Une quarantaine de films latinos à la 65e Berlinale

Du 5 au 15 février, le festival international de cinéma de Berlin fait la part belle au cinéma d’Amérique Latine avec une projection d’une quarantaine de films et trois réalisateurs latino-américains sont en compétition : les Chiliens Patricio Guzmán et Pablo Larraín ainsi que le Guatemaltèque Jayro Bustamante.

 Aux cotés du président américain Darren Aronofsky, de l’acteur allemand Daniel Brühl et de la comédienne française Audrey Tautou, le jury accueille la réalisatrice péruvienne Claudia Llosa, couronnée par l’Ours d’or en 2009 pour Fausta et de retour l’année dernière en compétition avec son premier film en anglais, Aloft (toujours inédit en France).

En compétition, on retrouve pas moins de trois films latinos. Pour la première fois, deux cinéastes chiliens sont nommés dans un festival de cinéma de catégorie A. Après avoir suivi les traces des disparus dans le désert d’Atacama dans son précédent film, le cinéaste chilien Patricio Guzmán, avec El botón de nácar, ouvre un chapitre terrible de la dictature de Pinochet, celui des prisonniers jetés vivants dans la mer. Le film rapproche aussi les crimes de la dictature de l’extermination des ethnies australes durant la colonisation. El Club de Pablo Larraín raconte l’histoire de plusieurs prêtres dépassés par des problèmes judiciaires, personnels ou mentaux. Une histoire de purge, de rédemption, de victimes confrontées à la lutte entre les pouvoirs judiciaire divin et institutionnel. Ixcanul, le premier film du Guatémaltèque Jayro Bustamante n’est pas en  reste question émotion. Maria, jeune Maya de dix-sept ans, vit dans une plantation de café avec ses parents sur les bords d’un volcan au Guatemala. Elle va tout mettre en œuvre pour échapper à son destin. Un mariage arrangé la guette, elle doit fuir vers la ville…

On signalera aussi Eisenstein in Guanajuato, film du Britannique Peter Greenaway centré sur l’exil au Mexique du célèbre metteur en scène Letton Serguei d’Eisenstein au début des années 30 et le tournage de Qué viva México ! Dans la section Panorama, qui promeut les films pour l’adaptation théâtrale, ce ne sont pas loin de six cinéastes latinos qui seront présentés : Ausência (Absence), de Chico Teixeira (Brésil/Chili/France) ; Sangue azul, de Lirio Ferreira (Brésil) ; 600 Millas, de Gabriel Ripstein (Mexique) avec Tim Roth ; Que Horas Ela Volta? (The Second Mother), d’Anna Muylaert (Brésil) ; El incendio, de Juan Schnitman (Argentine) ; Mariposa, de Marco Berger (Argentine) ; sans oublier Meurtre à Pacot, de Raoul Peck (France/Haïti/Norvège) narrant le quotidien de trois personnages au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier 2010 à Port-au-Prince.

D’autres films latinos seront proposés dans différentes sections. Au Forum, on pourra visionner Beira-Mar, de Filipe Matzembacher (Brésil) ; H., de Rania Attieh (Etats-Unis) ; Mar, de Dominga Sotomayor (Chili) ; La Mujer de barro, de Sergio Castro San Martín (Chili-Argentine), La Maldad, de Joshua Gil (Mexique) et enfin Violencia, de Jorge Forero (Colombie). De nombreux courts métrages et films sont présentés dans la section Génération, et nous citerons pour terminer les deux films péruviens de la section Cine Culinaire: Buscando a Gastón, de Patricia Pérez, et El sueño de Sonia, de Diego Sarmiento.

Alain LIATARD