Nicaragua : l’éducateur populaire Fernando Cardenal est mort

Le prêtre jésuite Fernando Cardenal, ancien ministre de l’Éducation du Nicaragua et frère du poète Ernesto Cardenal, est mort au matin du 20 février à Managua à l’âge de 82 ans, ont fait savoir des sources proches de la famille. Fernando Cardenal avait été nommé ministre de l’Éducation après les élections de 1984 et avait occupé ce poste jusqu’à 1990.

Fernando Cardenal – qui est mort des suites de complications après une intervention chirurgicale – a été, avec son frère Ernesto, un des quatre prêtres désapprouvés par les autorités du Vatican dans les années 1980 à cause de sa décision de participer à la politique comme militant actif du Front sandiniste de libération nationale (FSLN). “Je veux lutter pour la libération des pauvres, lutter pour la justice”, a-t-il écrit à une occasion pour justifier son poste gouvernemental.

Éducateur

Né le 26 janvier 1934, dans une famille aristocratique de la ville de Granada, à environ 45 kilomètres au sud-est de Managua, Fernando Cardenal a été l’artisan de la Croisade nationale pour l’alphabétisation qui avait mobilisé plus de 60 000 jeunes dans un effort national pour élever le taux d’alphabétisation dans le second pays le plus pauvre des Amériques. Après sa nomination comme ministre de l’Éducation, il a occupé ce poste entre les années 1984 et 1990. Au moment de sa mort, il était directeur général du mouvement d’éducation populaire “Foi et joie”.

Critique

Déçu par l’évolution de la révolution sandiniste, il abandonne la politique active en 1995, s’étant rendu compte que le processus révolutionnaire avait perdu le Nord, et avec son frère Ernesto il devient un opposant critique du projet qu’il avait soutenu dans divers postes. Le supérieur général de la Compagnie de Jésus au Nicaragua, Iñaki Zubizarret, avait fait savoir que le père Fernando Cardenal avait subi une opération pour une hernie ombilicale le 9 février dernier. Peu après son organisme a rejeté le filet abdominal qui lui avait été implanté et il est mort d’une grave infection. “Sa perte nous touche profondément. Avec notre foi nous pouvons dire qu’il a retrouvé les bras de notre Père qui l’accueille pour l’éternité en lui disant : “Fernando tu as aimé profondément la vie, tu as aimé profondément les pauvres”, a dit à la presse Lucila Carrillo, coordinatrice de promotion sociale de “Foi et joie”.

R. M. L.
Traduction André Delmas