Un bon canular français à Santiago du Chili

La XXIe édition du festival « Santiago a Mil » a présenté ce mois de janvier le travail d’importantes compagnies internationales spécialisées dans le théâtre de rue. Une des plus connues est La Machine, de France qui a atterri à Santiago avec l’Expédition végétale sur l’esplanade de la Place de la Constitution en face du palais présidentiel La Moneda. La compagnie était accompagnée par une équipe de 11 scientifiques venus au Chili pour faire des recherches sur le potentiel énergétique de la flore chilienne.

D’autres compagnies venue des Caraïbe, de Suède, d’Australie, d’Espagne ou de catalogne, ont enchanté le public avec des installations interactives fonctionnant grâce à l’action du public, des parcours interactifs ou des performances de danse contemporaine, exprimant ainsi les formes les plus actuelles de l’art urbain. Des sons et des musiques du monde – du Pérou à Mali, avec le groupe Tinariwen qui a transporté les accords du désert du Sahara au désert d’Atacama – ont envahi les rues de la ville avec des concerts en plein air.

Le festival dans les salles

Les dernières créations internationales ont investi les salles de théâtre de la capitale chilienne ainsi que celles des villes de province. Les tragédies grecques ont été présentes avec Antigone, de Sophocle et l’interprétation du metteur en scène américain Trajal Harrel. Le directeur Stephan Kimmig, avec le Deutsche Theater de Berlin, ont présenté La Cité grecque d’Œdipe, quatre autres tragédies de Sophocle. Le Shanghai Pékin Opéra s’est également produit et le public a pu découvrir la version française de Rhinocéros de Ionesco grâce à une collaboration avec entre autres le Théâtre de la Vil le de Paris.L’Amérique latine était aussi représentée à Santiago a Mil à travers les œuvres d’auteurs Argentins, Uruguayens, boliviens, péruviens ou brésiliens.

Dans cette édition, le festival a donné une place d’honneur au théâtre émergent chilien en lui accordant une subvention afin d’établir un équilibre entre les compagnies nationales et internationales. Ces dernières sont très souvent soutenues par leurs gouvernements. Le public a pu assister à la reprogrammation de coproductions de la Fondation Teatro a Mil : La imaginación del futuro (L’Imagination du futur), de la compagnie La Re-sentida ; Zoo du Teatro de Chile; Historia de amor (Histoire d’amour), de Teatrocinema; et Castigo(Châtiment), de Cristián Plana ainsi que la production Escuela (École) de Guillermo Calderón produite par le Fitam. La plupart de ces directeurs ont déjà une reconnaissance internationale et ont été présentés en France, à Paris et à Lyon.

Une vitrine internationale

Pour le théâtre d’Amérique latine Plateforme 14, est devenue une importante plateforme de programmateurs d’arts scéniques réunissant 120 programmateurs étrangers pour établir des ponts entre le théâtre chilien et latino-américain et celui des autres pays du monde. Les organisateurs sont fiers d’avoir signé un contrat avec le Festival international des arts de Shanghai et d’avoir compté avec la présence de directeurs de théâtre européens, pour faciliter la circulation des spectacles.

Olga BARRY