Un nouveau documentaire de la chilienne Maité Alberdi, en salle le 15 novembre

Au moment où nous vous invitons à découvrir les films que nous avons sélectionnés pour notre 11e festival Documental (27 novembre – 2 décembre) à l’Opéra de Lyon, plusieurs documentaires sortent sur les écrans français. D’abord L’École de la vie de la Chilienne Maite Alberdi, ainsi que Chavela Vargas sur la célèbre chanteuse mexicaine, que nous présentons aussi dans la newsletter de cette semaine.

Un groupe de personnes trisomiques qui vivent et travaillent ensemble dans un centre privé, nous racontent les joies et les difficultés de la vie en commun, de la démocratie, de l’amour. Ils ont l’avantage d’être toujours eux-mêmes sans masques et sans ambigüité. À 40 ans passés, ils sont déterminés à ne plus être considérés comme des enfants. Los Niños est le titre original du film. Nous connaissons Maite Alberdi depuis son précédent documentaire La Once qui suivait les merveilleuses discussions entre plusieurs vieilles dames à l’heure du thé. Ici le projet est audacieux car filmer les personnes trisomiques, sans jamais voir les visages des éducateurs ou de la famille est un exploit.

On est ému par la souffrance de ces personnes, même si l’on comprend la réticence ou l’inquiétude des éducateurs et des parents. « J’ai passé toute ma vie au contact d’une tante qui avait le syndrome de Down, (appelé en France Trisomie 21). Ma grand-mère vivait dans l’angoisse de sa mort (…). La société n’était pas préparée à voir cette génération devenir adulte. L’idée de mon film vient de là ». Il n’existe pas au Chili d’institutions qui accueillent les trisomiques au-delà de leurs 25 ans. Maite Alberdi a donc posé sa caméra dans une école payée par les familles : « Elle fonctionne en journée, et le soir les élèves rentrent chez eux. Ils ne peuvent pas poursuivre leurs études mais dans cette école, ils vendent le fruit de leur travail de pâtissier contre un salaire symbolique. Mais en même temps, ils payent pour être dans cette école. C’est une situation étrange et une vraie difficulté pour les parents dont ils restent dépendants…  Mon film est une invitation à entrer dans ce groupe pour en saisir toute la diversité ».

Effectivement, les cas des personnes sont différents, mais tous revendiquent la possibilité de vivre comme les autres adultes, et d’être indépendants. La réalisation était une gageure (un an de tournage à trois personnes et 200 heures à monter), que Maite Alberdi a parfaitement réussie.

Alain LIATARD

Dans le cadre du Festival Interférences, les Lyonnais pourront également découvrir El Patio – Le jardin des anonymes de Elvira Diaz en sa présence, consacré au cimetière général de Santiago du Chili, un immense jardin fleuri qui cache encore des secrets de la dictature (jeudi 15 novembre à 20 h 30 au cinéma Le Zola à Villeurbanne)