La semaine du 23 au 30 septembre 2013

23 – CHILI – ENLÈVEMENT D’ENFANTS

Le juge de la Cour d’Appel de La Serena, Jaime Franco, a reçu une plainte contre l’ex commandant en chef de l’Armée, Juan Emilio Cheyre, et deux autres militaires, pour enlèvement et torture de mineurs pendant la dictature. La famille des sœurs Natacha, Yelena et Marianela Monroy Rodriguez, a présenté la demande dans laquelle on l’accuse d’avoir dirigé, en octobre 1973, l’effraction du domicile familial et l’enlèvement de la mère, Elena Rodriguez, militante socialiste, et des trois enfants, âgés à cette époque de un, trois et douze ans.  » Il (Cheyre) a enfoncé la porte à coups de pieds. Il était avec Ojeda et Polanco, deux autres sous-lieutenants et plusieurs autres militaires et ils sont entrés et ont tout détruit« , a déclaré Rodriguez. Juan Emilio Cheyre assumait la présidence du Service Électoral (Servel), mais a dû y renoncer en août, bien que son nom soit toujours dans l’annuaire de l’organisme, quand les accusations ont commencé.

23 – NICARAGUA – ENGRAIS ET PESTICIDES

Dans le nouveau cimetière de Chichigalpa, les ouvriers agricoles de la plus grande exploitation de canne à sucre du pays, morts dans la force de l’âge, représentent plus de 80% des hommes enterrés. Ces décès sont provoqués par la créatinine, molécule fabriquée par l’organisme et normalement filtrée puis éliminée par les reins. D’après une étude du Centre d’investigation de la santé, du travail et de l’environnement (Cista) de l’université de Léon (Nicaragua), environ 65 % des hommes de Chichigalpa présentent des dysfonctionnements rénaux et 30 % sont à un stade irréversible. Un phénomène que l’on retrouve dans toute l’Amérique centrale, et même en Inde et au Sri Lanka, où l’OMS a mené une étude, tout juste publiée, révélant des teneurs en cadmium, métal lourd qui proviendrait d’engrais chimiques, et en pesticides significativement plus élevées dans l’urine des personnes malades.

23 – BOLIVIE – ÉCHÉANCES ÉLECTORALES

Les élections générales auront lieu le 5 octobre 2014, comme l‘a fixé le président Evo Morales en prévision de l’analyse et de la définition des échéances électorales du Tribunal suprême électoral. Confirmé comme candidat de son parti et  » mouvements sociaux  » liés, il a convoqué leurs bases à une réunion en octobre prochain dans la ville de Cochabamba » pour discuter et organiser une année électorale. » Evo Morales et le vice-président Alvaro Garcia Linera sont les candidats du Mouvement vers le socialisme, pour la troisième fois depuis 2006, date de leur victoire écrasante réitérée en 2009.

24 – AMÉRIQUE LATINE à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU

Le Brésil a été, comme toujours, le premier pays à prendre la parole lors de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. Pourtant, jamais il n’a fait partie des membres permanents du Conseil de sécurité, malgré d’importants efforts pour y accéder. Giancarlo Summa, directeur du Centre d’information des Nations Unies à Rio de Janeiro, précise que cette coutume accorde « un statut différencié » au Brésil, une sorte de reconnaissance tacite de son importance au sein de l’organisme, « tant d’un point de vue géographique, démographique que politique ». Dilma Rousseff devrait critiquer les méthodes nord-américaines en matière d’espionnage informatique et les règles de gouvernance d’Internet. Pour le Chili, Sebastián Piñera a appelé à une réforme de l’institution par élargissement des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité et à abroger le droit de veto. Le président colombien, Juan Manuel Santos, a défendu le modèle de justice transitionnelle pour résoudre le conflit avec les FARC contre ceux qui réclament l’intervention de la justice pénale internationale.

24 – PÉROU – PRODUCTION DE COCA

Le Pérou a dépassé la Colombie et est aujourd’hui le plus gros producteur au monde de coca, une feuille essentielle à l’élaboration de la cocaïne. Selon le rapport de 2013 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc) présenté à Lima, les cultures de coca s’étendaient au 31 décembre 2012 sur 60 400 hectares au Pérou, contre 48 000 hectares en Colombie. Flavio Mirella, représentant de l’Onudc à Lima, rappelle qu’une partie de la production péruvienne de coca est destinée à la consommation dite traditionnelle. Connue pour donner de l’énergie, couper la faim ou résister au mal de l’altitude, la feuille, sacrée du temps des Incas, est aujourd’hui encore bue en infusion (« mate ») ou mastiquée (« chacchar »). Cette consommation est évaluée par les autorités péruviennes à 9.000 tonnes. Le reste (93 % en 2012) irait au narcotrafic, dont la cocaïne vise surtout le Brésil et les pays européens.

