Les faits latinos du 17 au 22 décembre 2013

17 – GUATEMALA – Le Ministère public du Guatemala a confirmé la capture de trois agents de la Police nationale civile (PNC) en activité et de quatre autres agents qui avaient été renvoyés pour fautes de service. Les personnes arrêtées appartenaient à un groupe d’engagés de Sierra Ovando, qui commettait des exécutions extrajudiciaires – nettoyage social – dans les quartiers de Guatemala ainsi que dans les provinces de Baja Verapaz et de El Progreso. Des sources judiciaires confirment que 65 dossiers sont ouverts contre des membres du groupe et que le nombre de morts pourrait dépasser 70 entre 2008 et 2013. Le groupe était également composé de civils. Cinq d’entre eux ont été arrêtés, tandis que la tête de la structure criminelle – un autre civil dont l’identité n’a pas été divulguée – est toujours en fuite.

18 – COLOMBIE – Le maire de Bogotá, Gustavo Petro, s’est rendu à Washington pour demander de l’aide suite à la décision prise par le procureur général de Colombie, Alejandro Ordoñez, de le suspendre de ses fonctions, pour privatisation et prestation irrégulière des ordures de Bogotá. Le premier jour de sa visite dans la capitale nord-américaine, le maire a demandé à ce que soient établies des mesures préventives devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme afin que la décision du procureur soit suspendue.

18 – PARAGUAY – Le président paraguayen a approuvé l’adhésion du Venezuela au Mercosur avec sept ans de retard. L’adhésion a été ratifiée par la chambre des députés. Jusqu’à présent le Venezuela était appuyé uniquement par l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay.

18 – VENEZUELA – Dans une démarche inédite, le président vénézuélien Nicolas Maduro a reçu pendant quatre heures et demie au Palais de Miraflores à Caracas un groupe de 68 maires nouvellement élus ainsi que d’autres figures de l’autorité régionale. Pendant près de cinq heures retransmises en direct à la télévision, le chef de l’État a entendu leurs critiques et doléances. La principale porte sur la création de structures parallèles qui privent de budget et de compétences les municipalités contrôlées par des opposants, comme Caracas. Lors du scrutin du 8 décembre, les candidats du pouvoir l’ont emporté dans 242 municipalités (contre 280 en 2008), tandis que l’opposition remportait 76 mairies (contre 55), dont celles des grandes villes.

18 – ARGENTINE – Le gouvernement de la présidente Cristina Fernandez Kirchner et ses alliés sénateurs ont approuvé par 39 voix contre 30 la promotion au grade de général de corps d’armée, le chef de l’Armée, Cesar Milani. Cette promotion a été décidée alors même qu’il pèse sur cet homme des accusations pour des présumées infractions de crime contre l’humanité. Certaines organisations de défense des droits de l’homme avaient recommandé sa destitution.

19 – BRÉSIL – Mettant un terme à 18 ans de négociations diplomatiques, le gouvernement brésilien a décidé de se prononcer sur l’offre du suédois Saab pour moderniser son aviation militaire. La Force aérienne brésilienne (FAB) a négocié avec le fabricant scandinave la livraison de 36 avions de chasse Gripen NG. Selon le ministre de la Défense, Celso Amorim a justifié ce choix par « l’équilibre » entre la performance de l’avion, le transfert de technologie et son coût. Évalué à 4,5 milliards de dollars pour l’ensemble, le prix a sans doute été déterminant.

20 – BOLIVIE – L’usine Margarita 6, qui exploite la compagnie pétrolière espagnole Repsol, est maintenant considérée comme la plus grande productrice de gaz dans l’histoire de la Bolivie et du bassin subandin – avec une production confirmée de six millions de mètres cubes par jour. Selon l’information officielle donnée par Repsol, la vie du puits est estimée à 20 ans. Le gouvernement a étendu à 22 % de la superficie totale de la Bolivie l’exploration de nouveaux gisements de gaz.

22 – MEXIQUE – Vingt ans après le soulèvement zapatiste et selon le Conseil national de la population, le Chiapas [photo] serait le second état observant le plus haut degré de marginalisation. Dans cet état, 78,4 % de la population vit dans la pauvreté. L’Enquête d’État réalisée en 2011 sur les revenus des ménages, indique qu’un foyer moyen vit avec 6 489 pesos par mois (500 dollars) – la moitié de celui du reste du Mexique. En outre, c’est au Chiapas le que taux d’analphabétisme est le plus élevé, avec 18 % de la population. Ce chiffre représente trois fois la moyenne nationale. Le chef du Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de las Casas (Frayba) reconnaît que les causes du conflit zapatiste n’ont pas été résolues, « La violence structurelle est plus que jamais d’actualité : la pauvreté, l’impunité, la criminalisation. Ce qui a changé, c’est que l’acteur est rendu visible, le sens de la dignité indigène a été créé « . Toutefois, sa reconnaissance sociale a été rare. « Ils ont amélioré certaines choses, mais pas celles que l’on pourrait attendre. Les Indiens restent le secteur le plus en retard, vivant dans des conditions difficiles », a affirmé le professeur Andrés Fábregas Puig, anthropologue au Centre d’Investigations et d’Études Supérieures en Anthropologie Social (CIESAS).

Guy MANSUY