La personnalité de la semaine : l’astronome mexicaine Silvia Torres Peimbert

27 juillet – BOLIVIE – Je n’ai jamais eu de l’eau potable. Je n’ai jamais bu de l’eau propre”, admet Jacinthe Sirpa Condori le paysan indien Aymara qui n’est pas un cas isolé. Jusqu’aujourd’hui il devait aller chercher de l’eau à une heure à pied de sa maison. Le même voyage se répète depuis 60 années : 22.000 jours sans eau potable. Deux millions de boliviens vivent encore sans accès à l’eau potable par canalisations et près de la moitié du pays ne dispose pas d’installations d’assainissement des eaux de base dans son domicile. Jacinthe habite dans une communauté rurale appartenant à la commune de Viacha, seulement à seulement deux heures et demie de La Paz. Malgré leur proximité avec la capitale officieuse du pays, les conditions de vie de Jacinthe sont dures. À 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer, les conduites d’eau gèlent et l’oxygène se fait rare sous l’effet des basses températures. Malgré cela, plus de la moitié des Boliviens ont déjà installé des tuyaux dans leurs maisons.

27 juillet – MEXIQUE – A la recherche des 43 étudiants disparus d’Iguala, les mexicains ont déjà retrouvé 129 cadavres en dehors de ceux du champ de charniers. La ville d’Iguala a été ces dernières années la zone de lutte entre deux factions de trafiquants de drogue, l’une connue sous le nom Guerreros Unidos (soi-disant coupable de la tragédie des étudiants) et l’autre appelée Los Rojos. Le cas des étudiants de l’École d’éducation d’Ayotzinapa a montré que même les autorités locales faisaient partie de l’écosystème criminel : les 43 étudiants auraient été arrêtés par la police municipale, puis remis à ses complices des Guerreros Unidos.

27 juillet – VENEZUELA – Le leader de l’opposition vénézuélienne et le gouverneur de Miranda Henrique Capriles ont rencontré à Washington le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, pour le convaincre de l’importance de l’envoi d’une mission d’observation des élections législatives au Venezuela le 6 décembre, comme l’avait proposé, il y a un mois, l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’Uruguay à Caracas. La visite du chef de l’opposition vénézuélienne a en effet permis de défier publiquement le président Nicolás Maduro en lui faisant accepter une proposition à laquelle il semblait faire la sourde oreille.

28 juillet – SALVADOR – Cinq chauffeurs de transport public ont été tués pour avoir ignoré l’ordre de “grève” organisée par les maras (gangs). Deux autres employés, un chauffeur et un receveur, sont blessés pour la même raison. Cette nouvelle action des gangs au Salvador a créé plus de chaos auquel était déjà habituée la capitale San Salvador. Deux autobus ont été incendiés par des maras après avoir fait descendre tous les passagers. Les gens pauvres utilisent les transports publics, considérés comme de mauvaises qualité, désordonnés et incertains. Le pays est l’un des plus violents au monde pour ses taux d’homicides élevés, supérieurs à 60 pour 100 000 personnes, selon l’ONU.

28 juillet – COLOMBIE – La Escombrera.- le dépotoir- c’est ainsi qu’on appelle cet endroit au milieu des pentes de la Commune 13 à l’ouest de Medellín (Colombie), que se disputent les guérillas, les paramilitaires et les agents de l’État. Là, sous des tonnes de déchets, on présume que sont enterrés les corps de dizaines de disparues, victimes de la guerre de 1999 à 2004, quand des milices urbaines des FARC et de l’ELN dominaient le secteur que sont arrivés des paramilitaires prêts à reprendre le territoire. 13 années plus tard, le ministère et les autorités locales ont commencé à retirer des tonnes de déchets de construction puis ont creusé jusqu’à huit mètres de profondeur, dans ce qui devrait être “une goutte d’espoir dans une mer de l’impunité.” La recherche, qui durera plus de cinq mois, est considérée comme la plus grande exhumation de masse dans une ville colombienne. « Le début de l’excavation est une étape historique vers la réconciliation. Une dette historique envers nos victimes, » dit Aníbal Gaviria, maire de Medellin. Selon le Centre National de la Mémoire Historique, le ministère public a dans ses dossiers plus de 25.000 cas de disparitions liées au conflit.

