Au Nicaragua, des élections présidentielles controversées dimanche 6 novembre

Les élections présidentielles du 6 novembre s’annoncent paradoxales : d’un côté, des accusations « d’instauration d’une dynastie » et même de « dictature », de l’autre, des sondages qui donnent 60 à 70 % des voix au président Daniel Ortega du FSLN (Front sandiniste de libération nationale). Le président Daniel Ortega est souvent accusé de vouloir créer une « dynastie ». Non seulement, il se représente pour un troisième mandat mais il a pris comme colistière sa propre épouse, Rosario Murillo…

Les formations candidates  Six formations politiques se présentent aux élections : les partis Libéral Constitutionaliste (PLC), Libéral indépendant (PLI), et Conservateur , tous trois de tendance néolibérale, l’Alliance libérale nicaraguayenne,  conservatrice, L’Alliance pour la république, représentant les anciens « contras », et le Front sandiniste de Libération nationale (FSLN, au pouvoir).

Dynastie et/ou dictature ?  Le président Daniel Ortega du FSLN est souvent accusé de vouloir créer une « dynastie ». Non seulement, il se représente pour un troisième mandat mais il a pris comme colistière sa propre épouse, Rosario Murillo… après avoir nommé plusieurs de ses enfants à des postes importants de l’administration. Certains opposants parlent de dictature car Ortega et le FSLN contrôlent toutes les institutions de l’État et n’hésitent pas à écarter tout opposant sérieux. Selon la revue Envío citée par le journaliste Sergio Ferrari, « Chercher un troisième mandat sans observateurs internationaux, avec le contrôle total des structures électorales, ne laisser participer que des partis ‘autorisés’ par lui, etc., Ortega ôte lui-même toute légitimité aux élections ». Mais la droite est divisée et ne propose aucune alternative motivante. Et s’il n’y a pas d’observateurs internationaux, il y aura plus de 5 000 observateurs provenant de diverses institutions nationales accompagnés d’experts électoraux latino-américains tout aussi impartiaux que les européens ou les états-uniens…

Un vrai test de popularité   Les élections, même gagnées d’avance, seront un véritable test pour le parti et le président. Il se dit que les bons pourcentages des sondages seraient dus aux acquis sociaux réels du sandinisme : éducation et santé gratuite, électrification massive, soutien aux sports et à la culture, subventions aux transports, etc. Sergio Ferrari rappelle que lors du 37e anniversaire de la révolution sandiniste le 19 juillet dernier, le FSLN a réussi à mobiliser 350 000 personnes ! Le FSLN d’Ortega n’a bien sûr plus rien à voir avec celui des années 1980. Pour revenir au pouvoir, Ortega a tissé des alliances improbables avec la droite, les Églises, le patronat… L’étendue des abstentions ou un vote important vers l’opposition permettront d’évaluer la véritable popularité du gouvernement.

Jac FORTON