Les faits de l’actualité du 28 avril au 10 mai 2014

28 avril – PÉROU – La dirigeante ashaninka Ruth Buendia est cette année parmi les six militants à qui la fondation Goldman a décerné le Prix Goldman pour l’environnement 2014. Elle l’a remporté pour son plaidoyer en faveur de l’environnement. Le prix, d’une valeur de 150 000 dollars, est remis depuis 25 ans : l’une des personnalités les plus distinguées est la Marina Silva du Brésil, qui l’a remporté en 1996 pour son combat contre la déforestation dans le pays. Ruth Buendia est récompensée pour sur son travail destiné à unir le peuple Ashaninka dans une puissante campagne contre les grands barrages qui ont déraciné des communautés autochtones qui se remettent d’une violente guerre civile au Pérou.

29 avril – COLOMBIE – La 27ème Foire du livre s’ouvre à Bogotá avec Mario Vargas Llosa, le Pérou est le pays à l’honneur. Ce salon rassemble plus de 300 écrivains colombiens et internationaux. García Márquez, prix Nobel colombien a un pavillon dédié à son travail. Pour la Colombie, le grand invité est le provocateur Fernando Vallejo qui donnera une conférence sur l’humain et le divin.

29 avril – ARGENTINE – Un ex-aumônier argentin Aldo Vara (80 ans) a été arrêté à Ciudad del Este (Paraguay). Il est poursuivi pour complicité d’enlèvements, de tortures et de disparitions lors de la dernière dictature militaire de l’Argentine (1976-1983). Il n’est pas le premier prêtre visé par une enquête pour terrorisme d’État. En 2007, le prêtre Christian Von Wernich a été condamné à la réclusion à perpétuité pour des infractions similaires. Aldo Vara et Christian Von Wernich étaient aumôniers militaires pendant la dictature et visitaient les détenus dans des centres clandestins de détention et de torture.

29 avril – VENEZUELA – Le corps d’Eliezer Otaiza, ancien chef du renseignement pendant l’administration d’Hugo Chávez a été retrouvé assassiné dans une zone boisée à la périphérie de Caracas. Le corps de l’actuel président du Conseil municipal de Libertador avait été conduit à la morgue principale de Caracas avec un visage défiguré et quatre balles entre le visage et la poitrine, selon la presse locale. Le président Nicolás Maduro a ordonné une enquête approfondie sur les faits.

30 avril – SALVADOR – Un juge du Salvador a ordonné l’arrestation de l’ancien président Francisco Flores et a engagé devant une cour de justice des poursuites pénales contre lui. L’ancien chef de l’état est accusé d’actes graves de corruption, en particulier du crime de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite. Troisième président de l’Alliance républicaine nationaliste de droite (ARENA), il a dirigé le pays entre 1999 et 2004 et est responsable de la mise en œuvre la “dollarisation” de l’économie en imposant la devise américaine pour remplacer la monnaie locale, le colón. Flores a également été la force motrice de la politique répressive appelée Manos Duras, dans une tentative d’éradiquer la violence des gangs.

30 avril – UE – CUBA – Le chef de la direction pour les Amériques du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), Christian Leffler, est chargé d’engager la première série de discussions pour établir la base et la structure de la négociation conduisant à la normalisation des relations bilatérales et l’avenir de la position commune des pays de l’UE avec Cuba. La politique et l’économie sera le thème clé dans les pourparlers pour la construction d’un nouveau dialogue politique et de l’accord de coopération entre Cuba et l’Union européenne. Le débat sur la garantie des droits de l’homme sur l’île viendra plus tard.

30 avril – COLOMBIE – Une mine illégale s’est effondrée dans un petit village de Quilichao Santander, Cauca, dans le sud-ouest de la Colombie, où au moins 30 personnes étaient à la recherche d’or. Le commandant du service d’incendie de cette population, Victor Effacer a confirmé que jusqu’à présent trois corps ont été récupérés et qu’il y a 13 personnes disparues, signalées par la famille. Ces mines, où travaille principalement la population afro-colombienne, ont été interdites par le gouvernement, car d’une part elle servirait au financement de groupes armés illégaux, mais aussi parce qu’elles ne disposent pas des mesures de sécurité adéquates pour effectuer cette activité, ce qui met en péril la vie des mineurs. Le commandant de la police nationale, le général Rodolfo Palomino a dit dans une conférence de presse que la lutte contre l’exploitation illégale a été déclarée pour plus de 1719 mines, où l’on estime que près de 1500 personnes travaillent. Selon les chiffres officiels, jusqu’à présent cette année, il y a eu 43 décès de mineurs, dont 30 travaillant dans les mines illégales.