28 juillet – BRÉSIL – L’agence de notation Standard & Poors a changé les perspectives du Brésil de stable à négative, mais a maintenu la note du pays, un sceau de « bon payeur. » La note actuelle (BBB-) est le plus haut grade avant de perdre la condition de la crédibilité pour les investisseurs, que le Brésil a remporté en 2008 et qui a contribué à multiplier l’afflux de capitaux étrangers. L’agence signale, en outre, qu’elle peut baisser la note du pays à court terme.

28 juillet – PÉROU – Le président Ollanta Humala, qui connait le taux le plus bas d’approbation du public en quatre ans, souhaite changer l’image de faiblesse et d’isolement de son gouvernement. Dans son message à la nation dans laquelle il fait le bilan de son mandat, il s’est efforcé de mettre en évidence le programme social et éducatif, sans pour autant donner de mesures concrètes. Le président, au pouvoir jusqu’en juillet 2016, dispose d’un Congrès défavorable après que la présidence de celui-ci avait été conquise par l’opposition ce dimanche Des sondages de Ipsos conseil Pérou et GfK montrent que 80% des citoyens désapprouvent sa gestion. Le Pérou possède l’un des plus bas niveaux d’investissement dans l’éducation, avec seulement 3,6% du PIB.

29 juillet – MEXIQUE – La commune de San Nicolás de los Garza (État de Nuevo Leon, nord du Mexique) a annoncé qu’à partir de cette semaine elle mettra pendant 36 heures sur des panneaux d’affichage panoramiques les portraits des citoyens qui ont été surpris en train de jeter illégalement des ordures dans la rue, après trois fautes de pollution de la ville. La première sanction est une réprimande par les autorités municipales; la seconde est une amende comprise entre 212 et 850 dollars. Le maire Pedro Salgado a reconnu que sa région souffre d’un important problème de pollution et que les services publics recueillent journellement 25 tonnes de déchets abandonnés sur la voie publique.

29 juillet – VENEZUELA – Depuis New York, Nicolas Maduro a répondu d’un non ferme à l’offre lancée depuis un mois par Luis Almagro, Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) et ancien ministre des Affaires étrangères de l’Uruguay, d’envoyer une mission d’observation électorale pour les élections parlementaires du 6 décembre. Le Venezuela “n’est contrôlé ni sera contrôlé par personne. Nous ne l’accepterons jamais, par personne”, a affirmé Nicolas Maduro depuis le siège de l’ONU.

29 juillet – ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS – L’OEA ne voit pas d’autre issue que le dialogue entre la République dominicaine et Haïti pour trouver une solution au différend relatif au processus de régularisation des citoyens dominicains d’origine haïtienne. La communauté internationale craint que cela conduise à des milliers de déplacements forcés et même à des cas d’apatride. Ainsi l’établit le rapport présenté par le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, après la visite qu’a effectuée une mission de l’organisme en République Dominicaine et à Haïti au début du mois pour évaluer cette situation qui a provoqué de fortes tensions entre Saint-Domingue et Port-au-Prince.

29 juillet – MEXIQUE – Un camion tue 26 pèlerins dans une fête au Mexique. Un nouvel accident a frappé le Mexique, qui connaît un grave problème de sécurité routière avec plus de 24.000 décès par an. Un camion a renversé une procession religieuse d’environ 200 personnes dans la ville de Mazapil (Etat de Zacatecas, au nord du Mexique) et a fait au moins 26 morts et des dizaines de blessés.

29 juillet – AMÉRIQUE LATINE – La méthodologie appelée Risk relief modelisation a été développée par des chercheurs de l’Université Rutgers, dans le New Jersey (USA). Elle permet d’analyser les éléments de l’environnement (par exemple, s’il y a des banques, écoles, transports en commun, supermarchés), et d’identifier via la cartographie les potentiels liens entre certaines infrastructures et la survenance de crimes. Cette approche novatrice a déjà atteint l’Amérique latine. À Bogotá par exemple, il y a eu des études préliminaires soutenues par la Banque mondiale pour déceler “des corrélations intéressantes” et pour trouver une formule permettant aux autorités de créer des espaces sûrs et pour prévenir les crimes.

