Tour d’horizon du cinéma latino programmé pour la 71e édition du festival de Cannes

Les programmations du festival de Cannes – du 8 au 19 mai – viennent tout juste d’être dévoilées. Un seul film latino sera en compétition officielle cette année, dans la section « Un certain regard », dont le jury sera présidé par le comédien Benicio del Toro. Il s’agit du film El ángel de Luis Ortega, qui raconte l’histoire d’un tueur en série dans le années 80 en Argentine, condamné à la perpétuité pour ses onze crimes.

Photo : El ángel

Issu d’une coproduction entre l’Argentine et l’Espagne, et en particulier par le biais de la société d’Almodóvar, El deseo, les rôles principaux du film El ángel sont tenus par Cecilia Roth et Chino Darín (le fils de Ricardo). Si un seul film latino est en compétition officielle cette année, on peut se consoler de voir Ricardo Darín, barbu, à l’affiche du film d’ouverture en espagnol, Todos lo saben, de l’iranien Asghar Farhadi (produit par l’Espagne, la France et l’Italie), aux cotés de Penélope Cruz et Javier Bardem, et dont la sortie en France est prévue pour le 9 mai prochain.

Pour la Semaine de la critique, seul un court métrage chilien sera en compétition, et le jury sera présidé par le cinéaste norvégien Joachim Trier, accompagné par le comédien Nahuel Pérez Biscayart. Il s’agit de Rapaz (Rapace) de Felipe Gálvez, consacré à l’histoire d’Ariel qui arrête, lors de sa fuite, un adolescent accusé d’avoir volé un téléphone portable. Une sélection de courts du festival de Morelia au Mexique sera également programmée.

Contrairement à la Sélection officielle et à la Semaine de la critique, l’Amérique latine sera bien représentée lors de la Quinzaine des Réalisateurs, qui fête ses 50 ans cette année, avec quatre films latinos programmés : Pájaros de Verano de Ciro Guerra et Cristina Gallego, qui raconte la naissance en Colombie du cartel des drogues, fera l’ouverture. L’Argentin Agustín Toscano présente El motoarrebatador, les regrets d’un motard. Dans Los silencios, la Brésilienne Beatriz Seigner met en scène l’histoire d’une famille colombienne dont le père se sert de l’accident dont il est victime pour se faire passer pour mort et toucher une indemnisation. Quant au mexicano-guatémaltèque Julio Hernández Cordón, le réalisateur de Las marimbas del infierno, il présente un film mexicain intitulé Cómprame un revólver. Dans un monde submergé par la violence, où les femmes se prostituent et sont tuées, une fille porte un masque de Hulk et une chaîne autour de sa cheville pour cacher son genre, et aide son père, un addict tourmenté, à prendre soin d’un terrain de baseball abandonné où jouent des dealers. Seront aussi présentés les films des Espagnols Arantxa Echevarria (Carmen y Lola) et Jaime Rosales (Petra) ; sans oublier le film français de Gaspar Noé, né en Argentine, Climax.

À la Cinéfondation, sur les dix-sept films d’écoles de la sélection dont le cinéaste français Bertrand Bonello présidera le jury, deux films sud-américains seront montrés : El verano del león eléctrico de Diego Céspedes (Universidad de Chile ICEI, Chili) et Cinco minutos afuera de Constanza Gatti (Universidad del Cine FUC, Argentine).

Dans le cadre de la Fabrique Cinéma de l’Institut français, dont le parrain est cette année le cinéaste roumain Cristian Mungiu, trois projets latino (sur dix) bénéficieront d’un soutien : Louve de Kiro Russo (Bolivie), La Jauria (La meute) d’Andrés Ramírez Pulido (Colombie) et Candela d’Andres Farías (République dominicaine). Ces cinéastes sont déjà connus pour leurs courts métrages et documentaires. Depuis sa création en 2009, près de 40% des 91 projets sélectionnés ont abouti à un film réalisé. Après ce rapide tour d’horizon, rendez-vous donc sur la Croisette !

Alain LIATARD