Semaine du 31 août au 6 septembre 2015

31 août – MEXIQUE Un mois après l’assassinat de quatre femmes et du journaliste Rubén Espinosa dans un appartement de la ville de Mexico, le crime reste incertain pour la justice mexicaine bien qu’il y ait deux détenus : le deuxième est un ancien policier de 24 ans, Abraham Torres Tranquilino, qui en 2011 a été condamné à quatre ans de prison pour actes de torture et qui a été libéré sur parole l’année suivante.

31 août – CUBA – Sur leur chemin vers une économie de marché, le gouvernement cubain reçoit des conseils de l’Espagne, en particulier sur la question des impôts payés par un demi-million d’entrepreneurs autonomes enregistrés depuis 2010. Deux fonctionnaires cubains se sont rendus à Madrid en juillet pour être formés par l’Office de l’impôt ; une autre délégation a été reçue sur l’industrie alimentaire. Les entrepreneurs cubains se plaignent de taux d’imposition élevés.

1 septembre – ARGENTINE Jusqu’à récemment, les Grands-mères de la place de Mai faisaient des recherches à partir de dénonciations qui leur arrivaient sur les enfants et maintenant sur les jeunes qui pourraient être leurs petits-enfants, enfants de disparues pendant la dernière dictature militaire de l’Argentine (1976-1983). Mais la Commission Nationale par le Droit à l’Identité, qu’avait créée l’État en 1992 pour collaborer avec la tâche des Grands-mères, a fondé en 2014 une équipe de rapprochements pour accompagner les jeunes soupçonnés d’être des enfants de disparus pour qu’on fasse l’examen d’ADN et qu’ils connaissent leur origine. Cet équipe est parvenue à son premier rapprochement avec résultat positif et a annoncé la découverte du 117º petit-enfant récupéré.

1er septembre – NICARAGUA Le lac Cocibolca, au Nicaragua, manque d’eau.et cela est visible depuis des mois. Depuis deux mois les départs des bateaux depuis le quai de Grenade – ville riveraine – vers les différentes destinations sur le lac Cocibolca ont temporairement été suspendues par l’Entreprise Portuaire Nationale (EPN) face au danger d’échouer pour les ferrys. Les pêcheurs doivent parcourir, dans certains cas, jusqu’à 600 mètres de plus que d’autres années pour parvenir à la profondeur nécessaire pour leur exercer leur métier. L’espace de retrait des eaux laisse à découvert des ordures, de la boue et des restes de mollusques et de crustacés. La plupart des populations voisines versent leurs eaux usées et des déchets dans le lac, qui occupe près de 7 % du Nicaragua. Cependant, le nouveau méga projet approuvé par la loi 840 pour l’exécution d’un canal interocéanique par une société chinoise (HKND) pourrait accélérer sa condamnation à mort. « Le projet infâme Canal interocéanique attente à la ressource naturelle la plus importante que nous avons: le Grand lac Cocibolca« , explique le professeur Salvador Monténégro qui lui a coûté le poste du Centre pour la Recherche des Ressources Aquatiques (CIRA), un centre que lui-même avait fondé en 1980.

1 septembre – URUGUAY Le président uruguayen Tabaré Vázquez fait face à une crise interne à cause des divisions de la coalition de gauche du Frente Amplio, qu’il dirige, et un débrayage discontinu des syndicats d’enseignants, qui a duré deux semaines. La protestation du secteur de l’éducation éclipse la présentation devant le Parlement d’un projet de budget dont beaucoup de pays rêveraient parce qu’il prévoit une augmentation des dépenses publiques et des investissements dans des secteurs clef pour le développement du pays. Tabaré Vázquez a commencé la semaine à revenir sur un décret controversé pour forcer les enseignants du primaire et du secondaire à reprendre leur poste. Ce retour en arrière a été précédé par une crise qui a divisé la coalition au pouvoir (Frente Amplio) et même le gouvernement. Tant et si bien que le ministre de l’Intérieur Eduardo Bonomi, a refusé de recourir à la force pour assurer les classes et la majorité des députés a également signé une pétition demandant le retrait du décret considérant qu’il était une violation du droit de grève. Le gouvernement propose que les 20 heures de cours soient payés 25 000 pesos (environ 700 dollars), une augmentation progressive jusqu’en 2020, alors que les syndicats souhaitaient 30 000 pesos (environ 1000 dollars).