30 juillet – SALVADOR – Les défenseurs des droits des personnes transsexuelles au Salvador dénoncent la violence envers ce groupe dans ce pays. Alors que 22 pays ont légalisé le mariage homosexuel ainsi que les droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexuées (LGBTI), et que ceux-ci commencent à être reconnu dans le monde entier, le Salvador n’a pas arrêté de compter les corps. Au cours des six derniers mois, ont été enregistrés 13 meurtres de femmes transgenres et 13 attaques avec l’intention de tuer, dépassant les 14 attentats dénoncés en 2014. Ils sont victimes de menaces, de harcèlements, d’agressions ou d’homicides commis par la police et des gangs criminels. Les crimes haineux sont menés avec une grande brutalité, souvent dans leurs propres maisons.

29 juillet – MEXIQUE – Silvia Torres-Peimbert [photo], 75 ans, a consacré presque un demi-siècle de sa vie à l’étude de l’astronomie. Aujourd’hui la doctoresse de l’Université de Berkeley présidera l’Union astronomique internationale (UAI) à partir du 14 août. Ce sera la première mexicaine à la présidence de ce groupe dont le siège est à Paris, la deuxième femme d’Amérique latine et la deuxième personne qui accède à la présidence de l’UAI.

30 juillet – EQUATEUR – Parce qu’elle s’oppose à l’exploitation minière et l’exploitation de l’eau, la Confédération des nationalités indigènes d’Equateur (CONAIE – la principale organisation indigène du pays) a organisé une manifestation pour montrer au gouvernement qu’il ne répond pas à leurs revendications historiques. Celle-ci a déclenché de dures critiques pour le président Rafael Correa. Au cours de cette semaine celui-ci a insisté sur le fait que ces marches indigènes sont une stratégie pour user son gouvernement et constituent une tentative de “retour au passé”. “Il n’y a pas une justification à cette protestation et ils ne vont pas avoir un plus grand soutien”, a-t-il dit à la télévision. “Ils veulent nous faire retourner au passé et une partie de leur stratégie est d’enfiévrer les rues”.

30 juillet – MEXIQUE – L’obésité est devenue une sorte de pandémie au Mexique. Depuis les années quatre-vingt les cas ont triplé. Avec 70% des adultes mexicains qui ont des kilos en trop, il est le deuxième pays le plus touché au monde, derrière les États-Unis. Le gouvernement a lancé en 2013 un plan global contre l’obésité et le diabète, compagnon intime de l’excès de graisse qui est la troisième cause de décès dans le pays. Le secrétaire à la Santé, Pablo Kuri Morales, a demandé un délai pour voir les fruits du plan global de lutte contre l’obésité et le diabète: “Aucune politique publique est écrite dans la pierre. Cela est un problème mondial et aucun pays n’a jusqu’à présent fini avec lui.”

30 juillet – BRÉSIL – L’Institut Lula, à São Paulo, a été attaqué par une petite bombe artisanale. Le dispositif a été jeté d’une voiture à environ dix heures du soir, une heure où il n’y avait plus de personnel. L’explosif a frappé une porte de fer du local. Personne n’a été blessé. Elle est la troisième attaque de bâtiments liés au Parti des travailleurs (PT), créé par l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva.

31 juillet – PÉROU – Dans la seconde partie de l’opération militaire appelée ` Rencontre 2015′, des agents de la police ont libéré – dans un endroit de la forêt centrale péruvienne, dans la région Junín – huit enfants et sept adultes membres de la ` masse captive’ du groupe terroriste du Sentier Lumineux. Avec les 39 personnes libérées de la captivité dans la même zone, ce sont en tout 54 personnes de libre en une semaine. D’après la Direction contre le Terrorisme de la Police Nationale, depuis 2012, les agents ont libéré 51 enfants et 29 adultes des campements de l’organisation subversive dans la province de Satipo (Junín). La majorité appartenaient à l’ethnie Asháninka et vivaient dans des conditions d’hygiène déplorables tout en étant sous-alimentés. Le Sentier Lumineux a commencé pendant les années 80 à recruter de force des adultes pour qu’ils cultivent leurs domaines, et ont commis de nombreux viols sur les femmes pour agrandir le nombre de membres de l’organisation.