2 mai – BRÉSIL – Thomas Baldwin, évêque des “paysans sans terre” de 91 ans est mort. Il a joué un rôle dans la défense des Indiens du Brésil et est figure emblématique de la théologie de la libération. Thomas Baldwin appartenait à la génération féconde des évêques latino-américains, qui, depuis les années soixante du siècle dernier, a changé le visage du christianisme sur le continent.

4 mai – PANAMÁ – Juan Carlos Varela, le candidat du Parti panameñista (opposition de droite), a remporté l’élection présidentielle au Panamá. Selon ces premiers résultats, Varela a obtenu 39,2 % des suffrages, contre 32 % pour José Domingo Arias, le candidat de Changement démocratique, le parti au pouvoir (droite), et 27,5 % pour Juan Carlos Navarro, qui portait les couleurs du Parti révolutionnaire démocratique (PRD, gauche). Juan Carlos Varela s’est engagé à maintenir un fort taux de croissance, tout en réduisant les importantes inégalités et la pauvreté, qui touche plus du quart de la population, ainsi qu’à réduire la dette publique.

5 mai – AMÉRIQUE LATINE – Plus de 90 % des villes brésiliennes et mexicaines n’ont pas de bibliothèques. “Seulement aux États-Unis, nous avons, déjà, maintenant même, un public potentiel de 50 millions de lecteurs”, explique Pedro Huerta à Lima, le plus haut responsable d’Amazon pour l’Amérique latine. Comme beaucoup de ses collègues sur le terrain, il est passé de l’édition traditionnelle, Random House, à l’électronique. Sa vision est claire : “90 % des villes brésiliennes n’ont pas bibliothèques. Au Mexique, 93 %. Le prix moyen du livre imprimé dans les deux pays est entre 20 et 25 dollars. Il n’y a pas une masse critique pour faire baisser le prix afin que la distribution numérique soit la seule option pour encourager la lecture ”.

5 mai – VENEZUELA – L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a diffusé un rapport accablant pour les autorités du Venezuela. Trois mois après le début des manifestations contre le gouvernement du président Nicolás Maduro, HRW dénonce des violations des droits de l’Homme de la part des forces engagées dans la répression. Depuis le 12 février, on enregistre 41 morts au cours des protestations : 27 ont été provoquées par des armes à feu, 8 par des motos ou des automobiles, une à l’arme blanche, cinq pour des raisons non élucidées. Parmi ces victimes, neuf étaient des membres des forces de sécurité, et quatre, des partisans du gouvernement.

5 mai – PANAMÁ – Deux mois après leur rupture au milieu d’une lutte politique provoquée par l’aggravation la crise socio-politique vénézuélienne, le Panamá et le Venezuela avancent vers le rétablissement de leurs relations diplomatiques, brisées unilatéralement par Caracas le 5 mars, premier anniversaire de la mort du président Hugo Chávez. Le président élu du Panamá, Juan Carlos Varela, a annoncé que le président du Venezuela, Nicolás Maduro l’a appelé pour le féliciter de sa victoire aux élections générales panaméennes et tous deux ont convenu qu’à partir du premier juillet prochain, ils reprendraient leurs relations diplomatiques.

5 mai – BRÉSIL – Le directeur de HRW pour l’Amérique latine, José Miguel Vivanco, exhorte le gouvernement de Dilma Rousseff à user de son influence pour faire cesser la répression au Venezuela. “Il s’agit d’un cas de test pour démontrer l’engagement du Brésil” dit-il,un test décisif pour établir l’influence réelle de la diplomatie brésilienne dans la région et son engagement avec la santé démocratique d’Amérique latine.