1 septembre – BRÉSIL La Polybia paulista, ou, comme ils l’appellent à São Paulo, paulistinha, est une guêpe qui provoque une piqûre très douloureuse. Cependant, son poison pourrait cacher une nouvelle stratégie pour attaquer le cancer. Des chercheurs brésiliens et britanniques ont étudié comment agit une molécule de la toxine sur les cellules. Cette molécule a la capacité de séparer les cellules cancéreuses et les saines, en attaquant seulement les premières.

1 septembre – MEXIQUE – La procureure, Arely Gómez, a lancé une nouvelle purge au Ministère Public général de la République (PGR) pour essayer de nettoyer la réputation de l’un des établissements ayant le moins de crédibilité au Mexique. Après plus de cinq mois, la procureure a ouvert 87 enquêtes préliminaires concernant 126 fonctionnaires pour enrichissement illicite, extorsion et abus, entre autres crimes. L’opération a clairement fait savoir que les malversations étaient à tous les niveaux de l’organisme. Jusqu’à présent, 25 procureurs sont accusés, 42 enquêteurs de police et plus de 40 travailleurs, dont quatre officiers supérieurs. Arely Gómez a également de supprimer les postes de délégués PGR dans tous les 32 États.

2 septembre – COLOMBIE – Alors que le nombre de personnes touchées par les déportations et l’exode massif de personnes colombiennes du Venezuela, plus de 10 000 personnes, dans la sphère diplomatique, le gouvernement de Juan Manuel Santos a subi le refus de l’Organisation des États américains (OEA) de convoquer une réunion des ministres des Affaires étrangères face à la crise. Le vote de l’OEA a été le suivant, contre : le Venezuela, l’Équateur, la Bolivie, le Nicaragua et Haïti ; en faveur : la Colombie, le Mexique, le Chili, le Pérou, les États-Unis, le Canada, le Paraguay, le Honduras, le Guatemala, El Salvador, la Jamaïque, les Bahamas, la Barbade, le Guyana et Sainte-Lucie ; se sont abstenus : l’Argentine, le Brésil, le Costa Rica, le Panama, la République dominicaine, Trinité-et-Tobago, le Suriname, le Belize, l’Antigua-et-Barbuda, la Dominique, la Grenade, le Saint-Kitts-et-Nevis et le Saint-Vincent-et-les Grenadines. Le président colombien critique l’attitude de certains pays d’Amérique latine et renonce à assister à une réunion de l’Unasur.

2 septembre – GUATEMALA – Le Congrès a renoncé à l’immunité du président Otto Pérez, accusé d’avoir dirigé une mafia qui spoliait l’État depuis les douanes. On a imposé en outre au président une mesure d’assignation à résidence pour empêcher sa fuite tandis qu’on mène à bien l’enquête le concernant. La décision s’est produite 12 jours après que le Ministère public et la Commission internationale Contre l’Impunité au Guatemala dénonçaient le président et envoyait en prison l’ex vice-président Roxana Baldetti.

2 septembre – VENEZUELA – Une dernière audience marathon de 12 heures a eu lieu avant le jugement, condamnant probablement le chef de l’opposition vénézuélienne Leopoldo López. Le procès qui s’instruit depuis plus d’un an a mis en évidence des charges d’instigation publique, d’association pour commettre un délit et de détermination à commettre dommages et incendie. En outre Leopoldo López est accusé d’avoir provoqué les protestations sociales de février 2014 pendant lesquelles il y eut un total de 43 morts.

2 septembre – MEXIQUE Un nouveau Congrès a débuté le 1er septembre, une nouvelle législature. Le parti du président Enrique Peña Nieto, le PRI, est toujours en attente de réformes sur la lutte contre la corruption et la sécurité ainsi que l’approbation du budget de l’État. La seconde moitié du mandat présidentiel de six ans, toutefois, aura comme objectif les élections présidentielles de 2018, ce qui compliquera les accords nécessaires dans les deux chambres. Avec Los Pinos comme destinée, les partis d’opposition, qui ont changé de dirigeants ou en changeront bientôt, devront tenir leurs positions. La lutte pour le pouvoir définira le travail de la 63e législature. Les questions législatives se concentreront plus sur la vigilance des futurs candidats à la présidence plutôt que sur les décisions de Peña Nieto et de son gouvernement.

