La semaine du 2 au 8 septembre 2013

2 – BRÉSIL – Réunion ministérielle de crise, condamnations unanimes et convocation pour la deuxième fois en quelques semaines de l’ambassadeur américain à Brasilia, Thomas Shannon. Au lendemain de nouvelles révélations de cas présumés d’espionnage, le gouvernement de Dilma Rousseff n’en finit pas de marquer son indignation. Selon les derniers documents secrets de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine transmis à la chaîne brésilienne Globo TV par l’ancien consultant Edward Snowden et par son relais à Rio de Janeiro, le journaliste-blogueur Glenn Greenwald, la présidente a été l’objet d’une surveillance particulière de la part des  » grandes oreilles  » nord-américaines. Son téléphone, ses mails et SMS auraient été la cible de la NSA ainsi qu’un nombre indéfini de  » conseillers-clés  » de la dirigeante.

2 – MEXIQUE – C’est dans une ambiance de contestation que le président mexicain, Enrique Peña Nieto, a présenté son premier bilan annuel de gouvernement. Neuf mois après son entrée en fonctions, son image d’homme d’Etat  » efficace  » qui prétend  » faire bouger le Mexique «  est malmenée par une vague de manifestations contre ses réformes de l’éducation et de l’énergie.

2 – PÉROU – Le Puno, le département du sud andin du Pérou le plus frappé par les chutes de neige de la semaine dernière et les gelées a besoin de 120.000 balles de foin pour les moutons et les lamas dont la laine est en forte demande. Plus de 20.000 animaux sont morts dans la région et près d’un demi-million sont affectés, selon l’Institut de la Défense Civile. Plus de 83.000 personnes sont touchées et les infections respiratoires devraient se multiplier. Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans 250 districts pauvres et sans chauffage où, au-dessus de 3500 mètres, les températures ont chuté jusqu’à -20 ° C. La superficie des cultures touchées s’élève à plus de 60.000 hectares.

2 – COLOMBIE – Les 16 ministres qui composent le cabinet du président Juan Manuel Santos ont présenté leur démission solennelle après un Conseil ministériel dans lequel ils ont évalué la dure semaine qu’a traversé le gouvernement colombien, qui a fait face à une grève nationale agraire durant 14 jours.

3 – BRÉSIL – Le Congrès a adopté une mesure historique en adoptant un amendement constitutionnel qui en termine avec le vote à bulletin secret dans toutes les décisions prises par les députés et les sénateurs. Il a fait l’unanimité des 452 députés présents, alors que seulement était nécessaire l’appui de 308. Pour être efficace, cette mesure doit maintenant être approuvée par le Sénat, où le président Renan Calheiros est contre l’annulation du scrutin secret en toutes les occasions. Selon lui, cela devrait être réservé uniquement au moment de décider la perte de mandat de l’un des législateurs.

4 – MEXIQUE – Après la Chambre des députés, le Sénat a ratifié la réforme de l’éducation. Les changements prévus dans la loi ont été fermement rejetés par le coordinateur national des travailleurs de l’Etat (CNTE), faction dissidente du Syndicat national des travailleurs de l’éducation. Malgré les protestations des enseignants, des sénateurs ont approuvé, – par 102 voix pour et 22 contre -, la loi générale du Servicio Profesional Docente (Service Professionnel de l’Enseignement), une norme qui établit l’évaluation des enseignants pour conserver leur emploi. La discussion de cette réforme a ajouté de nouvelles tensions au Pacte Mexique, l’accord annoncé entre les trois principales forces politiques du Mexique au début du gouvernement d’Enrique Peña Nieto.

5 – CHILI À l’ occasion du 40e anniversaire du coup d’Etat militaire qui a renversé Salvador Allende le 11 Septembre 1973, l’Association nationale des magistrats de l’ordre judiciaire du Chili a présenté ses excuses pour ses « omissions abusives de son rôle » pendant la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Arguant que le pouvoir judiciaire chilien aurait pu et dû faire beaucoup plus ; dans le document la magistrature assure qu’il n’est pas possible d’éluder sa  » responsabilité historique » dans la violation des droits de l’homme sous la dictature, qui a laissé 3.000 morts et 1.000 disparus jusqu’à aujourd’hui.

5 – COLOMBIE – Le président Juan Manuel Santos a annoncé les 5 changements dans les ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Agriculture, de l’Environnement et des Mines et Energie, trois jours après la démission de tout son cabinet pour que le président puisse faire un réalignement politique face à la crise de gouvernance provoquée par la grève nationale des agriculteurs. Il a confirmé dans leurs charges 11 de ses 16 ministres. « C’est le cabinet de la paix et de l’unité » a-t-il révélé

8 – CHILI – Des dizaines de milliers de Chiliens ont défilé pour la défense des droits de l’homme, dans la capitale Santiago, à deux jours du quarantième anniversaire du coup d’Etat du général Augusto Pinochet. Des incidents entre une centaine de manifestants et la police ont eu lieu à la fin de la manifestation, qui a rassemblé environ 60 000 personnes selon les organisateurs. Cette marche est convoquée chaque année par l’Assemblée nationale des droits de l’homme. L’appel a été suivi par cinq fois plus de personnes que l’année passée. Les proches de victimes de la répression pendant la dictature portaient quelque 2 000 photographies de détenus et de disparus. « Depuis quarante ans, cette marche montre que nous ne nous lasserons pas de demander à savoir ce qui est advenu de nos détenus et de nos disparus, nous exigeons la justice et la vérité », explique Lorena Pizarro [photo], présidente du Groupe des familles de détenus et de disparus. La répression exercée par la dictature de Pinochet a fait plus de 3 200 morts et plus de 38 000 personnes ont été torturées, selon des chiffres officiels. Le général Pinochet est mort le 10 décembre 2006 sans avoir été condamné par la justice.