5 mai – SALVADOR – Le gouvernement salvadorien étudie la pénétration des gangs – maras – dans l’armée. La presse locale affirme que quelques 120 gangsters infiltrés dans l’Académie militaire et dans l’Académie de la Sécurité publique ont déjà été détectés. Le Salvador est dans une phase de violence criminelle qui semble sans fin. Les meurtres sont à la hausse. Les maras sont la principale cause de cette vague de violence. Pire encore, le ministre de la Justice et sécurité publique du Salvador, Ricardo Perdomo, a confirmé que le gouvernement enquête sur une possible infiltration des gangs au sein des forces armées et de la Police nationale civile (PNC). Le Salvador, qui a un taux de 40 homicides pour 100 000 habitants, est le quatrième pays le plus dangereux au monde, selon les chiffres officiels et statistiques des Nations Unies (ONU) pays.

6 mai – COLOMBIE – PÉROU – La CE négocie des accords bilatéraux avec Bogotá et Lima et s’oriente vers l’élimination définitive des visas pour les Colombiens et des Péruviens. La mesure devra attendre au moins un an avant d’être appliquée.

6 mai – MEXIQUE – Assassinat brutal et atroce” d’un couple très prisé pour son engagement social de l’État de Morelos, lieu de naissance du Mouvement de la Paix : les dépouilles du célèbre professeur de psychologie et activiste social Alejandro Chao, 77 ans, et de sa femme Sara Rebolledo, 71 ans, ont été retrouvées à leur domicile de Cuernavaca, capitale de Morelos. Directeur de l’École de travail social après 36 années consacrées à la formation des psychologues, Alejandro Chao a également été le représentant du Mexique au Conseil de l’enseignement supérieur de l’UNESCO et un promoteur culturel qui a créé une collection de poésie intitulé Voix dans le vent, dans lequel les jeunes poètes publiaient.

6 mai – AMÉRIQUE LATINE – La Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL) assemblée à Lima pour sa réunion biennale propose un pacte pour la durabilité environnementale en Amérique latine. Pour l’organisme, la région la plus inégalitaire du monde fait face à un environnement extérieur difficile qui exige des réformes. Ce scénario illustre le principal défi posé aux 40 États membres de l’organisme : montrer que “ce n’est pas la durabilité économique, productive, sociale et environnementale”, a déclaré Alicia Barcena, Secrétaire exécutif de la CEPAL, à l’ouverture du rendez-vous et “un cri de nos sociétés d’Amérique latine et des Caraïbes, en raison du honteux titre d’être la région la plus inégalitaire du monde, de sorte qu’un changement structurel est nécessaire pour combler les lacunes sociales et des critiques sur son productivisme”.

6 mai – ÉQUATEUR – Les environnementalistes équatoriens ont perdu la première bataille pour sauver le Yasuní. Le Conseil national électoral (CNE) a rejeté la demande de référendum du collectif Yasunidos. Ce groupe aspirait à ce que les citoyens se prononcent dans un référendum sur l’exploration pétrolière 43 dans le parc national de Yasuní. Le chef de la CNE, Domingo Paredes, a déclaré que seulement 359 761 des 757 923 signatures présentées par le groupe ont été validés. Avec ce résultat, les jeunes écologistes n’atteignent pas le minimum de 600 000 signatures (5 % de l’électorat) qui sont nécessaires pour qu’un référendum d’initiative citoyenne soit approuvé.

7 mai – AMÉRIQUE LATINE  Une personne sur quatre Hispaniques des États-Unis a délaissé le catholicisme. Les États-Unis connaissent un changement majeur dans l’appartenance religieuse de sa population hispanique. Selon un rapport du Pew Research Center, la proportion de catholiques dans cette communauté est en déclin rapide, tout en augmentant ceux qui se déclarent protestants ou non-religieux. Une majorité des Hispaniques, 55 % des 35,4 millions d’adultes latinos sont identifiés comme catholiques, tandis que 22 % sont définis comme protestant et 18 % ont dit qu’ils ne professent aucune religion, Selon l’Enquête Nationale sur Hispaniques et Religion, parmi les nouveaux protestants 75 % ont déclaré être évangéliques.