2 septembre – CHILI – Une astronome chilienne a découvert une planète trois fois plus grande que Jupiter. La jeune astronome de 25 ans, Maritza Soto [photo] a officieusement appelé la planète Maritza qui vient d’être reconnue par la communauté scientifique à travers le journal de la Royal Astronomical Society à Londres. Étudiante de doctorat en Astronomie de l’Université du Chili, elle rapporte que la planète,  » se trouve à 293 années-lumière de la Terre et met 130 jours pour que son étoile fasse un tour. » En accord avec le protocole international, la découverte porte le nom de HD110014C.

2 septembre – MEXIQUE – Le gouvernement reconnaît qu’il y a plus de 24 000 disparus au Mexique. Un rapport envoyé par Ministère de l’Intérieur au Sénat indique que jusqu’au 31 décembre 2014 il y avait 24 812 Mexicains dont le sort est inconnu. Le chiffre indique que, en moyenne, onze Mexicains disparaissent tous les jours. Le bureau du Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme au Mexique a demandé dimanche une loi globale sur les personnes disparues.

2 septembre – VENEZUELA – En pleine crise de la frontière avec la Colombie, le président Nicolas Maduro s’est rendu en Chine et au Vietnam. Le gouvernement chinois a accepté de verser une nouvelle somme de 5 000 millions de dollars, comme cela avait été convenu en janvier, pour financer les opérations pétrolières de l’État vénézuélien de la PDVSA. La crise de liquidité dans les coffres publics est accentuée par la chute des prix du pétrole, la principale source de devises du pays. Avant ces accords, la dette de Caracas avec Pékin était d’environ 50 000 millions de dollars. Au Vietnam, le président Nicolas Maduro est allé chercher des solutions concernant la dépendance du pays aux importations alimentaires.

3 septembre – GUATEMALA – Suite à la décision du congrès de la suppression de son immunité, le président Otto Pérez Molina a démissionné. Un tribunal guatémaltèque, à la demande du bureau du procureur a émis un mandat d’arrêt contre Otto Pérez, sur des accusations multiples notamment de corruption. Le chef de la défense a dit que l’accusé se présentera volontairement devant le tribunal.

3 septembre – AMÉRIQUE CENTRALE – Dans les 25 dernières années, 15 des 39 présidents des pays d’Amérique centrale ont été soupçonnés de corruption. Le guatémaltèque Otto Pérez Molina et le panaméen Ricardo Martinelli Berrocal cette année ont rejoint 13 autres présidents d’Amérique centrale entre 1990 et 2015.

3 septembre – ÉQUATEUR – Le Gouvernement de Rafael Correa a appelé à consommer « la production nationale » et accroître la compétitivité. Son intention est d’empêcher également la fuite des dollars en Colombie et au Pérou, des marchés devenus attrayants pour les Équatoriens par la dépréciation de leurs monnaies face à la devise américaine que manipule l’Équateur depuis 15 ans et qui a été revalorisée de 60 %. Le déficit pour le premier semestre a été de 1 216 millions de dollars, selon la Banque Centrale d’Équateur.

3 septembre – EL SALVADOR – Un colonel retraité de la Force Armée salvadorienne, Roberto Pineda Guerra, a été accusé d’infractions graves, la pire parmi celles-ci : la vente d’explosif C-4, à usage militaire, aux bandes de cette petite et troublée nation d’Amérique centrale, qui est l’une des plus dangereuses et violentes du monde, selon des Nations Unies (ONU). L’officier à la retraite, qui, pendant la dernière guerre civile était l’un des chefs du renseignement militaire et le directeur de la disparue et redoutable Police des Finances (PH), a été capturé avec son plus jeune fils.

4 septembre – GUATEMALA – « Je veux laisser un héritage de dévouement et de transparence« , a déclaré le nouveau président du Guatemala, l’avocat Alejandro Maldonado Aguirre, dans son premier discours de pas plus de cinq minutes après avoir prêté serment au Congrès, une fois connue la démission d’Otto Pérez Molina. Le nouveau président, de 79 ans, restera en fonction jusqu’au 14 janvier. Il a affirmé qu’il reçoit un pays ayant subi « une détérioration progressive, compte tenu de l’inefficacité des lois et de l’administration de la justice ».

4 septembreBOLIVIELe parti au pouvoir Movimiento al Socialismo (MAS), des organisations sociales qui lui sont liées et Evo Morales lui-même, ont lancé une campagne visant à changer la Constitution et ainsi permettre la réélection indéfinie de celui-ci, qui l’année dernière a été élu président pour la troisième fois.

