Au Venezuela, Juan Guaidó reste fermé aux tentatives de dialogues de Nicolás Maduro

Samedi dernier, les partisans de Maduro et ceux de Guaidó ont de nouveau manifesté par milliers dans les rues de Caracas et d’autres villes. Le journal Le Devoir de Québec met à la une du samedi 6 avril des informations sur les déclarations du chef de l’opposition vénézuélienne, Juan Guaidó. Celui-ci a déclaré avoir lancé la «phase définitive» de l’éviction du président Nicolás Maduro.

Photo : Carlos Garcia Rawlins

Juan Guaidó, président intérimaire reconnu par plus de cinquante pays, dont les États-Unis, était présent lors de la manifestation dans l’est de la capitale. Devant des milliers de partisans de la «liberté», il a déclaré : «On est là et on va y rester ! Tous dans la rue, pour la phase définitive qui mettra fin à l’usurpation !» L’un des manifestants, Marcel Rouaix, a déclaré à l’AFP : «On est en mode survie, c’est ce à quoi nous oblige cette dictature.»

Vendredi, Guaidó, président du Parlement, avait annoncé «la montée en pression la plus grande de l’histoire» à propos de ce contexte particulier. Pour faire évoluer l’avenir du Venezuela, Guaidó souhaite garder active cette vague de mobilisation. Il a donc appelé le peuple à de nouvelles manifestations mercredi prochain. De son côté, Maduro a posté cet appel sur Twitter : «Ensemble, toujours mobilisés, continuons à défendre la paix et l’indépendance nationale. Halte à l’ingérence !»

À Maracaibo, la deuxième ville du Venezuela, les forces de l’ordre ont dispersé une manifestation de manière violente. Deux députés de l’opposition, Renzo Prieto et Nora Bracho, ont alors été arrêtés puis détenus. Dans les autres villes du pays, les manifestations se sont déroulées dans le calme.

Ne voulant pas laisser la rue à l’opposition, le pouvoir chaviste a fait mobiliser des milliers de fidèles vêtus de rouge contre l’«impérialisme». Devant une foule de ses partisans, Maduro a appelé plusieurs pays de la région en soutien : «Le Venezuela demande un soutien et un accompagnement pour un grand dialogue de paix, d’entente.»

En janvier, le Mexique et l’Uruguay avaient proposé de faciliter un dialogue entre Maduro et Guaidó. Samedi, le président socialiste a sollicité la Bolivie et les pays des Caraïbes. «Avec l’accompagnement du Mexique, de la Bolivie, de l’Uruguay et de la Caraïbe, le Venezuela peut organiser au plus tôt une table de dialogue avec tous les secteurs», a déclaré Maduro. Or Guaidó rejette toute discussion avec celui-ci, car leur désaccord est profond. Maduro rend les sanctions américaines responsables des problèmes économiques du Venezuela,  tandis que Guaidó estime que la corruption du gouvernement est à blâmer.

Pour discuter de la crise humanitaire au Venezuela, le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir mercredi 10 avril en présence du vice-président américain Mike Pence.

Eulalie PERNELET
D’après Le Devoir