L’art photographique et cinétique chilien à l’honneur à la Maison de l’Amérique latine de Paris

Le mois de février s’annonce très riche en expositions chiliennes à la Maison de l’Amérique latine de Paris. Deux expositions mettront à l’honneur ce pays, l’une autour de la photographie, l’autre autour des œuvres du peintre Iván Contreras-Brunet.

 

Faces cachées
Photographie chilienne 1980-2015

 

La Maison de l’Amérique latine présente, du 12 février au 30 avril 2016, trois générations de photographes chiliens à travers l’exposition Faces Cachées. Rendez-vous inédit de par la quantité de photographes réunis.

Conçue par l’artiste photographe Patrice Loubon, cette exposition donne à voir six regards différents, qui constituent autant de visages du Chili des 35 dernières années. Ces multiples regards sont portés par trois générations marquant la transition du XXe au XIXe siècle, incarnées par Zaïda González, les frères Alejandro et Álvaro Hoppe, Luis Navarro, Claudio Pérez et Leonora Vicuña.

Les œuvres de ces photographes s’inspirent de la rue, des combats et de la dictature. Ils s’attachent aussi à mettre en lumière les contrastes et les contradictions d’une terre à la géographie tourmentée, où les stigmates de la dictature militaire restent encore palpables. Les artistes puisent dans leur expérience personnelle ainsi que dans leur relation intime au pays pour montrer l’indicible, ce que l’on ne veut pas voir ou ce qui a tout simplement disparu. Engagés dans une lutte qui a parfois manqué de leur coûter la vie, tous sont partis à la quête de l’interdit, de l’insaisissable pour lever le voile sur les coins d’ombres du Chili des 35 dernières années.

Les photographes mis à l’honneur présentent plusieurs points communs. Le premier, la résistance à l’ordre établi et leur intérêt pour les communautés invisibles et franges marginales de la société chilienne. Le deuxième a trait à la recherche d’un autre Chili, insaisissable, indicible.

Au-delà de ces points communs, chacun des artistes possède une vision poétique soignée : Zaïda González (1977) donne à voir le Chili underground et transgressif. Elle donne notamment une dimension originale à ses photos avec des encres aquarelles sur ses photos en noir et blanc.

 [image align= »center » img= »http://www.espaces-latinos.org/wp-content/uploads/©-Zaida-González-Sans-titrex256.jpg » /] © Zaida González, Sans titre de la série Recuérdame al morir con mi último latido, Chile 2009-2010. Courtesy Galerie NegPos

 

Les travaux de Claudio Pérez (1957), entre ethnologie et archéologie contemporaine, sondent le réel afin de repenser les mythes et rituels chiliens.

 [image align= »center » img= »http://www.espaces-latinos.org/wp-content/uploads/Sans-titre-2.png » /] © Claudio Pérez, Volcán San Pedro y San Pablo, du livre Ritos y Memoria, Chile, 2005. Courtesy Galerie NegPos

 

Quant à Luis Navarro (1938), il dresse le portrait des gitans chiliens avec qui il vit depuis plusieurs décennies, en montrant leurs coutumes et leur culture propre.

 [image align= »center » img= »http://www.espaces-latinos.org/wp-content/uploads/Sans-titre-3.png » /] © Luis Navarro, Linda Pantich, du livre Foturi, Chile, 1983. Courtesy Galerie NegPos

 

Les frères Alvaro Hoppe (1956) et Alejandro Hoppe (1961) appartiennent au courant du photoreportage militant. Ils mettent en lumière tout ce qui fait sens dans la rue, en particulier la période des années 1980.

 [image align= »center » img= »http://www.espaces-latinos.org/wp-content/uploads/Sans-titre-1-3.png » /] © Alejandro Hoppe, Tribunal militaire, Santiago, du livre Chile desde adentro, Chile, 1987. Courtesy Galerie NegPos

 

Enfin, Leonora Vicuña (1952) montre les mondes souterrains et ancestraux du Chili, en ayant recours à la technique photographique, mais aussi à différents médias tels que la vidéo ou les arts plastiques. Elle revendique également, à travers son œuvre, la préservation de la mémoire et de l’identité Mapuche.

