Buenos Aires bien negro… par l’Argentin Ernesto Mallo

Après Paris, Los Angeles, Mexico, Haïti, La Havane et quelques autres villes, c’est Buenos Aires qui sert de cadre aux quatorze nouvelles qui composent ce recueil présenté par l’écrivain argentin Ernesto Mallo. De San Telmo à Belgrano, de Palermo à Bajo Flores, on se promène à travers les quartiers porteños dans des histoires ancrées dans la vie quotidienne de ses habitants.

Photo : elplacerdelalectura/ed.Asphalte

On est loin en effet de la ville touristique, on n’entend que quelques rares notes de tango, les préoccupations des personnages de ces nouvelles ne sont pas celles des visiteurs occasionnels : il s’agit de trouver de quoi améliorer sa vie de tous les jours, quitte parfois à passer les limites de ce que tolère la société, comme aider un proche à mourir par exemple.

Les règles du récit noir sont parfaitement respectées par les quatorze auteurs de ces textes inédits, mais, intérêt supplémentaire, leur décor est nettement défini, ce qui donne l’occasion de découvrir des zones parfois très visitées par les romanciers, souvent peu connues parce que banales à leurs yeux, mais qui ne manquent pas de matière très humaine. Très humain, dans la littérature noire, c’est cruel, sensuel, avec du désespoir ou de l’humour. Une fois de plus, le choix des auteurs et des textes est entièrement réussi. On se gardera bien de faire ressortir l’un ou l’autre, le goût de chaque lecteur le portera plutôt vers certains, mais aucun des quatorze ne démérite. Une bonne suggestion pour les futures lectures estivales.

Christian ROINAT

Buenos Aires Noir, traduit de l’espagnol (Argentine) par Olivier Hamilton et Hélène Serrano, éd. Asphalte, 224 p., 21 €.