« Ceux qui ont dit non », une collection de romans historiques destinée à éveiller l’esprit de résistance aux éd. Actes Sud Junior

Depuis toujours, il y a dans le monde des hommes et des femmes qui ont su dire non. Ces figures fortes, engagées dans des combats au service des valeurs de la démocratie et de l’humanisme, ont un point commun : elles ont eu le courage de se révolter, faisant ainsi triompher la liberté, la justice ou simplement un pan d’humanité. Parmi eux, l’artiste mexicaine Frida Kahlo et le poète chilien Pablo Neruda.

Photo : Actes Sud Junior

Frida Kahlo : « Non à la fatalité »

Son visage est connu dans le monde entier. Si Frida Kahlo est devenue une icône, ceux qui vénèrent aujourd’hui sa peinture aux couleurs vives ignorent souvent le combat acharné que cette femme hors du commun a mené contre la maladie et le handicap. Années 1920, Mexico. Une petite fille de six ans atteinte par la poliomyélite refuse de se laisser enfermer. Malgré les “Frida la boiteuse” et autres quolibets, elle décide de se battre, de poursuivre ses études et de croquer la vie à pleines dents. À l’adolescence, la voici rattrapée par le destin ? Le bus dans lequel elle se trouve est percuté par un tramway. Une barre de métal la transperce de part en part, lui brisant la colonne, le bassin et les os. Mais cette acharnée de la vie ne renonce pas, mieux, elle transforme son lit de douleur et d’immobilité en un espace de création artistique. Sous son pinceau, les couleurs vives vont éclater, face à son miroir les autoportraits vont se succéder et Frida Kahlo va renaître à nouveau. Toute la sensibilité et la fantaisie baroque de cette grande artiste se déploient au fil des pages sous la plume d’Elsa Solal en une formidable leçon de courage et d’optimisme.

Elsa Solal avait envie de porter un message d’espoir, de raconter à tous comment on peut surmonter la douleur physique, la maladie ou le handicap. Qui mieux que la grande artiste mexicaine et ses bleus saturés de lumière pouvait incarner le miracle de la vie ? Elsa Solal dirige des ateliers d’écriture et enseigne à l’université de la Sorbonne Nouvelle, Paris-III. Elle est également auteur de scénarios pour la télévision ainsi que de récits et de pièces pour jeune public. Dans la collection “Ceux qui ont dit non”, on lui doit deux ouvrages : Léonard Peltier : “non au massacre du peuple indien” et Angela Davis, non à l’oppression ainsi que deux nouvelles dans les ouvrages collectifs Non à l’individualisme (2011) et Non à l’indifférence (2013). Elle vit à Paris.

Pablo Neruda : « Non à l’humanité naufragée »

Le poète chilien Pablo Neruda, magistral écrivain, prix Nobel de littérature, condamné à l’exil politique, parlait ainsi du Winnipeg, ce bateau grâce auquel il accomplit le sauvetage de milliers de réfugiés espagnols. Une aventure étonnante et méconnue qui résonne de manière brûlante avec notre actualité.

En 1949, un homme en fuite tente de traverser la redoutable cordillère des Andes pour échapper à la prison. S’il veut quitter son pays, le Chili, pour passer en Argentine, c’est dans l’espoir de se mettre à l’abri en Europe. Cet homme n’est pas un repris de justice mais un opposant politique et l’un des écrivains chiliens les plus fameux au monde. Pendant que Pablo Neruda franchit ces cols enneigés, il pense à tous ceux qui ont, comme lui, mis un jour leur vie dans un baluchon d’exil. Le voilà propulsé dix ans en arrière, en août 1939, aux côtés des familles de réfugiés espagnols obligés de fuir les bombardements et la guerre civile. Contre vents et marées, il parvient à affréter un cargo réaménagé en urgence, le Winnipeg, avec à son bord 2 500 réfugiés, en partance pour le Chili. Ce double exil et cet humanisme vibrant s’invitent au fil des pages de ce récit en un inoubliable message d’espérance.
L’insoutenable réalité contemporaine des bateaux chargés de réfugiés, rejetés par tous, a donné à Bruno Doucey le désir de faire revivre l’aventure exemplaire du Winnipeg de Neruda. Il connaît bien la force des poètes capables de transformer leur indignation en actes.

Bruno Doucey, né en 1961 dans le Jura, est poète, éditeur de poètes, mais aussi romancier et essayiste. Après avoir dirigé les éditions Seghers, il a créé en 2010 sa propre maison qui porte son nom. Il voue régulièrement sa plume au destin des poètes qu’on assassine. Il consacre d’abord un roman au chanteur chilien Victor Jara, tué par les sbires de Pinochet (Victor Jara : “Non à la dictature”), puis à Lorca, tombé sous les balles franquistes (Federico García Lorca : “Non au franquisme”) et à Lounès Matoub, chanteur originaire de Kabylie assassiné en 1998 (Lounès Matoub « Non aux fous de dieu ») tous trois dans la collection “Ceux qui ont dit non” dirigée par Murielle Szac. Il redonne vie à la jeune résistante juive Marianne Cohn, assassinée par les nazis (Si tu parles, Marianne, Elytis), avant de se glisser dans la peau de Max Jacob (Le Carnet retrouvé de monsieur Max, Éd. B. Doucey). Son dernier recueil, Ceux qui se taisent (Éd. B. Doucey), donnait déjà la parole à une mère dont le fils était tombé dans l’intégrisme.

Service de Presse Actes Sud Junior

Frida Kalho : Non à la fatalité d’Elsa Solal, illustré par François Roca et dirigé par Murielle Szac, aux éd. Actes Sud Junior, coll. Ceux qui ont dit non, 96p., 9€

Pablo Neruda : Non à l’humanité naufragée de Bruno Docey, illustré par François Roca et dirigé par Murielle Szac, aux éd. Actes Sud Junior, coll. Ceux qui ont dit non, 96p., 9€