Le festival Amérique latine de Biarritz, temps fort du ciné latino de la rentrée

Le septième art latino-américain est bien présent dans les différents festivals de la rentrée : tour d’horizon de Locarno à Biarritz en passant par Lussas, Venise et San Sebastián. Le 27 août commencera la Biennale de Venise sous la présidence de la cinéaste argentine Lucretia Martel. On annonce en compétition Ema du grand Pablo Larraín (Chili) qui raconte une période difficile d’un chorégraphe et sa femme lors d’une procédure d’adoption

Photo : Festival Biarritz Amérique latine

La programmation de Biarritz (30 septembe-6 octobre) se met en place. Le focus de cette année portera sur la Patagonie avec, entre autres, Chubut, libertad y tierra de Carlos Echeverría (Argentine – 2018), El viento sabe que vuelvo a casade José Luis Torres Leiva (Chili – 2016), Escribir desde el sur del mundo de Ignacio Masllorens (Argentine – 2019), Le bouton de nacre (El botón de nacar) de Patricio Guzmán (Chili – 2015), Rey de Niles Atallah (Chili – 2017), Zona franca de Georgi Lazarevski (France – 2016). La programmation des courts métrages comprend 10 films. Dans la section documentaire, 10 titres sont également sélectionnés : Fait vivir de Oscar Ruiz Navia (Colombie/Canada) qui raconte la légende du Gypsy Kumbia Orchestra, 18 gitans musiciens, danseurs et circassiens qui ont inventé «Makind», Homo botanicus de Guillermo Quintero (Colombie/France), La arrancada de Aldemar Matias (Cuba/Brésil) sur l’athlétisme à Cuba, La búsqueda de Daniel Lagares et Mariano Agudo (Pérou/Espagne), regards, vingt ans après la fin du conflit, avec le Sentier lumineux, La visita de Jorge Leandro Colas (Argentine) sur cinq cents femmes et quelques hommes qui vont chaque fin de semaine rendre visite à des détenus, Vida à bordo de Emiliano Mazza de Luca (Uruguay) sur un porte-conteneur qui voyage sur les fleuves Paraná et Paraguay. La programmation des longs métrages sera annoncée prochainement…

Autres manifestations à souligner

En août, retour des festivals généralistes : d’abord Locarno (du 7 au 17/8) qui propose un riche panorama avec des projections en plein air. En compétition, A fiebre, un film très bien accueilli, suspendu entre rêve et réalité, par la réalisatrice brésilienne Maya Da-Rin sur une communauté indigène. Dans la section «Cinéma au présent» sera proposé La paloma y el lobo de Carlos Lenin (Mexique). 

Dans un petit village d’Ardèche, du 18 au 25 août se déroulent de fabuleux États Généraux sur le cinéma documentaire. Doté d’un nouveau grand bâtiment, «L’imaginaire», ce nouvel espace réunit maintenant «le village documentaire», l’aboutissement d’un long et ambitieux projet au milieu des vignes. Concrètement, pour les États Généraux, cela permet d’ouvrir une nouvelle salle, non pas pour programmer plus de films mais pour fluidifier la fréquentation parfois débordante sur certaines séances. Ces bouleversements géographiques ne changeront pas ce qui constitue l’originalité de cette semaine, intense et festive, notamment l’absence de compétition, l’exploration de cinématographies étrangères et les séminaires de réflexion. De «L’effraction du réel» au «Cinéma en actes d’Edgar Morin», de «Orientation/Désorientation» à une rencontre avec Artur Aristakisian, de l’Histoire du cinéma yougoslave à l’émergence du cinéma vietnamien, les échanges ne manqueront pas. Alors n’hésitez pas à passer par Lussas.

Le 27 août commencera la Biennale de Venise sous la présidence de la cinéaste argentine Lucretia Martel. On annonce en compétition Ema du grand Pablo Larraín (Chili) qui raconte une période difficile d’un chorégraphe et sa femme lors d’une procédure d’adoption et un film en anglais du colombien Ciro Guerra, le réalisateur de Les Oiseaux de passage, qui vient de sortir en DVD, Waiting for the Barbarians. Dans la section «Orrizonti» est annoncé Blanco en blanco de Theo Court (Espagne/Chili/France/Allemagne).

Pour le festival de San Sebastián, qui se déroule fin septembre, sont déjà prévus Vendrá la muerte y tendrá tus ojos de José Luis Torres Leiva (Chili/Argentine/Allemagne) et Workforce de DavidZonana (Mexique).

En outre, début juillet au Festival International du cinéma documentaire (FID) de Marseille, un film chilien d’Ignacio Agüero a remporté le Grand Prix de la Compétition Internationale : Nunca Subí El Provincia. Le réalisateur y explore son quartier.

Sorties en salle à souligner

Deux films seulement sont sortis sur écrans en juillet, l’un de manière confidentielle, Ils reviennent, fantastique mexicain d’Issa López, l’autre mieux distribué, le documentaire Diego Maradona par le britannique Asif Kapadia, à qui l’on doit Amy, un beau film sur Amy Winehouse. Voici la montée et la chute d’une légende à qui on pardonnerait son addiction à l’héroïne, mais pas qu’avec l’Argentine, il ait battu l’Italie. Le dieu des napolitains a été déboulonné. Le film est à voir même si l’on n’est pas fan de foot car il va bien au-delà en montrant comment, sorti des bidonvilles de Buenos Aires, on peut devenir un roi du stade et comment un pays (les supporters, la Camora et la justice) peut ensuite se venger.

Le 14 août est sortie la version cinéma de Dora l’exploratrice, la célèbre série d’animation destinée aux jeunes enfants. Les aventures de cette fillette hispano-américaine et de son singe parlant, Babouche, ont longtemps rythmé le quotidien des familles. Fort de son succès, le dessin animé éducatif (apprendre l’espagnol aux états-unien(ne)s) a été adapté au cinéma en live action. Le long-métrage, intitulé Dora et la Cité perdue, dévoile une version adolescente de Dora, jouée par Isabela Moner. Enfin le 18 septembre sortira enfin L’autre Cristobal, le film toujours inédit d’Armand Gatti sur Cuba réalisé en…1963 !

Alain LIATARD