Focus sur la Colombie à la Foire international d’art contemporain de Paris

Pour sa 44e édition qui se tiendra du 19 au 22 octobre 2017 à Paris, la Foire internationale d’art contemporain (FIAC) accueille au Grand Palais une sélection de galeries parmi les plus importantes de la scène artistique internationale, et propose un focus sur les artistes colombiens dans le cadre de l’année croisée France-Colombie.

Photo : Maria Elvira Escallon

La Saison colombienne en France survient à un moment de grande effervescence créatrice dans le domaine des arts visuels qui reflète avec acuité les changements culturels, sociaux et politiques à l’œuvre en Colombie. Le « boom » de la scène artistique de Colombie est loin de passer inaperçu. Les Rencontres de Medellín, le Salon national des artistes ou le Salon international d’art de Bogotá (ArtBO) attirent toujours plus de professionnels et collectionneurs intrigués par ce que le commissaire d’exposition suisse Hans Ulrich Obrist a appelé le « miracle colombien ». Les projets présentés en France permettent de mesurer la diversité de la création colombienne.

À l’occasion du focus Colombie, trois galeries présentent leurs artistes au Grand Palais, deux artistes exposent au jardin des Tuileries et sept commissaires et directeurs d’institutions colombiennes seront également présents.

Deux galeries colombiennes à la FIAC

Dans les espaces du Grand Palais, la FIAC présente 193 galeries, qu’elles soient de premier plan, couvrant les périodes moderne et contemporaine, ou émergentes au travers d’une promotion 2017 du Secteur Lafayette qui ne manquera pas de surprendre par sa fraîcheur, sa diversité et sa pertinence.

Galerie émergente, l’Instituto de Visión de Bogota présente un grand tapis aux motifs géométriques formés au sol avec du café, du sucre et du lait en poudre par Felipe Arturo. Architecte de formation, son œuvre mêle divers éléments proches de l’urbanisme, l’architecture, l’histoire de la ville, et la relation entre l’art, la politique, l’histoire, la géographie et l’économie. Sculptures, installations ou vidéos, son travail est fortement influencé par les architectures vernaculaires et les techniques de construction qui reflètent les processus d’assimilation et de résistance à l’époque des colonisations. La galerie Casas Riegner expose quant à elle au Grand Palais les œuvres de quatre artistes colombiens à découvrir : José Antonio Suarez Londoño, Bernardo Ortiz, Danilo Dueñas et Antonio Caro.

Une galerie franco-colombienne

La galerie Mor et Charpentier présente l’artiste Oscar Muñoz. Diplômé de l’école des beaux-arts de Cali, sa pratique artistique est fondée sur des recherches prolifiques autour des méthodes post-modernes de représentation, à travers le recours à des techniques peu conventionnelles de photographie et d’impression mécanique, et à la vidéo. La création de son imagerie et de son historiographie propres, qui questionnent la vie humaine comme réalité instable, s’appuie sur des médiums insaisissables tels que le souffle, l’eau, la poussière et le méthacrylate.

Domestico 2013-2016 0000, White marble, 80 x 40 x 40, mor charpentier, Oscar Muñoz

 

Deux artistes colombiens au jardin des Tuileries (FIAC hors les murs)

À travers le programme Hors Les Murs, la FIAC se veut « Grand Public » ; le parcours d’œuvres, d’une envergure inégalée dans le paysage des foires d’art, se déploiera dans les lieux parisiens emblématiques : au Jardin des Tuileries, au Musée national Eugène Delacroix et sur la place Vendôme. Au Jardin des Tuileries, ce sont 25 artistes confirmés, des artistes reconnus pour leurs œuvres, qui s’exposent au public, passants ou amateurs d’art, dans les allées du jardin royal, mettant en avant l’architecture.

L’artiste Maria Elvira Escallon y présente son projet Nuevas Floras mené avec le muséum d’histoire naturelle. En sculptant le bois mort, elle rappelle le travail des sculpteurs qui tentent de dompter la nature à l’envie, comme le souhaitait Louis XIV lors de son règne. Ses sculptures s’inspirent donc à la fois de l’histoire de Versailles et de la richesse exceptionnelle de l’Arborétum de Chèvreloup, la plus riche collection d’arbres en Europe.

Sera également présent Antonio Caro avec l’œuvre Colombia-Marlboro. Présentée pour la première fois en 1975, elle aborde les thèmes du consumérisme, de l’impérialisme et de la culture populaire. S’inspirant des stratégies publicitaires, Antonio Caro présente une grande enseigne avec le mot « Colombia » écrit à l’aide de paquets de cigarettes Marlboro. L’œuvre fait référence à la célèbre enseigne hollywoodienne et renvoie avec ironie à l’exportation du glamour américain face aux problématiques du tiers monde. Les cigarettes Marlboro étaient vendues légalement par les marchands de tabac, mais elles entraient aussi dans le pays en contrebande et donnaient lieu à un marché illicite mais extrêmement rentable. Des vendeurs à la sauvette proposaient des boîtes à chaque coin de rue, devenues un symbole pour les enfants des rues.

Sept commissaires d’exposition colombiens à Paris

Enfin, la FIAC, la Fondation d’entreprise Ricard et l’Institut français s’associent pour un nouveau cycle d’invitations de commissaires. Des commissaires internationaux de tous horizons sont attendus à la FIAC, du 19 au 22 octobre 2017, pendant la semaine de la célébration de l’art contemporain et de la culture à Paris. Ce programme cherche à mettre en avant la scène artistique française à l’international et à créer des rencontres et échanges entre des personnalités établies du monde de l’art contemporain. Ce cycle met l’accent sur l’année France-Colombie et invite sept commissaires d’exposition colombiens à participer à l’événement.

Marlène LANDON

Retrouvez toutes les informations sur le site de la FIAC.