« Jardin Migratoires » du photographe chilien Enrique Ramírez à Arles qui célèbre aussi le centre culturel Luma

La Fondation Luma, centre culturel, a été inaugurée à Arles le 26 juin, au bout de treize ans de gestation. La tour signée de l’architecte américano-canadien Frank Gehry, auteur de la fondation Vuitton à Paris et du musée Guggenheim à Bilbao, domine un centre d’art dans un parc de onze hectares. Un projet muséal pharaonique de la mécène et milliardaire suisse Maja Hoffmann.

Photo : Dossier Arles

En parallèle à Arles, Le projet que l’artiste chilien, né en 1979, présente au Centre Pompidou sous le titre Incertains renoue avec le thème de la mer, omniprésent dans son œuvre. Sa référence autobiographique lui confère une dimension à la fois historique, celle des exactions de la dictature chilienne qui transformèrent l’océan en cimetière, et sensible, celle de l’hommage à un père fabricant de voiles de bateaux. La voile est l’élément central du dispositif. Point de contact avec les eaux mouvantes, elle y flotte au repos ou se prête aux manipulations d’un nageur ; produit d’un artisanat de haut niveau, elle est exposée dans des cadres, fragmentée en de multiples tableaux. La mer, dont l’homophonie avec la mère nourricière n’est pas fortuite, devient l’étendue sans limites suscitant l’imagination nécessaire, en ces temps incertains, pour aller plus loin malgré le poids du passé, en un acte de confiance envers le monde.

La fondation Luma à Arles

La Fondation LUMA a ouvert, le 26 juin dernier à Arles. Spectaculaire, la tour érigée par l’architecte Frank Gehry surplombe le complexe artistique et culturel installé dans les anciens ateliers SNCF de la ville. Avec pour phare surplombant la cité camarguaise, une tour de 15 000 mètres carrés.  Nous voulions évoquer l’ancrage local, depuis La Nuit étoilée de Van Gogh à l’émergence des blocs rocheux des Alpilles, a déclaré l’architecte américano-canadien en décrivant son projet. La rotonde, quant à elle, fait écho aux arènes romaines. » Trois références pour un lieu unique : le peintre qui a immortalisé la ville; la chaîne montagneuse des Alpilles, réserve naturelle proche; enfin, l’héritage romain incarné par les arènes, la nécropole des Alyscamps et le théâtre antique, à qui Arles doit son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981.

Outre des salles d’exposition et galeries destinées à accueillir des projets insitu, le bâtiment de LUMA Arles abritera les centres de recherche et d’archives de la Fondation LUMA et accueillera colloques et groupes de travail. Le campus, qui s’étend sur pas moins de 11 hectares au Parc des Ateliers, ambitionne de rassembler sur les rives du Rhône la crème des créateurs contemporains, reconnus et émergents. L’aménagement des jardins et du parc a été confié à l’architecte paysagiste belge Bas Smets.

Sur les sept anciens ateliers ferroviaires que compte le site, quatre ont été rénovés par Selldorf Architects (New York), convertis en vastes espaces modulaires d’expositions et de performances. Les visiteurs ont pu arpenter ces derniers lors d’éditions passées des Rencontres de la photographie, dont la Fondation LUMA est partenaire. En 2018, une remarquable rétrospective (1971-2016) consacrée à Gilbert & George faisait la joie des festivaliers, qui pouvaient croiser à l’ouverture le duo d’artistes britanniques à la terrasse du Grand Hôtel Nord-Pinus.

Organisation philanthropique internationale fondée en 2004 et présidée par Maja Hoffmann – collectionneuse, mécène et arrière-petite-fille de Fritz Hoffmann, fondateur en 1896 du laboratoire pharmaceutique Hoffmann-La Roche –, la Fondation LUMA n’ouvre pas seulement à Arles un « petit Guggenheim ». Le complexe artistique et culturel entend accompagner les artistes en leur offrant la possibilité de produire des œuvres, tel un incubateur favorisant les rencontres, les collaborations. « S’il y a une image,une métaphore pour caractériser cette institution du XXIe siècle, c’est celle d’un organisme vivant, a déclaré Maja Hoffmann en juillet 2010.   la question n’est plus de savoir si les espaces sont ouverts ou fermés mais sur quel mode ils fonctionnent à l’instant présent.   toujours, quelque part, quelque chose se passe. »

Dossier presse Fondation Luma et
Rencontres de la photographie d’Arles