La conspiration des belettes, le film de l’argentin Juan José Campanella en ce moment dans les salles

À l’occasion de la nouvelle édition de Cinélatino Rencontres de Toulouse – programmation « détours d’été » en région, le distributeur Eurozoom nous permet de redécouvrir ce petit bijou du cinéma argentin. Au programme, une « comédie noire et hilarante » et des acteurs brillants. 

Photo :AlloCine

« Quatre vieux amis : un réalisateur, un scénariste, une actrice et son mari partagent une grande maison à la campagne. Ils mènent une vie paisible jusqu’à l’arrivée d’un jeune couple d’agents immobiliers sans scrupules prêt à tout pour récupérer la propriété… Mais c’est sans compter sur la malice de ces septuagénaires. » On connaît surtout Juan José Campanella pour son film Dans ses yeux (El secreto de sus ojos), policier argentin qui a remporté en 2010 l’Oscar du meilleur film étranger. Avec son long-métrage La Conspiration des belettesremake d’un film argentin de 1976, Los muchachos de antes no usaban arsénico (José A. Martínez Suárez), le réalisateur nous propose un « petit bijou de rosserie et d’espièglerie » (Le Parisien).  

Un projet de longue date 

Campanella a voulu rendre hommage à celui qu’il considère comme un ami et un mentor, José A. Martínez Suárez, et à son film « vraiment ingénieux » mais qui a eu « la malchance de sortir au début de la dictature en Argentine alors que peu de spectateurs allaient dans les salles de cinéma. » Il signe une première version du scénario de La Conspiration des belettes en 1997. Il y a eu peu de changements entre cette version et la version finale, à l’exception des générations des personnages : « Ainsi, les personnages qui appartenaient aux années 1940-50, sont devenus des personnages des années 1960-70, ce qui était bien mieux. En effet, ces personnages étaient ainsi associés à une expérience de vie marquée par le sexe, la drogue et le rock’n roll. Je pense que c’est ce changement de génération dans le scénario qui a apporté une nouvelle vitalité aux personnages dans le film. » 

Hommage 

En voyant le film, nous sommes obligés de penser à Boulevard du Crépuscule, le célèbre film de Billy Wilder (1951), qui montrait la volonté d’une ancienne actrice du muet de tourner à nouveau. Il y a dans le film deux aspects. D’abord celui de la nostalgie morbide des trois compères – scénariste, acteur et metteur en scène – ayant travaillé ensemble dans le passé et qui sont réunis, pratiquement ruinés dans cette maison surchargée de souvenirs et qui est délabrée. À la nostalgie se mêle l’humour malicieux qui entoure le scénario : la tentative de jeunes agents immobiliers de séduire l’ancienne diva pour conclure une belle opération immobilière, et la parade des septuagénaires qui font preuve les uns envers les autres d’une loyauté sans égale.  

On retrouve d’autres références cinématographiques : Lubitsch, Hitchcock, Louis de Funès (Jo)… La Conspiration des belettes se réfère beaucoup au format du cinéma classique, de l’aveu même de son réalisateur : « on trouve une structure en trois actes, une fin avec un dénouement, une bande musicale qui croît en fonction des émotions générées, etc. En revanche, il n’est pas nécessaire de connaître ce cinéma classique pour entrer dans le film. » Au-delà d’un hommage au cinéma argentin, Juan José Campanella voulait surtout saluer les personnes qui ont contribué à sa diversité : « Le cinéma argentin ne se définit pas selon des caractéristiques spécifiques, mais il se construit sans cesse à partir de très nombreuses influences. » 

Ne manquez pas la compagnie de ces brillants acteurs, en particulier Graciela Borges, immense actrice argentine qui nous offre, à 80 ans, « dans le rôle de la perfide Mara, une prestation déchaînée et haut perchée qui vaut à elle seule le détour. » (Le Parisien

D’après Le Parisien
et AlloCiné 

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