Hommage au cinéaste argentin Fernando E. Solanas au Festival Lumière 2021 à Lyon

Le Festival Lumière 2021, qui se déroulera du 9 au 17 Octobre dans la Métropole de Lyon, décernera son prix Lumière à la cinéaste néo-zélandaise Jane Campion, l’auteure de la Palme d’Or, La leçon de piano (1993). Il rendra aussi hommage au grand réalisateur argentin Fernando E. Solanas, décédé du Covid en France le 6 novembre 2020.

Photo : Cinémathèque de Paris

Né en 1936, ‘Pino’ Solanas fut l’un des fondateurs et théoriciens du groupe argentin ‘’Cine Liberación’’, appelant à un « troisième cinéma » qui ne soit ni une prolongation du cinéma européen ni hollywoodien. En 1968, il coréalise clandestinement avec Octavio Getino le documentaire L’Heure des brasiers, manifeste esthétique et politique destiné en quatre parties à éveiller la réflexion. Ce film majeur, anti-néocolonialiste, péroniste et activiste, est interdit jusqu’à la fin de la dictature argentine (1976-1983). En exil à Paris, il réalise Tangos, l’exil de Gardel (1985), récompensé à Venise et aux César. Suivront, Le Sud en 1988 – qui est projeté au Festival Lumière, et Le Voyage en 1992, tous deux primés à Cannes. Rentré en Argentine, après avoir été victime d’un attentat, il siège comme député du parti de centre gauche Frepaso (Front pour un pays solidaire) entre 1993 et 1997. Il participe ensuite aux élections présidentielles argentines de 2007, à la tête du mouvement  Proyecto Sur contre Cristina Kirchner dont il critique « la politique économique libérale ». Il est sénateur de 2013 jusqu’à son décès en 2020. Notamment engagé pour la légalisation de l’avortement – son fils Juan Solanas réalisera sur le sujet  Que sea Ley, Femmes d’Argentine (2019)- et pour la protection de l’environnement, il soutient le président Alberto Fernández, élu en 2018, qui le nomme représentant de l’Argentine auprès de l’Unesco.

Dans les années 2000, ‘Pino’ Solanas réalise une série de documentaires sur la crise économique argentine : Mémoire d’un saccage (2003)La Dignité du peuple (2005)Argentina latente (2007) et Le grain et l’ivraie (2018), son dernier film. « J’avais deux vocations, l’une artistique, l’autre politique, disait-il. Le cinéma a permis la fusion de ces deux penchants. » Le festival présentera aussi Él (Tourments), le chef d’œuvre de Luis Buñuel (1953) et Rio escondido, ville d’enfer d’Emilio Fernandez (1948) avec Maria Felix, en préambule à une rétrospective prévue en novembre.

Parmi les nombreux films et avant-premières comme Freda, le film haïtien de Géssica Généus, présenté à Cannes, il sera possible de découvrir les films réalisés par Kinuya Tanaka, célèbre interprète de Mizoguchi et Ozu, L’Amérique de Sidney Pollack, revoir les films de Gilles Grangier, rencontrer Bulle Ogier et assister à une masterclass avec Edgar Morin, mardi 12, et bien d’autres événements.

Alain LIATARD

San Sebastián : le palmarès 100 % féminin du Festival international du film

La Coquille d’or a été attribuée à la Roumaine Alina Grigore. Pour la première fois, la compétition avait opté pour des prix d’interprétation non genrés. Les actrices Jessica Chastain et Flora Ofelia Hofmann Lindahl se sont partagé la récompense.

Les actrices et les réalisatrices ont raflé la totalité des récompenses du Festival international du film de Saint-Sébastien, le SSIFF, qui se tenait en Espagne jusqu’au samedi 25 septembre. Le grand prix, la Coquille d’or, a été attribué à l’actrice, réalisatrice et scénariste roumaine Alina Grigore, pour Crai Nou (« Lune bleue »). Pour la première fois, le festival avait choisi de ne pas séparer les hommes et les femmes dans les catégories.

Côté actrices et acteurs, le prix a ainsi été partagé par deux comédiennes : l’Américaine Jessica Chastain, pour son interprétation d’une télévangéliste, Tammy Faye Messner, dans The Eyes of Tammy Faye (« Les Yeux de Tammy Faye »), et une jeune actrice danoise de 16 ans, Flora Ofelia Hofmann Lindahl, qui interprète l’héroïne de Du som er i himlen (« Comme au paradis »), œuvre de la cinéaste Tea Lindenburg, qui a reçu le prix de la meilleure réalisation. Dans les autres catégories, la réalisatrice salvadorienne et mexicaine Tatiana Huezo a reçu le prix du meilleur film latino-américain pour Noche de fuego (« Nuit de feu ») et la Française Claire Mathon celui de la meilleure photographie pour Enquête sur un scandale d’État.