Bolivie : disparition d’une famille française en août 2010

En mars 2010 Fannie Blanco (23 ans), Jérémy Bellanger (25 ans) et leur fils (3 ans) sont allés en  Bolivie. Le 28 août 2010 ils se trouvaient au nord-est de la capitale La Paz, dans la ville portuaire de Guayaramerín, département de Beni. Le soir ils sont allés visiter l’hacienda de  Jaime Martinez à deux km d’un village frontalier avec le Brésil. Depuis ils ne sont jamais revenus.  Leur fils était gardé par la propriétaire de l’hôtel où ils se logeaient. En 2010, la première démarche de l’ambassade de France en Bolivie a été de rapatrier l’enfant en France.

Les parents de Jérémie Bellanger se sont installés en Bolivie pendant deux ans pour faire avancer l’affaire, retrouver les corps du couple disparu. Les démarches ont été longues tant du côté français que bolivien, mais plus difficiles et délicates du côté bolivien. Du côté français c’est la succession de ministres qui a retardé la progression de l’affaire : Bernard Kouchner alors ministre des affaires étrangères, a commencé à s’occuper de l’affaire ; puis Alain Juppé, et enfin l’actuel ministre M. Laurent Fabius. Du côté bolivien le gouvernement est précautionneux car les populations locales et les familles des 4 suspects incarcérés exercent de violentes pressions sur leurs représentants locaux et nationaux, sur les représentants de la justice bolivienne. Déjà en 2010 un juge  s’était démis de l’affaire sous les menaces des familles des suspects. L’avocat bolivien de la défense, Denis Lopez, a dénoncé à plusieurs reprises la lenteur et les obstacles perpétuels du côté bolivien où déjà 6 juges se sont démis de l’affaire face aux menaces reçues. Ceci retarde les recherches sur l’affaire  et le procès.  Le président bolivien Evo Morales et le ministère de la Justice bolivien restent silencieux sur cette affaire.

Cependant, selon les journaux boliviens de 2010 et 2011, la police et le ministère public boliviens sont convaincus que les deux jeunes gens ont été assassinés après une tentative de viol sur Fannie Blanco. Le procureur de Nantes a ouvert une instruction sur « une disparition préoccupante » et à cette époque le juge bolivien a  envoyé une commission de demande internationale pour permettre que des détectives français viennent faire des recherches avec l’accord des autorités boliviennes. Ces recherches n’ont pas abouti, les corps n’ont pas été retrouvés. En 2012 les parents de Jérémie avaient même offert une rançon de 20 000 dollars à toute personne qui retrouverait les corps. En vain.

Enfin le procès débutera en 2013, le lundi 6 mai à Riberalta, ville du nord-est de la Bolivie proche de Guayaramerin. Le gouvernement bolivien n’a pas répondu à la demande des proches des disparus de délocaliser le procès soit à La Paz, soit à Trinidad (capitale de la province du Béni) afin d’éviter les pressions et menaces exercées par les familles des 4 incarcérés. Quatre boliviens seront jugés pour viol aggravé et l’assassinat de Fannie Blanco et Jérémie Bellanger. Les familles des disparues demandent un soutien et annoncent l’ouverture du procès pour contrebalancer les pressions et violences qui semblent avoir lieu sur les lieux.

Catherine COLLET-PINTADO