24 – BOLIVIE – INCIDENT CLOS

Le président français François Hollande a affirmé que « l’incident » survenu à la fin de juin entre La Paz et Paris autour de l’affaire Snowden était « clos », à l’issue d’une rencontre à New York avec le président bolivien, Evo Morales. « L’incident est vraiment clos et nous sommes même allés très loin dans un certain nombre de discussions bilatérales et sur des contrats », a déclaré à la presse le président français après cette rencontre en marge de l’assemblée générale des Nations unies.

24 – MEXIQUE – RÉFORME DE L’ÉDUCATION

Plus d’un millier d’enseignants ont manifesté à Mexico devant les ambassades des Etats-Unis, d’Espagne et de France, qui soutiennent la réforme de l’éducation promulguée le 10 septembre. Les manifestants sont des membres de la Coordination nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE), qui a également bloqué la principale avenue de Mexico, le Paseo de la Reforma, créant d’importants embouteillages. La réforme entend améliorer la qualité de l’enseignement par l’évaluation régulière des enseignants, mais la CNTE considère qu’elle ne prend pas en considération les spécificités des régions pauvres du Mexique et y voit le prétexte à de futurs licenciements arbitraires.

25 – BRÉSIL – LOI DE TRANSPARENCE

La loi de Transparence, qui permet aux citoyens de connaitre la corruption qui se loge dans les méandres du pouvoir, peut servir d’antidote aux élections de 2014 qui renouvelleront le Congrès. La loi Ficha Limpa, adoptée après une pétition populaire de plus d’un million de signatures, empêche députés et sénateurs qui ont des jugements en instance de se présenter aux élections. Pour les élections de 2014, plus de quatre-vingt millions d’électeurs ont déjà dans leurs mains le plan de l’actuel Congrès où apparaissent le nombre de députés et de sénateurs qui ont été condamnés à une peine de Justice ou de la Cour des comptes. On peut y lire que 190 des 594 députés et sénateurs- près d’un tiers – ont été reconnus coupables. Aucun parti n’est épargné et la liste des crimes est variée: homicide, travail dégradant, abus de pouvoir, illégalités administratives, irrégularités dans l’utilisation des deniers publics, enrichissement personnel illicite…

25 – ALLIANCE DU PACIFIQUE 

S’adressant à plus de 200 investisseurs et entrepreneurs, américains pour la plupart, les présidents de la Colombie, du Chili et du Pérou et le secrétaire à l’Économie du Mexique, ont présenté officiellement aux Etats-Unis l’Alliance du Pacifique, un projet d’intégration économique et commerciale, qu’ont officialisé ces pays il y a deux ans. Les dirigeants ont salué le succès et les opportunités d’affaires offertes par ce nouveau bloc économique et ont encouragé les participants à investir en Amérique latine. L’objectif est de créer une zone de libre-échange qui favorise la libre circulation des personnes, des capitaux et des marchandises, semblable au modèle de l’Union européenne.

26 – BRÉSIL – NOUVEAUX PARTIS

La Cour suprême de Justice du Brésil vient de légaliser deux nouveaux partis: le PROS (Parti Républicain de l’Ordre Social) et Solidarité. La semaine prochaine sera décidé si le parti REDE, de l’écologiste Marina Silva [photo], sera légitimé. Avec cela, les partis officiels brésiliens qui pourront participer aux prochaines élections seront 32. 48 autres sont en attente, ce qui élèverait un jour ce nombre à 70 partis. Au Parlement, un projet de loi controversé vise à empêcher la création de nouveaux partis. L’objectif est d’enrayer la prolifération de tant de partis politiques, la plupart sans idéologie ni programme original. La difficulté à faire passer cette loi réside dans le fait qu’elle pourrait aller à l’encontre de la Constitution, qui prévoit la pluralité des partis. Est-il bon ou non, qu’il existe beaucoup de partis, la plupart d’entre eux considérés comme « en location » pour renforcer les principaux partis pour leur vendre du temps de télévision gratuite dans les campagnes électorales?

 Guy MANSUY