Les faits du 24 au 28 novembre 2013

24 NOV. – BRÉSIL – Parce que « Le Mercosur est une prison pour nous, » assure le sénateur PSDB Aécio Neves, candidat de l’opposition virtuelle à la présidence de la République de l’année prochaine, le Brésil semble déterminé à rompre les liens avec le Mercosur pour signer un accord de libre-échange avec l’Union Européenne, ce qui est d’une haute importance pour son économie. Après la tentative avortée de clore l’accord en 2004, le gouvernement brésilien, avec le soutien du secteur privé local, devrait proposer un taux de réduction tarifaire pour jusqu’à 90 % des produits commercialisés entre le pays et le bloc européen. Le Brésil regarde, par exemple, le bloc de l’Alliance du Pacifique, formé il y a deux ans par le Pérou, le Chili, le Mexique et la Colombie, qui commence à ressembler à un modèle de collaboration réussie sur le continent. Avec un PIB 3 milliards de dollars, 35 % de toute l’Amérique latine, ce bloc fait des progrès, en essayant de renforcer les relations avec les pays européens et les États-Unis.

25 NOV. – COLOMBIE-ÉQUATEUR – Les présidents de la Colombie, Juan Manuel Santos, et de l’Equateur, Rafael Correa, se sont rencontrés sur le sol colombien pour examiner les progrès des relations entre les deux pays depuis qu’elles ont été rétablies en 2010 après la rupture de 2008 en raison de l’attentat de l’Armée de l’Air colombienne en territoire équatorien contre les FARC.  À cette époque, Rafael Correa avait rompu ses relations avec la Colombie considérant l’attaque comme une violation de la souveraineté de son pays. Ils se sont rencontrés pour  former le second cabinet binational – le premier ayant eu lieu en décembre 2012 – avec l’intention de renforcer davantage leurs relations et le développement d’un agenda commun. L’une des principales raisons de cette  réunion a été l’élargissement du pont international de Rumichaca qui relie les deux pays.

26 NOV. – CUBA – La Section des Intérêts de Cuba aux Etats-Unis a suspendu tous ses services consulaires devant l’impossibilité de trouver un organisme financier étatsunien ou basé dans ce pays autorisant l’ouverture d’un compte avec de l’argent cubain. Depuis juillet de cette année, la banque qui hébergeait  les dépôts de la mission cubaine informait qu’elle n’allait pas continuer à fournir des services à une ambassade étrangère. Le Département d’Etat a tenté en vain de trouver un autre organisme avec lequel Cuba pouvait fonctionner. « Pour cette raison de force majeure, la Section des intérêts est tenue de suspendre, à compter du 26 Novembre, les services consulaires jusqu’à nouvel ordre« , dit un communiqué. La Section des Intérêts de Cuba accuse le gouvernement américain  d’avoir violé les engagements auxquels il est lié par la Convention de Vienne.

26 NOV. – ARGENTINE – Parce que les investisseurs sont réticents à financer l’exploitation du site pétrolier Vaca Muerta qui permettrait au  pays d’atteindre l’indépendance énergétique, le gouvernement argentin a signé à Madrid avec le conseil d’administration de Repsol un accord politique sur l’indemnisation de 51 % des actions expropriées de la compagnie pétrolière espagnole par la compagnie d’état YPF au moment de sa nationalisation et s’assure qu’elle ne va pas subir une plainte de Repsol devant les tribunaux internationaux plus coûteuse pour les finances publiques.

26 NOV. – HAÏTI – Trente migrants haïtiens sont morts et 110 autres ont survécu à un naufrage qui s’est produit dans les eaux des Bahamas. Les survivants sont restés accrochés à la coque et au  mât du navire pendant plusieurs heures jusqu’à ce qu’ils soient  secourus  par les autorités côtières des Bahamas et des États-Unis. Le navire, d’environ 12 mètres, se dirigeait sans doute vers la côte de la Floride. « Chaque année, nous voyons des centaines de migrants perdre la vie inutilement en mer », a déclaré un Garde côtière des États-Unis

27  NOV. – COLOMBIE-NICARAGUA – Les tensions entre la Colombie et le Nicaragua se sont à nouveau emballées en raison de la nouvelle demande du gouvernement du Nicaragua de Daniel Ortega à la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye, faisant valoir que le gouvernement colombien de Juan Manuel Santos continue d’ignorer la décision de ce tribunal, qui, il y a un an, a remis près de 75 000 km2 de la mer des Caraïbes au Nicaragua, une modification de la frontière maritime entre les deux pays que la Colombie a décrite comme « scandaleuse » dans le passé. Officiellement, le but de la nouvelle initiative de Daniel Ortega est que la CIJ se prononce sur l’inexécution du jugement de 2012 par la Colombie.

27 NOV. – NICARAGUA – Dans un pays sans opposition politique articulée, les évêques du Nicaragua sont devenus les critiques le plus virulents des ambitions politiques du président Daniel Ortega. La Conférence épiscopale de l’Eglise de ce pays a envoyé à l’Assemblée Nationale un document rejetant avec force l’amendement de  la Constitution proposé par Daniel Ortega, l’accusant de vouloir établir un nouveau régime familial de type somoziste*, renversé par la révolution de 1979. Dans ce pays profondément catholique, la voix des évêques a une forte influence sur les Nicaraguayens et le gouvernement sandiniste est officiellement défini comme « chrétien, socialiste et de la solidarité« . Daniel Ortega, impassible, poursuit ses plans et gouverne avec les dirigeants du patronat qui sont avec son parti les principaux bénéficiaires des changements qui perpétueraient son pouvoir.

28 NOV.  – BRÉSIL – Pour lutter contre l’inflation, la sixième hausse consécutive des taux d’intérêt a été décidée à l’unanimité et ces taux ont augmenté à un niveau à deux chiffres. La décision fait suite aux efforts de la Banque Centrale pour contrôler l’inflation, qui, selon les prévisions, devrait clore 2013 à environ 5,8 %, supérieur à l’objectif du gouvernement de 4,5 %.

28 NOV. – MEXIQUE – Le président du Parti de la Révolution Démocratique (PRD), Jesús Zambrano Grijalva [photo] a notifié le retrait de son parti de la table des négociations du Pacte pour le Mexique. L’esprit du pacte était de parvenir à un consensus sur les réformes avant de les voter. Le PRD reproche au PRI, Parti révolutionnaire institutionnel, au pouvoir, et au PAN, Parti action nationale, de droite, de comploter dans son dos pour faire passer de  force la réforme énergétique. Le PRI et le PAN démentent catégoriquement. Cependant, la droite a promis que si le PRI acceptait sa réforme politique qui prévoit l’instauration d’un second tour aux élections municipales et législatives, elle accepterait, en contrepartie, de voter l’ouverture de Pemex, la compagnie pétrolière d’Etat, au secteur privé. En désaccord sur ce point, le PRD a informé que 1,7 millions de signatures avaient été remises au Congrès de l’Union pour réaliser une consultation populaire sur le thème de la réforme énergétique.

Guy MANSUY

 * Anastasio Somoza García (1896-1956) a été officiellement le président du Nicaragua de 1937 à 1947, puis de 1950 à 1956, mais a de facto exercé un pouvoir dictatorial de 1936 jusqu’à son assassinat. Il a été le premier des Somoza à diriger le pays. La famille a gardé le contrôle du pays presque continuellement jusqu’à la chute d’Anastasio Somoza Debayle en 1979. (Wikipedia)