Avant Cannes 2013, allez voir le film colombien « La Playa »

Les films présentés à Cannes se pressent sur les écrans avant l’annonce des prochaines sélections. Trois films latinos sortiront dans la seconde quinzaine d’Avril et quatre autres sont annoncés pour début mai.

La playa,  qui sort ce mercredi 17  avril, est un film colombien de Juan Andrés Arango. Tomás, un jeune afro-colombien qui a dû fuir son village et la guerre, vit maintenant dans le quartier de La Playa, à Bogotá. Pour un jeune noir trouver sa place dans une ville traditionnellement blanche est une lutte de tous les instants. Tomás s’affirme peu à peu dans la coiffure, héritage historique des esclaves qui traçaient sur les cheveux des enfants les routes qui leurs permettraient de s’échapper. Voici un film vraiment original. Le cinéma colombien urbain, lorsqu’il parle de la guerre et de la pauvreté, s’attaque à la drogue et aux narcotrafiquants. Dans ce film, le réalisateur s’attache à la population d’origine africaine vivant dans des bidonvilles et à sa culture. C’est filmé à la main, avec des gros plans suivant ces trois frères à la recherche d’une vie meilleure

3, chronique d’une famille singulière

[image img= »http://www.espaces-latinos.org/wp-content/uploads/3familles_500px.jpg » alt= »3, chronique d’une famille singulière »/]

Rodolfo vit une existence vide et froide auprès de sa deuxième épouse. Tandis que sa première femme Graciela et leur fille adolescente Ana traversent des moments décisifs de leur vie, Rodolfo va discrètement tenter de retrouver la place qu’il avait auprès d’elles avant de les abandonner dix ans plus tôt. En effet Graciela déprime après s’être séparé de son mari, jusqu’à ce qu’elle rencontre un aidant à l’hôpital qui s’occupe de sa tante en fin de vie. Ana, sa fille est une adolescente difficile qui ne pense qu’au sexe. Un film de Pablo  Stoll Ward coréalisateur avec Juan Pablo Rebella du célèbre Whisky. Avec Humberto De Vargas, Sara Bessio, Anaclara Ferreyra Palfy.

« Oui, pour moi, dit Pablo Stoll, c’est une comédie  sur l’égoïsme. Il me semble qu’un personnage comme Rodolfo est extrêmement égoïste. Il utilise tout ce qui est en son pouvoir pour atteindre ses objectifs. Ana aussi utilise les situations à son avantage, sans trop se soucier de ce qui peut arriver à son père, à sa mère, à son petit ami… Elle a besoin de se comporter de la sorte. Graciela agit de la même manière, elle reste égoïstement dans une situation dans laquelle elle sait ce qui va se passer. Mais c’est une situation dans laquelle elle a tout. Il s’agit de trois personnages qui pourraient être seuls, mais qui préfèrent ne pas vivre cette solitude, tout en sachant que ce qu’ils doivent faire est une chose qui n’a rien à voir avec la vérité. Tout le temps, c’est : « Oui, mais non », « ça me sert et en même temps non  », comme de prendre ce que vous voulez de la famille et de laisser ce que vous ne voulez pas. Cela amène des situations un peu ridicules qui, pour moi, sont drôles et tragiques à la fois ». Cette tragicomédie est un peu lente même si elle est bien rythmée et bien interprétée, et digne de la comédie à l’uruguayenne.

Uruguay/Argentine/Allemagne – 2012 – 115 min. Sort le 24 avril.

 Alain LIATARD