La 74e édition du festival international de Cannes, du 6 au 17 juillet 2021, avec de nombreux films européens

Après l’édition de 2020 annulée en raison de la COVID, le Festival de Cannes va retrouver son tapis rouge du 6 au 17 juillet. La sélection est un peu particulière car elle affiche de nombreux films français ou européens. Le Festival s’ouvre également aux femmes cinéastes puisque la Quinzaine des Réalisateurs atteint la parité dans sa sélection.

Photo : Festival de Cannes

Sélection officielle Cannes 2021. C’est le cinéaste afro-américain Spike Lee qui sera le président du Jury de cette 74e édition, assisté de quatre femmes dont Mylène Farmer et de trois hommes, dont le réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho. 64 films sont en Sélection officielle, choisis parmi les 2 000 films examinés. C’est la francophone Jodie Foster qui présentera la Cérémonie d’ouverture et qui recevra une Palme d’Or d’honneur. On retrouve quelques noms connus comme Nanni Moretti, Leos Carax avec le film d’ouverture, Annette, Jacques Audiard, Paul Verhoeven. Autres grands noms familiers du Festival, l’Iranien Asghar Farhadi, le Russe Kirill Serebrennikov et l’Américain Wes Anderson, mais aussi beaucoup de films français ou européens. Il n’y a pas de film latino en compétition, exception faite de Memoria du Thailandais Apichatpong Weerasethakul (Colombie/Mexique/France/Royaume-Uni/Thaïlande/Allemagne) qui retrace le voyage en Colombie d’une femme partie à la recherche de sa sœur malade. Une séance spéciale sera dédiée au film Le Marin des Montagnes du Brésilien Karim Aïnouz sur ses racines algériennes.

Une présence latino-américaine

Consacré au jeune cinéma d’auteur, la catégorie « Un certain regard » propose cette année dix-huit films venus des quatre coins du monde, du Bangladesh à l’Autriche, d’Islande ou encore d’Haïti. On pourra y découvrir deux films latinos : Freda de Gessica Généus (Haïti) où dans un quartier populaire, Freda et sa famille ont du mal à survivre et cherchent à fuir la misère, et Noche de Fuego de Lataria Huezo (Mexique), contant la vie de trois adolescentes dans une ville en guerre. L’Atelier de la Cinéfondation, en marge de la sélection, présente des projets: à signaler, Fidelidad du Guatémaltèque César Díaz, le projet de second long du cinéaste récompensé par la Caméra d’Or à Cannes en 2019 avec Nuestras Madres et El tiempo que perdimos du Vénézuélien Gustavo Rondón Córdova (révélé à la Semaine de la Critique cannoise 2017 avec son premier long métrage La Familia). Une nouveauté, la catégorie « Cannes Premières », consacrée à des « cinéastes confirmés », qui double en quelque sorte la compétition mais sans concours : on y verra, entre autres, Tromperie, le tout nouveau film d’Arnaud Desplechin, d’après le roman de Philip Roth.

Semaine de la Critique

Malgré une offre plus limitée concernant l’Amérique latine en raison de la pandémie et de la difficulté de coproductions avec l’Europe, la Semaine a retenu Amparo du Colombien Simón Mesa Soto, un portrait de femme exceptionnel avec une mère se battant pour récupérer son fils enlevé dans la rue par l’armée dans le cadre d’un recrutement forcé. On pourra voir aussi le film espagnol Libertad de Clara Roquet (Espagne/Belgique).

Quinzaine des Réalisateurs

Le film d’ouverture sera Ouistreham d‘Emmanuel Carrière d’après le livre de Florence Aubenas. L’Amérique latine est présente avec trois films : Clara sola de la Costaricienne Nathalie Álvarez Mesén, ce premier long métrage produit par la Suède avec la France, l’Allemagne, la Belgique, le Costa Rica et les États-Unis suit Clara, une guérisseuse  de 40 ans qui mène une existence retirée et en relation intuitive avec la nature, ses proches étant fermement persuadés qu’elle a un lien particulier avec Dieu. Medusa de la Brésilienne Anita Rocha da Silveira. Aujourd’hui, Mariana, la Méduse moderne appartient à un monde où elle doit tout faire pour conserver l’apparence d’une femme parfaite et pure. Enfin L’Employeur et l’Employé est un drame paysan de l’Uruguayen Manuel Nieto Zas.

Le Portugal est présent avec Journal de Tuôa de Miguel Gomes et Maureen Fazendeiro, le premier nommé étant très bien connu des grands festivals internationaux, primé en 2012 à Berlin avec Tabou et présent à Cannes en 2015 avec la trilogie Les mille et une nuits. Les conditions sanitaires seront évidement très strictes, et certains invités lointains ne pourront se déplacer. C’est la raison pour laquelle les projections sur la plage seront renforcées. À découvrir à Annecy 2021, deux longs métrages brésiliens d’animation: Bob Cuspe – Nós não gostamos de gente de  Cesar Cabral et  Meu Tio José de Ducca Rios.

Alain LIATARD