31 juillet – MEXIQUE – Le tourbillon de problèmes dans lequel est entré le gouvernement l’année dernière a réduit à minima historique la popularité du président Enrique Peña Nieto. Selon un sondage réalisé par le journal Reforma, seulement 34% des enquêtés approuvent son travail. L’étude concernait 1.200 Mexicains et a été réalisée à peine deux semaines après la fugue d’El Chapo Guzman. 79% jugent que le gouvernement est responsable du fiasco ; 87% croient que le délinquant a eu l’aide de fonctionnaires pour s’échapper ; et 13% confient qu’on agira pour cela contre tout fonctionnaire « quel que soit le niveau. »

31 juillet – AMÉRIQUE LATINE – Peut-être que le président mexicain, Enrique Peña Nieto, fait face aux enseignants de son pays, mais le rendement des élèves des écoles primaires se trouve parmi le plus haus d’Amérique latine. Les élèves du Mexique, du Chili et du Costa Rica figurent au-dessus de la moyenne régionale dans les sept épreuves d’une évaluation latino-américaine organisée par l’Unesco en 2013, dont les résultats ont été publiés cette semaine. Les élèves du Honduras, du Paraguay et de la République dominicaine apparaissent sous la moyenne dans les sept tests. L’Unesco a évalué plus de 134 000 étudiants dans 15 des 19 pays d’Amérique latine. Seuls ont manqué Cuba, El Salvador, la Bolivie et le Venezuela. Les enfants de la troisième et de la sixième année ont été évalués en lecture, en écriture, et en mathématiques. Derrière le Chili, le Costa Rica et le Mexique, l’Uruguay a obtenu des résultats supérieurs à la moyenne dans six des sept tests. L’Argentine et le Pérou ont dépassé la moyenne sur quatre; le Brésil et la Colombie sur deux; et le Guatemala dans une seule. Aucun de ces pays ne peut se réjouir trop, selon les conclusions de l’Unesco.

31 juillet – CUBA – Le prêtre Alejandro Solalinde a dénoncé les extorsions de fonds commises par des fonctionnaires mexicains corrompus, sur des cubains qui se rendent de manière irrégulière aux États-Unis en passant par le Mexique. “Ils sont un butin pour les agents de l’immigration”, a dit le défenseur des migrants. Alejandro Solalinde soutient que les cubains “sont ceux qui laissent davantage d’argent” dans les centres de rétention et affirme qu’il détient des documents de cent cas d’abus. Le Mexique est l’entrée principale de la frontière avec les États-Unis pour les migrants cubains clandestins toujours plus nombreux : selon la douane américaine, ce chiffre est passé de 8.273 à 17.459 entre 2012 et 2014, et cette tendance a changé d’échelle depuis le dégel de décembre entre Cuba et les États-Unis, par crainte que soit modifiée la loi préférentielle permettant aux cubains d’obtenir la résidence permanente durant une année dès qu’ils foulent le sol américain.

31 juillet – MEXIQUE – Le photojournaliste Ruben Espinosa, 32 ans, qui s’était récemment plaint pour sa sécurité mise en péril lors de son travail à Veracruz, l’endroit le plus dangereux pour la pratique du journalisme au Mexique, a été retrouvé mort dans un appartement de la capitale Mexico Ville, à côté des corps de quatre femmes, tous avec des blessures par balle. Le photojournaliste avait été tué par l’une d’elle et d’après le procureur les femmes avaient été violées.

1 août – BOLIVIE – Le gouvernement exige qu’environ 300.000 fonctionnaires apprennent l’une des 34 langues déclarées officielles par la Constitution, pour leur permettre de fournir de meilleurs services aux Indiens qui les parlent. Cela a été présenté par le vice-ministre de la Décolonisation, Felix Cardenas, comme un progrès des droits des autochtones. « Décolonisation », à savoir surmonter la domination culturelle de la langue, de la religion et des habitudes occidentales, est l’un des objectifs politiques du gouvernement d’Evo Morales, le premier président indigène dans l’histoire bolivienne.

2 août – BOLIVIE – La grève et les barrages routiers qui ont paralysé la région bolivienne de Potosi pendant un mois sont terminés. Le comité de grève a ordonné sa suspension pour reprendre des forces et organiser d’autres formes de protestation contre le gouvernement qui ne réalise pas les 26 demandes soulevées par une motion votée récemment. Elle inclue la construction d’un aéroport, d’une cimenterie, d’une verrerie et d’hôpitaux. Au lieu de cela, les autorités ont promis la construction d’une usine hydroélectrique réclamée par les grévistes au cours d’un dialogue de plusieurs jours qui n’a pas abouti.

Guy MANSUY