plus longtemps il entend proposer des ateliers ludiques et joyeux autour de la littérature. Il imagine aussi d’autres interventions, liées à certains de ses derniers livres : par exemple, des ateliers autour des Poèmes de babyfoot ou des ateliers proches de l’invention d’objets, dans la ligne de son Inventaire d’inventions (inventées), et dont une exposition a été tirée lors de sa résidence à La marelle de Marseille en 2020 . Elle est présente à la médiathèque de Tarentaize jusqu’au samedi 26 février 2022.

Philippe GEORJON

Eduardo Berti sera en résidence d’écriture tout au long du 1er semestre 2022. Du 10 janvier au 5 février – Du 7 mars au 12 mars – Du 11 avril au 23 avril – Du 23 mai au -25 juin. Pour en savoir davantage sur ces rencontres et événements associés à la résidence d’Eduardo Berti consulter le site des médiathèques de Saint-Étienne : médiathèques.saint-etienne.fr