7 mai – VENEZUELA – Le gouvernement vénézuélien dénonce l’escalade des violentes dans les manifestations. Alors que le conflit au Venezuela semblait s’atténuer, le ministre de l’Intérieur pour la justice et la paix, Miguel Rodríguez Torres s’est plaint que la lutte dans les rues du Venezuela a acquis un aspect subversif lors d’une conférence de presse. Les analystes estiment que c’est un discours qui vise à délégitimer la protestation et à approfondir le fossé entre l’opposition prête au dialogue – l’aile modérée dirigée par l’ancien candidat à la présidentielle Henrique Capriles et le secrétaire de l’alliance de l’opposition, Mesa de la Unidad Ramón Guillermo Aveledo – et le groupe qui ne fait pas partie de la Conférence de la Paix – l’ancien membre du Congrès Maria Corina Machado, le chef de l’opposition Leopoldo López et le maire de Caracas, Antonio Ledezma. Les maigres résultats qui ont jusqu’à présent produit les pourparlers entre le gouvernement et l’opposition ont pour conséquence qu’un sondage révèle que près de 60 % des citoyens n’approuvent pas la gestion de Nicolàs Maduro. Le dialogue entre le gouvernement et l’opposition a été suspendu cette semaine.

7 mai – COLOMBIE – Un conseiller du candidat Oscar Iván Zuluaga – opposant farouche du président Juan Manuel Santosdu parti Uribe, Luis Alfonso Hoyos, qui a servi comme directeur spirituel de la campagne d’Uribe, a démissionné de sa fonction après avoir été reconnu sur des images d’actualité qui prouvent qu’il est allé à la MRC Nouvelles, l’une des chaînes de télévision privées, avec Andres Sepúlveda, le hacker accusé et emprisonné pour avoir tenté de saboter le processus la paix avec les FARC.

8 mai – MEXIQUE – Un puissant séisme de magnitude 6,7 sur l’échelle de Richter dont l’épicentre au large des côtes de Guerrero a frappé le sud et le centre du Mexique, selon les données préliminaires publiées par le Service national de sismologie. Le séisme, d’une durée d’au moins une minute, a été fortement ressenti dans la ville de Mexico. La plupart des bâtiments ont été évacués. L’épicentre était situé à l’ouest de Tecpan, dans l’État de Guerrero, au sud du pays.

8 mai – CHILI – L’administration de la présidente Michelle Bachelet fait face à son premier grand rassemblement pour la réforme de l’éducation. Au moins 40 000 jeunes des trois principaux groupes d’étudiants ont défilé dans les rues de Santiago et de sept autres villes du pays pour protester contre le modèle de financement de l’éducation, une demande qui a été adressée à l’ancien président Sebastián Piñera, mais cela n’a satisfait pas les jeunes. La journée a été marquée par un groupe d’hommes masqués qui se sont affrontés avec la police, et un bilan de 101 arrêtés et 20 policiers blessés dont trois par des cocktails Molotov.

8 mai – VENEZUELA – Une opération lancée avant l’aube par les forces de sécurité vénézuéliennes contre des militants hostiles au président Nicolás Maduro a déclenché de violents affrontements qui ont fait un mort parmi les policiers. Plus de 200 personnes ont été arrêtées. Des centaines d’opposants et de riverains ont défilé dans les rues et élevé des barricades.

9 mai – MEXIQUE –  Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, l’expert argentin Juan E. Méndez, s’est rendu au Mexique du 21 avril au 2 mai pour visiter des prisons et s’entretenir avec des victimes et les autorités. Il dénonce une pratique généralisée de la torture par des soldats et policiers et devenue endémique avec la lutte contre les cartels de la drogue.

9 mai –ARGENTINE – La Conférence épiscopale de l’Argentine a publié un document très dur dans lequel dès le premier paragraphe il est mentionné “avec douleur et préoccupation que l’Argentine est malade de la violence.” Les évêques ont également mis en garde contre le “cancer social” de la corruption et sur la façon dont la société s’accommode à “la violence verbale, de la calomnie et du mensonge”. L’Église catholique rappelle qu’elle ne pouvait pas assumer la responsabilité ni stigmatiser les pauvres.

10 mai – COSTA RICA Dans les premières heures du gouvernement, ce sont trois des revendications populaires qui ont accueilli cette semaine le nouveau président du Costa Rica, Luis Guillermo Solís : une grève très suivie d’enseignants qui exigent le payement d’arriérés de salaires, la nécessité d’intervenir sur le réseau routier fragile pour l’arrivée des pluies tropicales et la veille d’une négociation salariale avec les fonctionnaires en juin prochain dans un contexte de déficit budgétaire de 6 % du PIB mais avec l’appui des syndicats.

Guy Mansuy