Fils du célèbre psychiatre argentin Antonio Caparrós, Martín Caparrós est né en 1957 à Buenos Aires. Après un début de carrière journalistique, il s’exile en France en 1976 où il obtiendra par la suite un diplôme d’histoire à la Sorbonne.

Il retourne en Argentine au début des années quatre-vingt après un passage par Madrid. Auteur de nombreuses fictions et d’essais, il obtient en 2011 le prestigieux prix Herralde pour Los Living, œuvre politique et burlesque sur l’histoire contemporaine de l’Argentine. Son dernier livre, La Faim, est paru en octobre 2015.

La Faim Éd. Buchet-Chastel

Une fable sur 25 000 hommes, femmes, enfants meurent chaque jour de faim ou de malnutrition à travers le monde. Aucun fléau, aucune épidémie, aucune guerre n’a jamais, dans toute l’histoire de l’humanité, exigé un tel tribut. Et pourtant, la nourriture ne manque pas : la planète ploie sous l’effet de la surproduction alimentaire et le négoce va bon train. Comment documenter ce paradoxe sans tomber dans la vaine accumulation statistique ?

C’est la question qu’explore Martin Caparrós en partant à la rencontre de ceux qui ont faim, mais aussi de ceux qui s’enrichissent et gaspillent à force d’être repus. Leurs histoires sont là, rendues avec empathie et perspicacité par l’auteur.

Fouillant sans relâche les mécanismes qui privent les uns de ce processus essentiel, manger, alors que les autres meurent d’ingurgiter à l’excès, le texte livre une réflexion éclairante sur la faim dans le monde et ses enjeux, du Niger au Bangladesh, du Soudan à Madagascar, des États-Unis à l’Argentine, de l’Inde à l’Espagne. Un état des lieux implacable et nécessaire.

La Faim de Martin Caparrós, Éd. Buchet-Chastel, traduits de l’espagnol (Argentine) par Alexandra Carrasco, 782 p, 26 € – Site des Éditions Buchet-Chastel