 [image align= »center » img= »http://www.espaces-latinos.org/wp-content/uploads/Sans-titre-4.png » /] © Leonora Vicuña, Rewue personal, Chile, 2008. Courtesy Galerie NegPos

 

De toute cette atmosphère se dégage une lumière laissant entrevoir les faces cachées du Chili. Le visiteur est ainsi invité à redécouvrir la société chilienne sous un nouvel angle.

Exposition organisée en partenariat avec la galerie NegPos, Nîmes, avec le soutien de l’ambassade du Chili en France, de la Direction des Affaires Culturelles du Chili (DIRAC) et du Conseil National de la Culture et des Arts du Chili. Commissaire : PATRICE LOUBON
INFOS PRATIQUES :
12 FÉVRIER > 30 AVRIL 2016 | Lu. au ven. : 10H > 20H | Sam. : 14H > 18H | Fermeture les jours fériés | Accès libre
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Communiqué de presse

 

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Passage de la couleur
Iván Contreras-Brunet

En parallèle de l’exposition photographique, la Maison de l’Amérique latine dédie une exposition à Iván Contreras-Brunet, artiste chilien parmi les plus importants de la scène cinétique internationale. Cette exposition a lieu du 12 février au 30 avril 2016 et présente une série de tableaux de l’artiste, de 1960 à nos jours.

Né à Santiago du Chili en 1927, Iván Contreras-Brunet s’intéresse à la couleur dès son plus jeune âge. Il intègre l’École des Beaux-Arts de Santiago de 1949 à 1950 et est très tôt fasciné par les jeux de lumières et les ambiances poétiques des artistes du courant Impressionniste (Claude Monet, Vincent Van Gogh ou Paul Cézanne). Dès 1951, il aborde l’abstraction et se rend notamment en France. Homme de culture, tous les domaines artistiques attirent son attention et il se lie d’amitié avec de nombreux artistes tels que Georges Vantongerloo, Auguste Herbin, Jesùs-Raphaël Soto, Max Bill ou encore Richard-Paul Lohse. Il entame ses premières recherches sérielles et collages constructivistes à Paris dès 1953.

Il compte parmi les premiers à avoir superposé et mis en mouvement des structures linéaires. Ses matériaux de prédilection sont les quadrillages ou les grillages colorés qui transpercent visuellement l’espace et aboutissent ainsi à une couleur transparente. Il expérimente les flous, reliefs et espaces afin de développer son alphabet pictural propre. Ses œuvres actuelles, mues soit par le spectateur, soit par l’air, conquièrent visuellement l’espace par l’opposition des éléments mobiles et immobiles.

 [image align= »center » img= »http://www.espaces-latinos.org/wp-content/uploads/Sans-titre-5.png » /] © Iván Contreras-Brunet, Carre Central Bleu, 2001, MADI Art Museum and Gallery, Dallas

 

“Dans mes reliefs mobiles, je cherche à provoquer par le mouvement des rapports structurels de couleur dans l’espace. Il s’agit d’un espace tridimensionnel dans lequel se meuvent des masses suspendues, instables et transparentes”, explique l’artiste.

Il créé ses premières œuvres spatiales et cinétiques à New-York en 1957 puis revient s’installer à Paris en 1961. En 1972, Iván Contreras-Brunet représente le Chili à la Biennale de Venise. Depuis 1969, il enchaîne les expositions personnelles en France, Italie, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, Liban, Japon et aux États-Unis. Il est très présent dans toute l’Amérique du sud, notamment en Argentine où le Musée d’art contemporain de Buenos Aires lui a consacré une grande rétrospective en 2014. Artiste international, il est maintenant présent dans les grandes collections privées et publiques en France (au Centre Pompidou, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, au Musée de Cambrai…) ainsi qu’à l’étranger (Musée Soto – Venezuela, Musée Satoru Sato – Japon).

L’exposition Passage de la couleur se compose de 15 de ses nombreuses œuvres, une opportunité unique de découvrir cet artiste chilien.

INFOS PRATIQUES :
12 FÉVRIER > 30 AVRIL 2016 | Lu. au ven. : 10H > 20H | Sa. : 14H > 18H | Fermeture les jours fériés | Accès libre
Catalogue publié avec des textes de Domitille D’Orgeval-Azzi et Berthold Müller, 40 p, 5€
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Vaiana GOIN