La semaine du 9 au 15 septembre 2013

9 – BRÉSIL – Comme l’une des premières réponses au scandale d’espionnage qui affecte directement la présidente, Dilma Rousseff, le gouvernement brésilien vise à avoir plus de contrôle sur les grandes sociétés Internet étrangères. Aussi le ministre de la Communication Paulo Bernardo veut offrir une alternative aux services messagerie Gmail et Hotmail et supervise la création d’un service national qui permettra de crypter les courriels et de stocker toutes vos données au Brésil. Le nouveau serveur, de monopole public, qui travaille déjà à la création d’un service de courrier électronique à des fins commerciales, va maintenant s’étendre à un usage privé.

10 – COLOMBIE–NICARAGUA – Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a exigé de son homologue colombien, Juan Manuel Santos, qu’il respecte le jugement émis par la Cour Internationale de Justice (CIJ) des Nations Unies, qui a mis fin le 19 novembre passé à un long litige entre les deux pays. Le coup est rude pour les Colombiens qui viennent de perdre – au bas mot – 70 000 kilomètres carrés de mer Caraïbe, beaucoup de poissons et peut-être du pétrole. Une maigre consolation quand même: la Cour Internationale de Justice a reconnu que l’archipel de San Andres, au large des côtes du Nicaragua, et à l’origine du litige, appartient bien à la Colombie. Le recul des frontières maritimes est vécu à Bogotá comme un désastre national car le président actuel, s’il n’en est pas responsable, pourrait en payer le prix fort.

10 – PÉROU – L’acquisition de 54% du Groupe d’Entreprise de Périodique SA (EPENSA) par le Grupo El Comercio au Pérou a suscité des critiques et inquiétudes chez les analystes et les leaders d’opinion péruviens, parce que maintenant 78% du marché de la presse se concentre sur une entreprise. Cela signifie qu’il y a une position de domination dans la publicité de la presse et des contraintes éventuelles sur le circuit de distribution. L’opération a été connue fin août et on a su qu’El Comercio a payé 17,2 millions de dollars pour sa participation majoritaire en actions d’Epensa.

11 – CUBA – Le ministère public de l’Audience Nationale a demandé de ne pas admettre la plainte recevable pour crimes contre l’humanité de la famille d’Oswaldo Paya contre deux chefs militaires cubains dans le cadre de la mort du leader anticastriste le 22 juillet 2012. La famille a affirmé que l’accident de la circulation qui a tué les dissidents Oswaldo Paya et Harold Cepero, fut en fait une tentative des services secrets de l’île.

11 – VENEZUELA – Le président Nicolás Maduro a annoncé que toutes les stations de radio et de télévision privées devront diffuser deux fois par jour l’information du gouvernement en première partie de soirée. Le président, comme Hugo Chávez, considère qu’il est également victime d’un black-out médiatique.

12 – PANAMA – Le Panama est allié à la Colombie dans le conflit contre le Nicaragua pour la délimitation de la frontière dans une vaste étendue de la mer des Caraïbes et a accusé le président Daniel Ortega de tenter de saisir des eaux maritimes du Panama. Le litige du Nicaragua avec la Colombie dans la région des Caraïbes dérange le Costa Rica, le Panama et la Jamaïque, parce qu’il modifierait leurs frontières maritimes. Le président panaméen Ricardo Martinelli, a accusé Daniel Ortega d’expansionnisme et a déclaré qu’ « il apparaît que le Nicaragua voulait saisir tous les océans territoriaux qui appartiennent à ces pays et au Panama ».

12 – BOLIVIE – À plus d’un an des élections, un changement majeur a été donné à la politique bolivienne avec la présentation du Frente Amplio. C’est incontestablement l’un des plus sérieux obstacles au pouvoir politique du Mouvement vers le socialisme (MAS), qui maintient un contrôle hégémonique à l’Assemblée législative, face à une opposition faible et fragmentée. Toutefois, il a perdu certains de ses bases chez les Indiens de l’est de la Bolivie et des segments importants dans les régions montagneuses, qui se éloignés après avoir dénoncé la violation de la Constitution. Le Front élargi est composé d’intellectuels, de forums politiques et de groupes de citoyens de La Paz, Santa Cruz, Cochabamba et Chuquisaca. La nouvelle formation vise à rendre compte de la déception et de la frustration de l’électorat bolivien qui considère insuffisants les résultats du processus de changement que mène Morales depuis 2006. Un des leaders du Frente Amplio est l’activiste Loyola Guzman [photo], connue pour avoir participé à la guérilla d’Ernesto Che Guevara en Bolivie dans les années soixante et référence à gauche dans le pays.

12 – COLOMBIE – Après trois semaines de protestations des paysans colombiens, qui ont bloqué de nombreuses routes et qui ont valu au président Juan Manuel Santos une popularité en chute libre et un remaniement ministériel, le gouvernement a lancé le « Grand Pacte Agraire ». Il s’agit d’un mécanisme de consultation avec lequel il espère tourner la page de la grève et reconstruire la campagne colombienne, un secteur qui a été oublié pendant des décennies, où la pauvreté est supérieure à 46,8%, et qui a également été affecté comme aucun autre par le conflit armé.

13 – VENEZUELA – La crise menace le parti au pouvoir avant les élections locales et le président Nicolas Maduro crée une entité contre le «sabotage économique». Le gouvernement continue d’être assiégé par l’inflation et les pénuries. Conscient du risque encouru par le parti au pouvoir de perdre des maires et des sièges des conseils municipaux lors des prochaines élections, le 8 décembre, le président du Venezuela a présenté vendredi l’Autorité Suprême de l’Economie. En août, les chiffres de la Banque centrale du Venezuela ont signalé une pénurie de 20%. Le gouvernement de la Colombie a besoin d’importer des aliments de base et il doit importer jusqu’à 600 millions de dollars dans les aliments pour remplir les rayons des supermarchés.

15 – CHILI – Les armes chimiques que le dictateur chilien Augusto Pinochet a utilisé pour empoisonner ses adversaires politiques ont été appelées neurotoxines botuliques et fournies  par le gouvernement de la dictature militaire brésilienne. Le nombre officiel de morts au cours des 17 années que le dictateur chilien était au pouvoir (1973-1990) a  été de 3.225 morts et disparus, en plus des 37.000 prisonniers politiques. Certains de ces décès ont été causés par un empoisonnement avec l’arrivée d’arme biochimique du Brésil, un poison beaucoup plus fort que le cyanure : la neurotoxine botulique entraîne une paralysie et conduit à la mort par asphyxie. Comme on le sait, le Brésil a soutenu le coup d’État militaire chilien de 1973. Le gouvernement militaire de Brasilia d’alors a apporté son plein soutien à Augusto Pinochet, financier et diplomatique. Ce qui était moins connue et qui a été examiné par les gouvernements démocratiques actuelles au Brésil et au Chili est le soutien biochimique que le Brésil a proposé à Pinochet pour pouvoir éliminer plus efficacement ses adversaires politiques, comme l’a rapporté le journal brésilien O Globo.