« L’Amérique latine, Villes et Idées » par l’historien argentin José Luis Romero

L’ouvrage de José Luis Romero constitue un condensé remarquable de l’histoire de la conquête de l’Amérique du Sud et du développement par les villes de ce continent. Il situe son analyse à partir de l’Europe et, plus particulièrement, de la péninsule ibérique à la fin du XIVe siècle, et la poursuit jusqu’à l’Amérique latine du XXe siècle

Photo : Les Belles Lettres

Quatre décennies après sa publication, cet ouvrage est devenu un classique de l’historiographie latino-américaine. À la fin de sa vie, José Luis Romero tire de son expérience d’historien des sciences urbaines européennes une hypothèse sur le processus historique latino-américain. Celle-ci apparaît dans son livre comme le résultat d’une tension, d’un conflit et d’une intégration entre la ville et la campagne. José Luis Romero reconstruit les divers plans d’une même réalité : l’économie, les groupes sociaux, les modes de vie, la politique et le pouvoir, les mentalités, les idéologies, se rencontrent et s’affrontent au sein de l’espace urbain. Le cheminement de sa théorie parcourt plusieurs étapes qui ont fait date en sociologie urbaine : la ville parvenue, la ville créole, la ville aristocratique, la ville bourgeoise et la ville des masses. Ce livre déroule l’histoire d’une société bouillonnante, captivante et contradictoire à partir de très nombreuses sources, à la fois historiques, artistiques, littéraires et architecturales.

L’auteur : José Luis Romero

José Luis Romero (1909-1977) est un historien et intellectuel argentin, considéré comme le plus grand représentant du courant du renouveau historiographique, qui, au milieu des années 1950, a introduit les perspectives de l’histoire sociale en Argentine. En qualité d’historien et d’urbaniste, il se concentre sur l’histoire argentine et écrit en 1946 une de ses œuvres les plus célèbres : Las ideas politicas en Argentina (Les idées politiques en Argentine). Il enseigne dans les Universités de la Plata, et de la República (à Montevideo) avant de devenir recteur et doyen de la faculté de Philosophie et de Lettres de Buenos Aires en 1962. Il y fonde la chaire d’Histoire sociale générale, qui eut une influence décisive sur le renouveau historiographique des années 1960. En 1975, il intègre le Conseil du directoire de l’Université des Nations Unies, qui siège à Tokyo, où il meurt en 1977.

Le traducteur : Philippe Cujo

Philippe Cujo a été nommé conseiller régional de coopération pour l’Amérique andine, à Bogota, Colombie. Dans le cadre des programmes centraméricains qu’il a dirigés, il a apporté son soutien aux projets d’archéologie, d’histoire et de sociologie au Guatemala, Costa Rica, Belize, Honduras et Nicaragua.

Les Belles Lettres

L’Amérique latine, villes et idées par José Luis Romero, traduit de l’espagnol (Argentine) par Philippe Cujo aux éd. Les Belles Lettres, 463 p., 26 euros 50.