4 septembre – ARGENTINE – Loma Campana, le gisement le plus productif de Vaca Muerta, à Neuquén, dans le sud, est en arrêt depuis plusieurs jours pour une protestation d’un groupe d’Indiens Mapuche pour empêcher toute entrée et de sortie des pétroliers. YPF la compagnie pétrolière a décidé d’arrêter la production pour des raisons de sécurité et assure que si la situation continue, cela va mettre en danger la fourniture de gaz en Argentine. Mais Vaca Muerta, un gisement unique, une roche pleine de pétrole et de gaz – sous forme microporeuse exploitable par « fracking » – se situe sur des terres toujours en conflit avec différentes familles mapuches. Cette affaire a provoqué des problèmes récurrents qu’on résout généralement avec des accords économiques. À cette occasion, les mapuches Paynemil installés à l’entrée du site l’ont bloqué pour réclamer une solution à un conflit territorial qu’ils maintiennent dans la zone réclamée depuis 1900. Elba Paynemil, chef du groupe, veut la garantie que rien ne soit construit sur leurs terres, comme l’a fait le père du maire d’Añelo.

4 septembre – EQUATEUR La Cour suprême du Canada a donné le feu vert pour qu’un groupe d’indigènes et de paysans équatoriens soit indemnisé par Chevron Corporation pour la pollution que Texaco (achetée par Chevron en 2001) a laissée après ses activités extractives en Équateur, entre 1964 et 1992. La décision indique que les tribunaux canadiens ont compétence pour approuver la décision de la Cour Nationale de l’Équateur, qui à la fin de 2013 a condamné la compagnie à verser une indemnité de 9 500 millions de dollars pour la pollution de l’environnement dans l’Amazonie équatorienne. Les Équatoriens poursuivront leurs actions au Brésil et en Argentine, car ces pays reconnaissent également l’arrêt.

4 septembre – COSTA RICA – Compte tenu de l’imbroglio juridique, politique et religieux qu’est devenu le débat sur un projet de loi, le président Luis Guillermo Solis a choisi de proposer de légaliser la méthode de fécondation in vitro (FIV) par voie de décret exécutif et ne pas rester un État hors-la-loi devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme.

5 septembre – MEXIQUE La sociologue Silvia Giorgulia a été nommée présidente du Collège du Mexique (Colmex), l’un des établissements d’enseignement et de recherche de pointe du pays. Le centre de recherche, fondé en 1940 autour d’exilés espagnols, a choisi pour la première fois une femme. La nouvelle présidente du Colmex est diplômée de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et a obtenu un doctorat en sociologie de l’Université Brown aux États-Unis. Depuis 2003, elle a collaboré avec le Centre d’études démographiques, urbaines et de l’environnement en tant que professeure et chercheuse.

5 septembre – HONDURASEncouragés par le succès de ses voisins du Guatemala, des milliers de Honduriens, hommes et femmes, les jeunes, les adolescents et les adultes, les entrepreneurs et les travailleurs, les étudiants et les universitaires, les autochtones et paysans ont défilé aux flambeaux à travers Tegucigalpa, la capitale, et d’autres villes du Honduras pour exiger que Juan Orlando Hernández du Parti national (PN), président du pays, démissionne immédiatement pour avoir financé sa campagne électorale en 2013 avec des fonds provenant d’une fraude de l’État. Comme les Guatémaltèques, les Honduriens ont intensifié la pression pour qu’une Commission internationale contre l’impunité au Honduras (Cicih) soit installée.

6 septembre – GUATEMALA L’inclassable et explosif Jimmy Morales, 46 ans, a remporté la victoire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans un pays encore sous l’influence de la révolution citoyenne, son discours antipolitique a bénéficié d’un vent de changement et la participation extraordinaire de près de 80 %. Au deuxième tour le 25 octobre, il y aura l’ancienne première dame Sandra Torres, qui est pratiquement à égalité avec le milliardaire Manuel Baldizón. Jimmy Morales, qui est comédien, théologien et économiste. Sandra Torres est l’ex-femme de l’ancien président Álvaro Colom (2008-2012) dont elle a rapidement divorcé pour surmonter les obstacles constitutionnels qui l’empêchait d’être candidate en tant que parente de président. L’astuce a été stoppée par les tribunaux et Sandra Torres a dû attendre encore quatre ans.

Guy MANSUY