Faits latinos du 21 au 25 janvier

21 janvier – NICARAGUA Lors d’une manifestation pacifique de quelques centaines d’ex coupeurs de canne à sucre située seulement à quelques mètres d’un champ de canne de la Ingenio San Antonio sur la côte Pacifique, détenue par le puissant Groupe Pellas, producteur de la célèbre Ron Flor de Caña, une patrouille de police a ouvert le feu faisant au moins trois blessés graves et un mort. La victime est Juan de Dios Cortes, 48 ans, qui avec ses collègues exigeait une compensation pour avoir contracté une maladie mortelle d’insuffisance rénale chronique (IRC) propre aux coupeurs de canne… En Amérique centrale, cette épidémie a déjà provoqué plus de 14 000 décès dont plus de 3400 morts au Nicaragua.

21 janvier – AMÉRIQUE LATINE Le Rapport mondial de l’Human Rights Watch (HRW) 2014 dénonce parmi les violations des droits de l’homme, la concentration du pouvoir dans les pays du bloc de l’ALBA, qui menace la liberté d’expression et la liberté de presse, notamment dans les télécommunications en Argentine ou en Équateur, mais aussi l’impunité et les irrégularités dans le jugement des crimes contre l’humanité commis dans le passé dans des pays comme le Guatemala ou au Honduras… Mais ces abus s’étendent à presque toute l’Amérique latine, en particuliers les accusations sur l’indépendance de la justice par rapport au pouvoir exécutif.

22 janvier – CUBA – Le gouvernement cubain lève l’interdiction qui empêchait les personnes vivant sur l’île de louer des maisons, des magasins ou des locaux commerciaux après un demi-siècle de restrictions. Les prix minimaux mensuels des locations devront être fixés par le Ministère les Finances et des Prix, et il ne sera pas permis que les citoyens cubains utilisent ces immeubles comme siège  » décoles internationales, agences de presse ou organisations non gouvernementales « .

22 janvier – ARGENTINE – Après plus d’un mois d’absence de la vie publique, la présidente argentine, Cristina Kirchner, n’a fait aucune allusion, dans son premier discours de l’année à Buenos Aires, à la grave crise économique et sociale qui secoue son pays. Aucune mention du taux d’inflation (10 % selon les chiffres officiels, 30 % selon les économistes privés), ni de la crise énergétique, pas plus que de la dévaluation du peso, qui a subi une dépréciation par rapport au dollar sans précédent depuis l’effondrement financier de l’Argentine en 2001-2002. En plein été austral, avec des températures qui ont atteint le record historique de 47,6 degrés à Buenos Aires, des milliers d’habitants de la capitale vivent, souvent depuis des semaines, sans eau ni électricité. L’Argentine est ébranlée par une violente vague de pillages et de manifestations de rue en tapant sur des casseroles comme à l’époque de la crise de 2001-2002.

23 janvier – BRÉSIL – La Banque interaméricaine de développement (BID) a de nouveau rappelé l’importance des programmes de prévention à la veille de la Journée mondiale de la lèpre dans l’un des pays les plus touchés par cette maladie : le Brésil. Le programme de prévention contrôle les maladies négligées (la lèpre, la filariose, la schistomiase et les parasites intestinaux) propres à la région. Le projet, selon les données publiées par l’organisation, implique 42 écoles publiques, 16 000 enfants et 70 000 familles.

23 janvier – URUGUAY – Le président uruguayen, José Mujica, veut aider à promouvoir le processus de négociation entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et a annoncé qu’il restera à La Havane quelques jours après avoir participé à la réunion des dirigeants des CELAC (des 28 et 29 Janvier) pour rencontrer le président colombien Juan Manuel Santos, et des représentants de la guérilla. À La Havane, les deux parties n’ont pas réussi à se mettre d’accord jusqu’à présent sur deux des six points à l’ordre du jour : les questions agricoles et la participation politique des démobilisés.

23 janvier – COLOMBIE – Iván Cepeda, député colombien du Pôle démocratique alternatif et fils de Manuel José Cepeda, membre du mouvement Union patriotique assassiné par des paramilitaires en 1994, a engagé une croisade pour la reconnaissance des droits des personnes touchées par les actions de ces groupes illégaux et pour traduire en justice leurs membres et leurs complices. Dans cet engagement, Iván Cepeda tente de mettre en cause l’ex-président Álvaro Uribe ainsi  que son frère, Santiago et d’autres collaborateurs, devant le Ministère public pour leurs liens supposés avec les paramilitaires. L’ex chef d’État a contre-attaqué, en trainant le dirigeant de gauche devant la Coupe Suprême de Colombie pour abus de fonction publique, obstacle à la justice et calomnie ; des accusations similaires à celles qu’a lancées le procureur général de Colombie contre Iván Cepeda. Ce dernier dénonce également la collusion entre le procureur, qui enquête, et le président pour faire dérailler le processus de paix du gouvernement avec les FARC.

25 janvier – CHILI – La présidente élue du Chili, Michelle Bachelet, a annoncé à Santiago la composition de son nouveau cabinet qui comprendra un nombre record de femmes et de politiciens indépendants mais aussi une ministre communiste, la première en 40 ans, depuis le gouvernement de l’ancien président socialiste Salvador Allende, renversé par le coup d’état du général Augusto Pinochet en 1973. La présidente socialiste succédera le 11 mars prochain au président de droite Sebastián Piñera. Elle a présenté son futur gouvernement [photo] de 23 membres dont 9 femmes – des socialistes, des chrétiens-démocrates, des radicaux et un communiste – comme « une équipe sélectionnée sur des critères de leadership, de professionnalisme et d’engagement ». La présidente a nommé chef de son cabinet son conseiller de confiance, le ministre de l’intérieur Rodrigo Peñailillo (39 ans).

25 janvier –BRÉSIL – La première journée de mobilisation anti-Mondial convoquée dans 36 villes du Brésil par le mouvement contestataire Anonymous s’est achevée dans la violence à Sao Paulo, mais n’a pas réussi à mobiliser plus de quelques milliers de manifestants à travers le pays dont 2 000 à Sao Paulo.

Guy MANSUY